Le problème de la substitution : le cas de l’amiante

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Quand un écologiste s’en prend à un quelconque produit chimique supposé menacer la santé publique, il fait presque systématiquement référence au cas de l’amiante. Il est en général reproché aux instances officielles d’avoir tardé à interdire cette substance cancérigène. Maintenant que l’interdiction de l’amiante a été obtenue, a-t-elle tout résolu ? Il semble bien que non, car il y a un problème de taille : la substitution à l’amiante. Déjà en août 1998, Henri Pézerat, l’homme qui a mené la campagne contre l’amiante, avertissait contre la dangerosité des fibres de substitution à l’amiante : « On est en droit de considérer au niveau des effets sur l’homme que la laine de roche est très probablement un agent fibrosant et un cancérogène du poumon ; que très probablement la laine de verre a présenté et peut encore présenter les mêmes propriétés fibrosantes et cancérogènes ». Et Pézerat « d’affirmer sa conviction quasi absolue que les fibres céramiques réfractaires sont des matériaux à la fois cancérogènes et fibrosants chez l’homme ». Autrement dit, selon Pézerat, les principales fibres de substitution à l’amiante sont dangereuses pour la santé.

Certes plus prudente, Valérie-Anne Barriat (Fondation Travail Université à Namur), auteur d’un document intitulé Remplacer l’amiante : nouveaux matériaux, nouveaux risques ?, abonde plutôt dans le même sens : « Il existe un grand nombre de similitudes entre l’amiante et les autres produits fibreux du type fibres minérales artificielles (FMA). La nocivité de l’amiante étant liée à son aspect fibreux, on peut donc légitimement s’interroger sur la nocivité potentielle de la majorité des fibres de substitution. » Elle ajoute que « le problème principal est que des fibres telles que les FMA sont utilisées massivement » et que l’« on dispose de très peu de données toxicologiques » à leur sujet.

Alors, comme alternative, les écologistes mettent plutôt en avant les fibres organiques naturelles. Néanmoins, Henri Pézerat constatait lui-même « la pauvreté des données » concernant ces fibres. Il est frappant de voir que le chanvre est, par exemple, présenté systématiquement par les écologistes, et les sociétés productrices de matériaux de construction à base de chanvre, comme un produit naturel sans risques pour la santé. Or, à notre connaissance, il n’existe aucune étude toxicologique concernant le chanvre en tant que substitut à l’amiante ! Est-ce bien raisonnable de promouvoir un produit dont on ignore les effets sur la santé ? Que fait-on du principe de précaution ?

Enfin, sur le fait de privilégier des produits naturels, comme on nous le serine, il faut peut-être rappeler que l’amiante est un produit naturel ! Et ce n’est pas sans poser d’ailleurs des problèmes aux régions exposées. Ainsi, en Nouvelle-Calédonie, l’amiante existe dans le sol à l’état naturel. Les roches amiantifères occupent près de 40% du territoire avec comme effet un taux de mésothéliomes dix fois plus élevé qu’en métropole. De même, plusieurs études épidémiologiques ont montré qu’il existait un risque d’exposition à l’amiante d’origine environnementale en Corse. Par exemple, à Murato, village du Nebbiot, 41% de la population de plus de 50 ans qui s’est prêtée à une recherche radiographique présente des plaques pleurales. Dans certaines communes comme à Bastia, Bustanico et Murato, on mesurait des concentrations en fibres d’amiante cinq à six fois supérieures au seuil réglementaire, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur des habitations.

Comme quoi, la façon d’appréhender un produit à risque est plus complexe qu’il n’y paraît, et que son interdiction ne signifie pas toujours la suppression du risque.

Sources

Henri Pézerat, Document de synthèse sur la toxicité des fibres de substitution à l’amiante et sur les mesures de prévention à engager, août 1998, http://andeva.free.fr/materiau/fibres_substitution_hp.htm

Valérie-Anne Barriat, Remplacer l’amiante : nouveaux matériaux, nouveaux risques ?, 2003, http://hesa.etui-rehs.org/uk/dossiers/files/Amiante%20rise.pdf

http://www.lexpress.fr/informations/amiante-peril-en-la-demeure_671766.html

http://www.invs.sante.fr/publications/2009/plaquette_synthese_amiante/plaquette_synthese_exposition_amiante.pdf

21 commentaires sur “Le problème de la substitution : le cas de l’amiante

  1. Les cas similaires, notamment dans la demaine de la chimie, sont légion. Substitution sans raison n’est qu’un voyage d’un danger connu vers un autre, inconnu.

