Chlordécone : le Pr. Belpomme désavoué

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L’Institut de veille sanitaire (Invs) vient de publier un rapport intitulé « Étude de la répartition spatiale des cancers possiblement liés à la pollution des sols par les pesticides organochlorés, en Martinique »

Ce rapport met un terme à l’hystérie médiatico-politique provoquée en 2008 par le Pr Belpomme. A noter que les grands médias, si prompts à relayer les divagations catastrophistes du cancérologue (désavoué par ses pairs, humilié par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, il avait fini par revenir sur ses déclarations), ne se sentent pas tenus de rétablir la vérité sur l’incidence de l’utilisation de la chlordécone sur les taux de cancers en Martinique.

Car, pendant plus de 20 ans et jusqu’en 1993, des pesticides organochlorés (POC), principalement la chlordécone, ont été utilisés dans l’île pour lutter contre le charançon du bananier.

C’est donc une étude d’incidence des cancers menée par le registre des cancers et la Cellule interrégionale d’épidémiologie (Cire) Antilles-Guyane que publie ce 1er septembre l’Invs.

Ses objectifs :

– étudier la distribution spatiale des cas de cancers pouvant être liés à une exposition à des pesticides ;

– étudier l’existence éventuelle d’une association entre la distribution spatiale de ces cancers et une exposition potentielle de la population.

L’Invs explique :

« Un analyse bibliographique a permis de choisir les cancers dont la survenue pouvait être liée à une exposition aux pesticides tant chez l’adulte que chez l’enfant. Les donnés d’incidence de cancer ont été obtenues à partir du registre des cancers de la Martinique, pour la période 1981-2000. L’exposition de la population martiniquaise aux POC a été approchée par la cartographie des zones potentiellement polluées à la chlordécone établie par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). »

Résultat :

« Seule la distribution spatiale de l’incidence du myélome multiple présente une structure géographique particulière vis-à-vis de l’exposition potentielle aux POC. Pour toutes les autres localisations cancéreuses étudiées, aucune distribution spatiale particulière n’a été mise en évidence.

Ces résultats doivent être interprétés avec prudence compte tenu des données utilisées mais ils permettent de conclure à l’absence d’épidémie de cancers en rapport avec les POC en Martinique. »

Beaucoup de bruit pour pas grand chose ! Souhaitons que le Professeur Belpomme et les médias en tirent les conséquences pour l’avenir…

29 commentaires sur “Chlordécone : le Pr. Belpomme désavoué

  1. Quelques extraits plus précis des conclusions de l’étude :

    A propos du myélome multiple seule l’exposition professionnelle est mise en cause :

    « Les résultats de cette étude suggèrent l’existence d’une association possible entre l’exposition (professionnelle) aux pesticides et le risque de survenue de myélome multiple. »

    Avec des chiffres qui n’ont rien à voir avec une surmorbidité massive comme le prétendait le Professeur Belpomme :

    « Au total, (…) le risque attribuable dans la zone 4 lié à ce type d’exposition [professionnelle] au cours des années précédentes pourrait s’être traduit par un excès de 12 cas de myélome multiple sur une période de 20 ans (1981-2000) »

    Et puis une allusion (perfide ?) au cancer de la prostate dont le professeur Belpomme prétendait que le nombre de cas avait explosé :

    « Même si, de par son contenu, cette étude ne permet en aucun cas de conclure à l’absence de lien entre l’exposition aux Pesticides Organo Chlorés et d’autres localisations cancéreuses, comme celle de la prostate par exemple, les résultats permettent de conclure à l’absence d’épidémie de cancers en rapport avec les POC (dont la chlordécone) comme cela a déjà pu être déclaré dans les médias. »

    Malgré tour ça, j’aurais été plus prudent et je n’aurais pas écrit : « Ce rapport met un terme à l’hystérie médiatico-politique provoquée en 2008 par le Pr Belpomme », mais seulement « …devrait en principe mettre fin à … « 

  2. « …par un excès de 12 cas de myélome multiple sur une période de 20 ans (1981-2000)”

    Même la signification de cet « excès » est douteuse!! A ce niveau, l’impact de « confounding factors » est difficile à éliminer.

  3. « Les donnés d’incidence de cancer ont été obtenues à partir du registre des cancers de la Martinique, pour la période 1981-2000. »
    C’est marrant mais le registre des cancers en Martinique n’a été créé qu’en….. 2009.

