L’éco-prêt à taux zéro ne fait pas recette

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Borloo est vert. Une des principales dispositions du Grenelle de l’environnement laisse les Français sceptiques.

Rappelez-vous, à l’annonce du dispositif en début d’année, le ministre de l’écologie estimait que « l’objectif de 400 000 rénovations par an (serait) dépassé ». Lors du lancement de l’éco-prêt en avril, Jean-Louis revoyait son objectif à la baisse et ne tablait plus que sur 100 000 signatures en douze mois. Au rythme actuel des souscriptions, leur nombre devrait plutôt avoisiner les 60 000… En effet, les chiffres du ministère de l’Ecologie, publiés le 20 juillet dernier révèlent qu’en trois mois, seulement « 15 000 prêts ont été signés ».

Rappelons que le prêt « vert » permet aux propriétaires, sans conditions de ressources, d’emprunter jusqu’à 30 000 euros à taux zéro pour améliorer l’efficacité énergétique de leur logement.

11 commentaires sur “L’éco-prêt à taux zéro ne fait pas recette

  1. Il n’y a pas de quoi se réjouir de cette désaffection, l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos habitations est une nécessité impérieuse avec l’augmentation programmée et presque nécessaire du prix de l’énergie.

    La difficulté viendra pour les architectes et le plaisir de la création, une maison vraiment efficace, hors rêverie d’après libation, ne peut être construite que la base d’un cube ou d’un parallélépipède rectangle, pour réduire au maximum les pertes de chaleur, les ponts thermiques et simplifier et réduire le coût de l’isolation. Comment dans ces conditions développer le sens artistique et l’originalité.

    Les tours à nombreux étages que se propose de laisser construire la ville de Paris, constituent également des gouffres énergétiques, ne serait ce qu’à cause des ascenseurs dont l’utilisation est rendue obligatoire. C’est des points que le Grenelle a oublié, densifier ne veut pas forcément dire reproduire les erreurs du passé : des exemples en Allemagne, aux Pays Bas ,d’habitats économes sur le plan énergétique basés sur la maison mitoyenne ou de petits collectifs fonctionnent. Rien à inventer, juste copier. Points oubliés par le Grenelle, entre autres.

  2. Entre les ascenseurs pour monter en haut des tours et les scooters ou les taxis pour circuler dans des connurbations horizontales, il faut choisir. Je ne suis pas certain que l’économie d’énergie soit en faveur de la deuxième solution. Alzine, prouvez nous ce que vous dites. Merci.

  3. Si l’éco prêt est un échec, c’est d’abord lié aux difficultés économiques: si on emprunte, il faut rembourser ensuite. En période d’incertitude quant au devenir de chacun, la tendance est aux économies de court terme: c’est le kit de survie. C’est un peu la même chose pour la prime à la casse: cela ne bénéficie t il pas d’abord à ceux qui n’ont pas trop de problèmes financiers et qui, de toute façon changeront de voiture?

  4. A Laurent Berthod,

    J’avais assisté à une conférence par un IGMines avec tableaux de chiffres à l’appui mais n’arrive pas à remettre la main dessus. ci après une position de principe certes non étayée par des tableaux de chiffres et une analyse globale mais qui vaut par l’autorité du conférencier, solide.

    Effectivement, il y a le problème du transport mais même étalée la ville un peu plus étendue peut être parfaitement drainée par les transports en commun, question d’organisation autour de lignes de train de banlieu.

    Es tu allé à Berlin pour voir l’organisation des réseaux de transport en commun ? et le type d’habitat, bien sûr sauf dans l’hypercentre.

    En outre la voiture pour partie électrique est bien lancée, qu’elle soit hybride rechargeable ou sur le modèle de la volt de GM avec un moteur dédié à la production d’électricité. Ce mode de déplacement adapté au transport urbain, couplée à la production photovoltaique surtout l’électricité solaire ne devrait pas nécessité d’être redressée à terme pour alimenter une batterie. Le solaire n’est jouable dans la pratique, pour alimenter un véhicule, qu’en habitat individuel ou très petit collectif. Le reste est possible mais devient tout de suite complexe en terme de gestion et donc bien plus cher.

    Ci joint la prise de position qui va de soi, plus facile de produire sa propre énergie et économiser du chauffage en habitat individuel ou petit collectif qu’avec des immeubles de grandes tailles, gestion de copropriété toujours complexe et très chère, je parle d’expérience. Le crédit à accorder au conférencier est je pense suffisant.