  2. Exemple : l’interdiction de l’Atrazine par Monsieur Glavany, pour verdir le bilan de Monsieur Jospin, verdissement indispensable, selon Monsieur Cochet, pour gagner la présidentielle de 2002 ! Beau résultat !

  3. On peut parler aussi des bien innocentes ampoules à incandescence, interdites pour cause de « carboniquement incorrectes » remplacées par des ampoules fluocompactes qui sont elles réellement dangereuses pour l’environnement

  4. Dans l’absurde course à l’étiquette verte, les distributeurs et les marques se battent pour annoncer que leurs produits ne contiennent pas de PVC, de paraben, de polycarbonate, brome, de chlore, d’amiante, de mercure, de polystyrène, de sels d’aluminium, de cadmium, de plastifiants phatalates, de pesticides, de mercure, d’OGMs, d’aspartame, d’arômes artificiels, de conservateurs, etc.

    Sans ceci, sans cela. Et tout cela « grâce » à la pression des Greenpeace, WWF, Que Choisir et autres Oxfam qui distribuent les bons et les mauvais points a grand refort de relations presse complaisantes au nom des poissons, des arbres, des consomateurs ou du tiers monde. Aucun scientifique aux commandes, seulement des attachés de presse. J’ai même croisé l’avis de l’organisation mondiale du scoutisme l’autre jour !!

    Personne ne demande à ces distributeurs et à ces marques ce qu’ils utilisent comme produits de substitution. Après tout, tous ces produits remplissent des rôles nécessaires voire indispensables à la fonction, à la qualité et à la sécurité des produits, il faut donc bien les remplacer par quelque-chose d’autre. Alors pour tous ces substituts, d’après quelles données estiment-ils que ces substituts, toujours des produits très jeunes et donc peu documentés, sont « meilleurs » pour l’environnement ou la santé humaine ??

    La boule de cristal de l’église environnementaliste n’étant pas un argument recevable, bien entendu.

    Il y a pourtant un processus Européen en marche depuis 2006: REACH. Et ce processus a listé jusqu’à présent environ 30 substances utilisées en grandes quantités pour lesquelles la substitution est nécessaire. Dans le cadre de REACH, les producteurs doivent prouver que les substituts sont plus sûrs que la substance d’origine.

    Les organisations environnementales, par leurs chantages nauséabond, ne remplissent donc aucun « vide » règlementaires. Elles ne font, suivant les cas, qu’imposer des substitutions inutiles, peu prioritaires, voire nocives, et détournent les efforts industriels de R&D des véritables priorités sanitaires. Et cela est en grande partie financé par vos impôts (70% du budget du BEUC, l’auto-déclaré « Bureau Européen des Consommateurs » et du budget du EEB « Bureau Européen de l’Environnement » vient de subsides de la Commission Européenne !).

    En matière environnementale et sanitaires, il est devenu plus dangereux pour une marque d’entrer en conflit avec les organisations environnementales qu’avec le législateur. Les organisations environnementales font la loi, dans bien des cas, pour le pire. Triste constat pour un mouvement qui dérive loin des objectifs généreux et humanistes qui présidait à sa fondation dans les années 60-70.

    Si vous avez du temps, recherchez les positions de Patrick Moore, co-fondateur de Greenpeace, sur l’action actuelle de Greenpeace contre le chlore. C’est édifiant !

  5. C’est assez curieux cette charge, récente à mon avis, sur la laine de verre ou la laine de roche.
    D’après les renseignements en ma possession il y a quelques années, le danger d’un éventuel effet cancérigène de ces fibres n’ jamais pu être démontré chez l’homme. La taille et la section des fibres de verre et de roche ne sont d’ailleurs pas identiques à celles des fibres d’amiantes, encore une fois d’après ce que j’avais pu lire. Ce qu’on leur reprochait alors dans le milieu de l’éco-construction, était surtout leur caractère irritant (avéré) et le fait qu’elles ne soient pas biodégradables à court terme ainsi que le fait qu’on ne puisse pas les recycler.
    Y a t-il eu des études depuis qui font un lien entre leur utilisation et la survenue de cancers ?