    De plus, comment ont été calculés les « cas attendus » servant de référence?

    La population étudiée limite effectivement la portée statistique, d’autant plus sur les enfants qui sont passés sous silence dans les conclusions alors que le Ratio D’incidence Standardisé (SIR) (non statistiquement significatif) est plus élevé pour les cancers du système nerveux central et les leucémies (qui sont documentées dans la littérature scientifique et repris en p20 du dit rapport). En général dans une étude qui montre une tendance non significative, il est indiqué que cela mérite une étude plus approfondie. Ici rien de rien en conclusion sur les enfants. Ca laisse penseur…

  4. A la page 7 su rapport signé par Dr M. Dieye, Dr P. Quénel, S. Goria, A. Blateau, M. Colonna, Pr H. Azaloux, on lit :

    « Nature des données 2.2.1

    Le Registre des cancers de la Martinique recueille de façon exhaustive tous les cas de cancers diagnostiqués dans ce département depuis 1981. Les informations recueillies en routine, nécessaires pour la validation d’un cancer, sont : le nom, le prénom, la date de naissance, le sexe et le lieu de résidence au moment du diagnostic. Les données utilisées pour cette étude étaient donc disponibles par âge, sexe et par commune de résidence, pour la période 1981-2000.

    Sources des données 2.2.2

    Les sources d‘information du registre sont constituées des établissements publics et privés de santé concernés par le diagnostic et le traitement de cette maladie. Il s’agit : du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Fort-de-France (Service – d‘oncologie-radiothérapie du CHU de Fort-de-France, Service de médecine nucléaire-oncologie ; Département d‘information médicale ; Laboratoire d‘hématologie-immunologie ; Service d’hématologie clinique ; Laboratoire d‘anatomie et de cytologie pathologique) ; des Départements d’information médicale (DIM) des centres – hospitaliers publics (Lamentin, Trinité, Trois-Îlets, Saint-Joseph, Marin, Carbet, Saint-Esprit, Lorrain et Saint-Pierre) et privés (Clinique Saint-Paul, Clinique Sainte-Marie) ; du Service médical de la Caisse générale de sécurité sociale pour – les patients admis en affection de longue durée ; des données du laboratoire d’anatomie et de cytologie – pathologique ; des données issues des certificats de décès enregistrés au sein de – la DSDS. Pour garantir l‘exhaustivité des données, des courriers sont envoyés régulièrement aux présidents des Commissions médicales d’établissement et aux responsables des DIM pour un recueil actif des cas. Tous les cas de cancers recensés font l‘objet de vérification par retour au dossier médical. La validation suit une procédure rigoureuse dont les recommandations sont établies au niveau international par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). Après codage des sites et de l‘histologie selon la classification ICD-02 (International Classification of Diseases 2nd révision, 1990), les données saisies font l‘objet de vérifications standardisées. Ces vérifications sont intégrées dans un programme informatique (IARC Check programme) mis à disposition des registres par le Circ. »

    Alors, qui doit on croire, les auteurs du rapport, qui mettent en jeu leur crédibilité professionnelle, ou whatever ?

  5. @ Whatever : faux.

    Le registre des cancers de la Martinique a été fondé le premier janvier 1983 sur l’initiative du service de radiothérapie-médecine nucléaire du Centre Hospitalier Régional de Fort de France (Pr. Azaloux et Dr Escarmant), du Comité de Martinique de la Ligue Nationale contre le Cancer (Dr. Eudaric) et du département de Santé Publique de la faculté de médecine de Bordeaux Pr Salamon). Le registre est géré depuis 1986 par l’Association Martiniquaise pour la Recherche Epidémiologique sur le Cancer (AMREC).
    Il a bénéficié jusqu’à présent du soutien financier du Conseil Général, du Conseil régional, depuis 1991 de la CNAMTS et pendant quatre années de l’INSERM.
    Il s’agit d’un registre de population ayant pour objectif l’enregistrement de l’ensemble des cancers survenant chez toute personne résidant en Martinique depuis au moins 6 moins et leur exploitation statistique à des fins de recherche épidémiologique, clinique et de planification sanitaire.
    Il a obtenu en 1987 un financement public national et bénéficie depuis cette date de la qualification de la part de la Direction de la Santé et de l’INSERM, gage de qualité du travail entrepris.
    Le registre de la Martinique est, avec ceux de Porto Rico et de Cuba, un des trois registres de la zone Caraïbe à avoir une activité continue depuis plus de 15 ans.

