Aquacide : alternative aux pesticides ou leurre

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Dans 2 jours, la 4ème Semaine Sans Pesticide va démarrer. L’objectif du MDRGF (association anti-pesticide) est de promouvoir des alternatives aux pesticides. Quelles sont ces alternatives ? L’une d’elle, baptisée « l’aquacide » consiste à désherber à la vapeur d’eau sans utiliser de pesticide. L’aquacide a été présenté dans le dossier de presse de la semaine sans pesticide 2008 (ici, page 19), en précisant que cette technique était utilisée à Lannion. C’est aussi le cas de la ville de Rezé qui a acheté 24.000 euros un aquacide (plus d’infos : ici).

Prenons un exemple pour voir la faisabilité de cette alternative au pesticide. La commune de Noyelles-sous-Lens compte 7500 habitants. Selon un appel d’offres lancé par la ville il y a 3 ans, la superficie à désherber est entre 10.000 et 30.000 m2. Nous retenons la moyenne, soit 20.000 m2. L’aquacide utilisé à Rezé permet de désherber 110 m2 en utilisant 2000 L d’eau. Pour la petite commune de Noyelles-sous-Lens, il faudrait donc (20.000/110) X 2000 = 363.636 L d’eau (c’est-à-dire 364 M3 d’eau). Le réservoir de l’aquacide a une contenance de 1000 L. Il faudra donc remplir 364 fois l’aquacide pour désherber la petite commune de Noyelle-sous-Lens.

Précisons que selon la ville de Rezé, l’aquacide est efficace à 80%. Reste donc 20% à désherber une seconde fois. Tout cela sans compter l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’aquacide. La mairie de Rezé qui utilise l’aquacide précise enfin que cette technique de désherbage nécessite plus de temps que des technique chimiques. Quel est l’intérêt de cette technique ? Est-elle réellement crédible ?

16 commentaires sur “Aquacide : alternative aux pesticides ou leurre

  1. Effectivement cette technique trouve vite ces limites.
    J’en ai parlé avec deux employés chargés de l’entretien des espaces verts d’une assez grande agglomération,ils m’ont dit que la plupart des herbes crevaient sur le coup mais beaucoup finissaient par repousser et de plus le fait de chauffer la terre plus que la normale favorise la levée de dormance des adventices et provoque d’autant plus de germination et donc de pousses de nouvelles herbes.
    Le mieux s’est la pelouse,mais bonjour l’enretien,sinon c’est manuel.

  2. Bonsoir à tous.

    L’utilisation de 365m3 d’eau est honteux… Quand on pense que les écolos crient au scandale pour l’utilisation de l’eau par les agriculteurs. L’utilisation de l’eau est réglementé en France. Quels seront les volumes pour les grandes villes? A quel prix? Comme lyon:
    http://www.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/Pdf/activites/environnement/desherbage.pdf
    (Pour avoir vécu à québec plus de 16 mois, j’ai jamais vu cette technique, mais bon je travaillais, pas le temps d’arpenter les plaines d’Abraham tous les jours lol…).
    http://www.jaudy-guindy-bizien.org/telechargement/1129718376.pdf
    http://www.mce-info.org/Pesticides/docs_pdf/desherbageeauchaude.pdf
    Moteur thermique au diesel. Vive les particules de pollution (selon les écolo aussi). 1200 m de terrain traité à l’heure, 4 traitements par an, traitement sur des jeunes pousses (sinon la résistance par les protéines de stress thermique permettent à la plante de supporter la chaleur quelques secondes). Un seul traitement pour le méchant roundup.
    Efficacité réduite sur les plantes vivaces, donc repousse assurée rapidement et d’année en année…

    http://www.aujardin.info/fiches/desherbage-thermique.php
    Pire au lance-flamme. Vive le CO2, vive les carburants fossiles.

    http://ardeche.synagri.com/synagri/pj.nsf/46b50bbadf2cf901c1256c2f0041b9a7/d8e102129f0ae31ec125737c00296cb7/$FILE/CRD%20POIREAU%20Desherbage%20ADABIO.pdf
    Évaluation comparaison traitement thermique, vapeur, sans traitement.
    Non Significatif avec une probabilité de 25% (en science on rejette au delà de 5% soit p = 0,05). Bref les traitements à la vapeur et thermique ont autant d’efficacité que pas de traitement sur le nombre de plant commercialisable. Au passage on remarque que le bio n’offre que 50% de rendement…mdr.

    Pour finir la technique la moins polluante reste le désherbage manuel ou mécanique (dans le meilleur des cas). Efficace et non polluant.

    Bien cordialement à tous.

    ps: je propose un traitement par froid intense, efficace à 100% et immédiatement garanti sans repousse.

  3. « Pour finir la technique la moins polluante reste le désherbage manuel ou mécanique (dans le meilleur des cas). Efficace et non polluant. »

    Vive le retour au moyenâge, toujours plus près de la misère et des crève-la-faim 😉

  4. J’ai eu l’occasion de visiter un champ de carottes « bio » dans les Landes. La machine à désherbage et désinfection (contre insectes du sol, lombrics) thermique était au bout du champ. Je n’ai pas retenu les chiffres, mais cette machine doit avancer très lentement, et consomme énormément de fioul! En plus, il faut de nombreux passages de désherbage mécanique, et le résultat n’est pas parfait…

  5. “Pour finir la technique la moins polluante reste le désherbage manuel … »

    Si vous connaissez des éco-volontaires pour assurer ce désherbage manuel…..Ils seront les bienvenus pour mettre leurs actes en conformité avec leurs paroles.