  6. Ils sont classés « Cancérogène de catégorie 3 ». C’est-à- dire : « Substances préoccupantes pour l’homme en raison d’effets cancérogènes possibles. Néanmoins les informations disponibles à leur sujet ne permettent pas une évaluation satisfaisante. Des études appropriées sur l’animal ont fourni des éléments, mais ils sont insuffisants pour classer ces substances dans la deuxième catégorie ».

  7. @zardoz,
    Le café aussi, est “Cancérogène de catégorie 3″ (cf l’OMS : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs263/fr/index.html ). Et les humains en avalent bien plus qu’ils ingèrent des fibres de verres ou de laine de roche.
    Décidément, nos écochondriaques ne savent plus quoi inventer. Le pire, c’est qu’à chaque fois qu’ils inventent une nouvelle panique, il y a des couillons qui suivent.

  8. Bonjour à tous.

    Une info très alarmante.

    La justice française vient de rendre une nouvelle décision basée sur du vent. Mais cette fois c’est l’inverse de la protection des consommateurs:

    http://www.lefigaro.fr/sante/2010/02/02/01004-20100202ARTFIG00325-un-medicament-suspendu-de-nouveau-sur-le-marche-.php

    L’affsaps montre que les effets secondaires des gel à base de kétoprofène sont souvent très désastreux.
    Une suspension de l’AMM a été prise à partir de 12 janvier 2010.

    Mais un laboratoire pharmaceutique fait appel de la décision auprès de la Conseil d’État, et un avis de suspension de l’avis de l’affsaps a été rendu le 26 janvier.

    La justice une fois de plus prend partis contre le consommateur en se basant sur des idéologies et non des faits scientifiques.

  9. L’afssaps a-t-elle rendu un avis clairement favorable sur les substituts actuellement utilisées à la place du kétoprofène, et recommandant la substitution sur la base de faits scientifiques avérés et démontrant que la substitution est non seulement nécessaire mais encore bénéfique pour la protection de la santé humaine et de l’environnement?
    Si tel n’est pas le cas, on ne peut que se féliciter que la justice évite une substitution « volontaire », pour le meilleur et surtout pour le pire, de la part de l’industrie, avant qu’une recommandation soit établie avec un niveau de certitude relativement haut.
    Et d’abord, daniel, seriez-vous capable de citer le numéro CAS du kétoprofène? Si vous croyez que je ne vous voie pas vous ruer sur wécopedia… Just kidding !

  10. @ daniel (est-ce vraiment le daniel qui intervient d’habitude sur ce site ?)

    La Justice ici n’a fait qu’appliquer le droit, rien que le droit…

    L’administration a pris une décision, un particulier (ici une société) s’estime lésé par cette décision et l’attaque devant la juridiction adminsitrative.
    C’est le droit de tout citoyen d’attaquer une décision administrative.

    En attendant la décision sur le fond, qui peut être longue à prendre, le requérant peut demander une suspension de la décision attaquée, en particulier s’il prouve que l’application immédiate de cette décision peut lui causer un dommage grave et irréversible.
    C’était le cas ici.
    Après, le juge administratif peut mettre en balance l’intérêt particulier (ici les intérêts financiers du groupe pharmaceutique) et l’intérêt général (ici les risques pour la santé des consommateurs).

    je ne connais pas les attendus du jugement, mais je peux présumer, à la lecture de l’article du Figaro, que compte tenu du fait que les effets secondaires du médicament étaient connus depuis 2001, et que l’administration n’avait pas bougé avant 2009, le juge a dû considérer que l’urgence d’agir dans l’intérêt des consommateurs n’était pas avérée, et qu’on pouvait encore attendre quelque temps avant de prendre une décision définitive.

    Conclusion : les labos pharmaceutiques n’ont pas plus de droit que n’importe quel particulier, mais ils n’ont pas non plus moins de droits

  11. @ Astre Noir & Reinruov :

    Oui, oui, c’est bien le même Daniel.

    Mon intervention était pour démontrer les absurdités de la justice.
    Cette dernière s’appuie sur des faits non scientifiques pour rendre ses décisions.
    Dans cette histoire, l’afssaps prend les devant sur un problème avéré afin de trouver une solution. Les produits de remplacements existent depuis longtemps (comme le voltarène…).
    Mais la justice prend le contre-pied de l’agence sanitaire sous prétexte d’économie.
    Alors que dire des jugements débiles sur la déconstruction des antennes relais téléphoniques imposée par la justice, alors que l’afssa et l’afssaps ont toujours dit qu’il n’y avait pas de risque. Hors dans ce cas les opérateurs sont lésés, Ont-ils moins de droit que le laboratoire pharmaceutique???