    Source : http://www.biophysique-oncologie.com/pages/registre.html

  6. à qui veut l’entendre:
    http://www.invs.sante.fr/surveillance/cancers/acteurs.htm: « Seul le registre de la Martinique est qualifié par le CNR en 2009 »
    reste à savoir ce que veut dire qualifié… j’imagine que cela veut dire que les données détenues par les instituts avant sa création répond aux critères de qualité. Mais pourquoi tant de temps pour sa qualification dans le réseau des registres?
    et sur le calcul des « cas attendus »? un commentaire, une illumination des grands penseurs de ce blog?
    et les enfants?

  7. tiens l’un parle de 1981 et l’autre de 1983… ainsi comment ont ils eu les 2 années? 😉

  8. On peut avoir été créé en 1983 et avoir recueilli tous les cas depuis 1981. Si les données avaient été enregistrées dans « les établissements publics et privés de santé concernés par le diagnostic et le traitement de cette maladie », deux ans de rétroactivité,ce n’est pas la mer à boire.

  9. et sur le calcul des “cas attendus”? un commentaire, une illumination des grands penseurs de ce blog?

    Voilà le genre de question posée par ceux qui ne savent pas ce que sont l’épidémiologie et les satistiques…..

  10. c’était surtout une boutade Laurent (eu égard à l’emoticon) mais merci de la réponse… et il s’agissait surtout de montrer que c’est peut être Zouk qui a faux, vu son « faux » catégorique à mon égard malgré la référence de l’InVS.
    et toujours rien sur les « cas attendus » et les enfants, mais je n’en attends pas moins de ce blog… j’aimerai d’ailleurs bien l’avis du rédacteur inconnu de l’article initial sur ces 2 points.

  11. @ whatever

    Pourquoi ergotez-vous sur ce genre de détail insignifiant pour tenter de dédouaner un type comme belpomme, n’avez-vous rien de plus sérieux sur le sujet à mettre en avant??

  12. Ce qui ressort de tout çà c’est qu’il n’y a manifestement aucune « anomalie » patente au niveau de l’incidence des cancers en Martinique en général et dans les zones contaminées par le chlordecone (mis à part le cas douteux et marginal des lymphomes). Ce qui renvoie à ses chères études le bon professeur belpomme avide de notoriété à n’importe quel prix, ce qui était le sujet de cette rubrique.

  13. les cas de cancers de l’enfant INSIGNIFIANTS???????????????????? quel bel aveu de votre part M. Zygomar
    et la façon de calculer les « cas attendus » influencent le résultat final si je ne m’abuse.. si vous trouvez cela insignifiant alors bravo l’honnêteté intellectuelle.
    la force est dans le détail, ce qui introduit une incertitude, un biais invisible à priori. Certainement tout ce que vous reprochez à Bellepomme… alors soyons objectif svp.

  14. « Pourquoi ergotez-vous sur ce genre de détail insignifiant pour tenter de dédouaner un type comme belpomme, n’avez-vous rien de plus sérieux sur le sujet à mettre en avant?? »

    Et si whatever, c’était le Pr Belpomme ?

    Je vois pas qui d’autre aurait intérêt à le défendre ? MDR

  15. Vu comment le Pr s’est ramassé devant les députés et refuse depuis de se rendre à l’Assemblée pour parler de la chlordécone, je crains que Whatever défende l’indéfendable…

  16. oui et surtout ne parlons pas de ce rapport de l’INVS ici… bravo la mentalité… si votre objectif n’est que de casser quiconque ne vous plait pas alors soit.

  17. Whatever,

    Le calcul des cas attendus, vous n’avez qu’à lire l’étude, c’est expliqué dedans. Mais vous préférez raconter n’importe quoi sur les forums que de faire un petit effort d’attention. Allez ! Au boulot, paresseux !

  18. autant pour moi ces quelques lignes m’avaient échappées…
    revenons donc aux enfants, à moins que ce ne soit aussi n’importe quoi.

  19. whatever, le Pr Belpomme s’est discrédité à maintes reprises. Tout repêchage est vain, passez votre chemin !