    Le bâtiment À énergie positive- Une conférence d’Alain MAUGARD, Président du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), mardi 20 février 2006

    « En réalité, la maison à énergie positive est plus facile
    à atteindre avec la maison individuelle qu’avec l’habitat collectif, grâce à la
    géothermie, aux énergies du vent et du soleil, qui offrent de meilleures capacités sur des maisons individuelles que sur des immeubles collectifs. »

    http://www.mines-energie.org/Conferences/CR_070220.pdf

  5. Pour compléter mais là aussi il n’y a pa de chiffre, cela ne vaut que par les professionalisme des intervenants

    LES RENCONTRES DU CNC (Conseil National de la Construction)
    LE GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT AU PIED DU MUR
    Aménager et construire, à quel prix ? Palais du Luxembourg – 29 septembre 2008

    lors d’une table ronde

    « La densité rapporte collectivement, mais elle est coûteuse, en fonctionnement comme en investissement. Les zones denses connaissent des coûts de congestion. Par ailleurs, les coûts de construction croissent avec la densité. Il est donc logique que l’habitat périurbain soit d’abord celui d’ouvriers travaillant dans des zones industrielles ou logistiques implantés dans la campagne, près des villes et à
    proximité d’un échangeur. Les discours contre l’étalement urbain ne sont-ils pas alors des discours de classe, émis par des intellectuels,citadins, et prenant leur mode de vie comme référent universel ? »

    Bernard Reichen,
    architecte urbaniste

    Intéressant de constater mais ce n’est pas une surprise que le discours sur la densification à tout crin est en grande partie un discours de écolobobo nombriliste qui voit ses conditions de vie dans un loft luxueux comme le modèle, tel que posé comme question cela vaut affirmation.

    Certes l’habitat dispersé notamment en milieu rural est un non sens trop longtemps toléré avec des conflits de voisinnage / coq qui chante, fumier ou ensilage qui pue, traitement phyto qui ne sent pas forcement la rose ou le bonbon anglais, quoique certains adjuvants des années 80 avaient une bonne odeur d’amande amère.

    Je n’aborderai pas les problèmes de société liés aux grands ensembles et pour partie amoindris par un habitat de plus petite taille. La symbolique des barres d’immeubles que l’on dynamite peut aussi avoir du sens pour certaines populations. Le gigantisme peut devenir invivable.

  6. La comparaison entre Paris et Berlin proposée par Alzine pour justifier son argumentation bancale est absurde. 12 millions pour la première contre 4,5 pour la seconde, une agglomération dont la macro-organisation remonte essentiellement au milieu du XIXe pour la première, à la seconde moitié du XXe pour la seconde: ce sont deux villes incomparables, sur aucun plan. Cela ne fait d’ailleurs pas davantage de sens sur le plan écologique, puisque l’électricité n’est pas produite de la même façon (essentiellement nucléaire et hydrolique pour la première, essentiellement charbon et gaz pour la seconde). Le coût écologique d’un pont thermique parisien n’a donc rien à voir avec un pont thermique berlinois, et tous les IGMines endoctrinés du monde n’y changeront rien.

    Un dernier rappel sur les supposés citoyens écolos teutons, et l’efficacité énergétique de leurs habitations: le coût de l’électricité moyen en Allemagne est resté plusieurs années dans les 80’s et les 90’s proche du double de celui de l’électricité en France, à cause de monopoles régionnaux concédés aux Länder de la RFA, d’une mauvaise gestion, et d’un arrêt du programme nucléaire au milieu de son développement. Si nos voisins d’outre-Rhin ont installé d’affreuses éoliennes dans leurs jardins et de coûteux panneaux solaires sur leurs toits, c’est certes parce que leurs jardins et leurs toits sont moins beaux que les notres, mais surtout après un calcul économique – non pas écologique – qui ne se justifiait pas (et ne se justifie toujours pas) de l’autre côté du Rhin. L’éco-prêt ne changera rien tant que le calcul de retour sur investissement d’une meilleure isolation, de l’installation de panneaux solaires, ou de l’installation d’un chaudière à pellets de bois restera nul ou négatif… On ne va tout de même pas augmenter artificiellement les prix pour faire plaisir à Borloo !! Enfin j’espère.

    Bref, c’est une questions compliquée et technique, et je ne vois, au ministère comme sur ce forum par les navrant écrits de Alzine, que des amateurs endoctrinés pour défendre ces mesures démago soufflées par une convention de non-spécialistes appelée Grenelle. Ce que peuvent dire les académies scientifiques ne semble avoir aucune importance, pour le moment. Vivement l’explosion de la bulle verte, celle qui ne produit rien d’utile et coûte très cher.

  7. « On ne va tout de même pas augmenter artificiellement les prix pour faire plaisir à Borloo !! Enfin j’espère. »

    Ben, la taxe carbonne ça servirait pas à ça ?

  8. Remarquez, la taxe carbone, en toute logique, devrait aussi porter sur l’alcool éthylique. Je me demande si ce n’est pas pour ça que Borloo hésite.

  9. Je parlais du prix de l’électricité en l’occurence. Mais d’une certaine façon, oui, ça servirait à cela dans d’autres domaines. Pour le pire ou pour le meilleur? C’est ce qu’il importe de déterminer pour en juger la valeur.

  10. « Vivement l’explosion de la bulle verte, celle qui ne produit rien d’utile et coûte très cher »
    => Je pense que malheureusement, elle va enfler considérablement avant d’exploser… et que donc elle va finir par éclabousser très fort beaucoup de monde, et qu’il y aura de nombreuses victimes.

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