  6. J’ai eu l’occasion de visiter un champ de carottes “bio” dans les Landes. La machine à désherbage et désinfection (contre insectes du sol, lombrics) thermique était au bout du champ. Je n’ai pas retenu les chiffres, mais cette machine doit avancer très lentement, et consomme énormément de fioul! En plus, il faut de nombreux passages de désherbage mécanique, et le résultat n’est pas parfait…

    >> C’est pourtant ce que certains considèrent comme un progrès…..

  7. Comment expliquez-vous que les viticulteurs français qui produisent les plus grands crus soient restés (ou revenus) au désherbage manuel, au labourage traditionnel, voire à la biodynamie ? Même la RVF (Revue des Vins de France) qui faisait des gorges chaudes des procédés « bio » a consacré un article au sujet et se montre désormais moins méprisante…
    P.S. Je pense en particulier à la Romanée Conti (Bourgogne), à la coulée de Serrant (Loire), à Chapoutier (Rhône) pour ne citer que quelques exemples prestigieux.

  8. « Comment expliquez-vous que les viticulteurs français qui produisent les plus grands crus soient restés (ou revenus) au désherbage manuel, au labourage traditionnel, voire à la biodynamie ? »

    Ben voyons… pour une demi-douzaines d’allumés qui utilisent ces pratiques, il y a combien de viticulteurs (dans les plus grand crus) qui ne les utilisent pas.
    Encore une fois la technique habituelle de prendre un exemple et de le présenter comme une généralité…. c’est une façon de mentir comme une autre…

  9. « Comment expliquez-vous que les viticulteurs français qui produisent les plus grands crus soient restés (ou revenus) au désherbage manuel, au labourage traditionnel, voire à la biodynamie ?  »

    Ils se réunissent dans une cabine téléphonique??

  10. « quelques exemples prestigieux »
    C’est le moins que l’ont puisse dire, au prix où ils vendent leurs bouteilles ils peuvent s’offrir de la MO pour le désherbage manuel!
    Même le « biologiste » Bourguignon les met en référence sur son site comme clients indéfectibles à ses onéreuses analyses de sols.

  11. Pour la petite histoire une grande partie des investissements aquacide dans les villes ont été subvenstionnées à 50% par les agences de l’eau sous pretexte de proteger l’eau des pollutions chimiques, mais en oubliant que ces méthodes utilisent énormément d’eau potable! Encore un bel exemple d’utilisation de nos taxes!

  12. Comment expliquez-vous que les viticulteurs français qui produisent les plus grands crus soient restés (ou revenus) au désherbage manuel, au labourage traditionnel, voire à la biodynamie ?

    Avec les revenus dégagés par ces grands crus ce n’est pas très difficile de se lancer dans ce genre de fantaisie.
    Le problème du viticulteur qui fait de la vente direct est de se distinguer de son voisin d’ou le succès du bio en viticulture et même la surenchère avec la biodynamie! plus bio que bio ça fait vendre surtout auprès de la clentèle friquée qui peut se payer ce genre de crus.
    Pour en revenir au désherbage manuel, j’ai un collègue producteur bio qui travaille très bien . Il passe une bonne partie des mois de mai et juin avec une équipe de turcs, binette à la main pour le nettoyage des parcelles. ça c’est le progrès!

  13. dans les techniques alternatives au desherbage chimique il y a aussi le bruleur à gaz ! ça marche bien mais ce n’est n’est pas rémanent. Alors bonjour la consommation de gaz.

  14. Gigiotef,

    Oui, pour les Turcs c’est un peu du progrès par rapport à l’inemploi, au sous-emploi ou à l’emploi encore plus sous-productif que le déherbage bio, auquel ils seraient condamnés en Turquie ! A moins que votre collègue bio emploie des sans papiers qu’il surexploite !

  15. le désherbage à la vapeur consiste en un choc thermique ,au moins 95° pendant 1 seconde et demie sur la plante pour la détruire en partie aérienne les racines resteront actives et elle repoussera, d’où la nécessité de programmer le désherbage dès le début du printemps ; il y a à ce moment la possibilité de détruire la plante au premier traitement. Ensuite il faut compter entre trois et 5 passage par an suivant les sols, la région,le climat, etc…Les années suivantes le nombre de traitements diminuera. les autres méthodes demandent de plus nombreux passages. Dire que le traitement favorise la repousse est un peu abusif, passer de la vapeur 1.5 seconde ne favorise pas la repousse ce qui n’est pas le cas d’autres procédés qui maintiennent les sols sous la chaleur. Enfin il n’existe pas que l’Aquacide et ses consoeurs dont le parc d’occasions augmente en permanence, de nouveaux modèles beaucoup moins chers, qui consomment 6 litres de fuel/jour, 200 litres d’eau-pas nécessairement potable-/jour soit 10 fois moins que la précitée avec le même rendement. La technique évolue et les machines grosses consommatrices, souvent très encombrantes deviennent obsolètes.Il est vrai qu’un litre d’eau ou de fuel est déjà trop mais comment faire? Le désherbage manuel est efficaces, mais devons-nous voir le personnel des communes multiplié par 3,5,10 ou plus ? Il faut nous habituer à la présence verte en des endroits où elle était non désirée et concenter l’action vers des zones sensibles, centre-ville, cimetière,etc… ceci répond au problème initial, pour l’agriculture, le problème est globalement identique.

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