  20. bsvt un commentaire sur la partie enfants du rapport néanmoins? ou me chasser (ce que je peux faire sans votre invitation d’ailleurs) est il le moyen d’esquiver cette question?
    je me fous du travail de Belpomme, sérieusement. Tout travail scientifique commente les résultats trouvés (même si ils ne sont pas statistiquement significatifs) mais il n’apparait rien sur les enfants en conclusion. Ainsi il eut été plus logique de ne pas mettre le tableau sur cette population alors. Ou alors c’est un travail uniquement de communication peut être pour régler des comptes… mais ca ca doit vous plaire.

  21. les cas de cancers de l’enfant INSIGNIFIANTS???????????????????? quel bel aveu de votre part M. Zygomar

    Question mauvaise foi et malhonnêteté intellectuelle vous faites fort mon vieux!! Où avez vous lu que j’avais dit que « les cas de cancers des enfants étaient insignifiants »? je n’ai pas pu dire quoi que ce soit de ce genre puisque vous même vous reprochez au rapport en question de ne pas parler du cas des enfants!!! Mon commentaire s’appliquait au contenu du rapport et non pas à ce que vous pensez qu’il aurait dû contenir!!! Je maintiens que les constatations faites sont insignifiantes en matière d’incidence des cancers telle qu’elle rapportée (donc sans ce qui se rapporte aux enfants dont je ne sais rien donc sur lesquelles je n’ai pas d’opinion a priori).

    « ….et la façon de calculer les “cas attendus” influencent le résultat final si je ne m’abuse.. si vous trouvez cela insignifiant alors bravo l’honnêteté intellectuelle. »

    La façon de calculer les « cas attendus » est standardisée dans la méthodologie d’évaluation des données statistiques et leur « poids » dansla « signification est prise en compte des résultats. Ne discutez pas de ce que vous maîtrisez mal ou pas du tout!!

    « la force est dans le détailé »

    Que faut-il entendre par là?? On peut aussi dire « que l’enfer eest pavé de bonne intention »???

    , ce qui introduit une incertitude, un biais invisible à priori.Certainement tout ce que vous reprochez à Bellepomme… alors soyons objectif svp.

    Vous êtes bien indulgent de considérer les déblatérations de belpomme comme « un biais »…….

  22. Votre message « @ whatever / Pourquoi ergotez-vous sur ce genre de détail insignifiant » m’a fait penser que vous considériez mon message dans son ensemble comme un détail…et que vous auriez lu le rapport.
    j’ai seulement indiqué que les données sur les enfants ne sont pas commentées dans l’analyse des résultats et pas reprises en conclusions/recommandations alors qu’ils montrent une augmentation (tableau 23, non statistiquement significative) pour le système nerveux central et les lymphomes.
    je n’ai pas discuté la standardisation mais le fait que si l’on se trompe de référence et bien c’est dommage. Mais je me suis déjà mea culpaté d’avoir sauté quelques lignes qui en faisait mention.

  23. Whatever,

    Il n’est pas question des enfants dans la conclusion mais page 19 les rapporteurs écrivent :

    « Le niveau de pollution potentielle des quatre zones d’étude n’est pas associé à l’incidence des cancers étudiés chez l’enfant : les tumeurs, du système nerveux central, le LMNH et les leucémies ne présentent pas de surincidence dans les zones 3 et 4. Il en est de même pour l’ensemble des localisations cancéreuses étudiées (tableau 23) ».

    Une fois de plus vous n’avez pas lu.

    Il n’y a pas une des objections que vous avez faites qui n’ait été une erreur. La prochaine fois, avant de faire travailler les autres à rectifier vos sottises, lisez, travaillez et essayez de comprendre ce que vous lisez.

  24. Whatever,

    Je n’ai pas la réponse à votre question. J’ai cru la trouver dans l’étude, mais je ne suis pas certain que ce que j’ai trouvé ne réponde pas à une autre question. Aussi, plutôt que de risquer de dire une bêtise je préfère m’abstenir.

    Néanmoins, je pense que des professionnels de l’épidémiologie, dont la publication sera lue par des professionnels de l’épidémiologie, n’auraient pas pris le risque d’affirmer catégoriquement une proposition qui serait démentie par le tableau qui la suit immédiatement.

    Peut-être un lecteur plus averti des techniques statistiques pourra éclairer notre lanterne à propos de votre question.

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