    Là c’est le contraire. Il y a un risque, mais on laisse le produit en vente.

    Mon post était sur la schizophrénie de la justice et ses jugements ne reposant pas sur les faits scientifiques. Deux poids deux mesures???

  12. Les deux décisions (kétoprofène et antennes portables) sont différentes.

    Pour le cas du kétoprofène, il s’agit, comme son nom l’indique (référé-suspension) d’une suspension de la décision administrative avant le jugement sur le fond. Peut-être que le jugement sur le fond donnera raison à l’administration et que le kétoprofène sera retiré du marché.

    Pour les antennes relais de portables, ce sont des jugements de fond.

    Il n’y a donc pas de schizophrénie de la justice

  13. @ Astre noir:
    Je ne trouve pas que l’affaire sur les antennes relais soit un jugement de fond. Bien au contraire.

    Vous trouvez donc normal que la justice interdise un produit sous prétexte de risque sanitaire (antennes) et laisse en circulation un autre dont les effets secondaires importants son connus?

    Moi je trouve cela très bizarre.

  14. @ daniel

    je vois que vous avez des problèmes avec le droit 😉
    C’est normal, c’est un peu compliqué (voire très compliqué), et quand on n’a pas l’habitude de manier ces concepts…

    Un jugement d’un tribunal d’instance, de grande instance, de cour d’assises, de Cour d’appel est toujours un jugement de fond…
    Monsieur D de V a-t-il commis telle infraction ? Au détriment de Monsieur N.S., partie civile ?
    L’installation de tel équipement est-elle de nature à troubler la tranquillité du voisinage ?
    Le juge répond oui ou non, il répond bien sur le fond.

    En revanche, il y a d’autres décisions de justice qui portent sur la forme. Par exemple en Cassation.
    Monsieur NS a été reconnu coupable d’assassinat (en droit, on dit homicide volontaire avec préméditation) pour avoir pendu Monsieur DdeV à un croc de boucher. La Cour de Cass ne reviendra pas sur les faits (M DdeV a bien été pendu à un croc de boucher, le responble est bien NS), mais elle peut revenir sur la qualification : en fait, il ne s’agissait pas d’un assassinat, mais d’un homicide involontaire, un malencontreux accident, Monsieur NS avait laissé traîner un croc de boucher, et M DdeV s’est empalé tout seul sur le dit croc…

    Ici aussi, le jugement en référé suspension porte sur la forme. La justice ne dit pas que le Ketum est sans danger, elle dit qu’en attendant de statuer, elle laisse le produit en circulation…Mais dans 6 mois ou un an, elle peut juger sur le fond, et repousser le recours du labo, et donc le ketum sera bien retiré du marché

  15. @ Astre Noir:

    « Ici aussi, le jugement en référé suspension porte sur la forme. La justice ne dit pas que le Ketum est sans danger, elle dit qu’en attendant de statuer, elle laisse le produit en circulation…Mais dans 6 mois ou un an, elle peut juger sur le fond, et repousser le recours du labo, et donc le ketum sera bien retiré du marché »

    je comprend mieux la décision de justice, merci pour vos explications, je ne suis pas familier avec le droit. Nul ne peut tout connaître.

    Par contre, cette décision me laisse quand même perplexe. L’Afssaps a pourtant pris une décision de suspension de l’AMM pour plusieurs produits contenant une molécule précise. Cette décision a été prise à la suite d’une procédure de réévaluation de la molécule Kétoprofène.
    La décision de remise sur le marché à été faite par le Conseil d’Etat, et sur la forme (et non le fond). Ce qui veut bien dire que le Conseil d’Etat reconnait que la molécule présente un risque important de photo-allergie mais autorise quand même sa vente tant que l’affaire n’aura pas été jugé sur le fond.

    L’Afssaps n’est pas là pour juger sur le fond, mais pour autoriser ou interdire des produits ayant une action sur la santé humaine. Un tribunal quel qu’il soit (et même le Conseil d’Etat) ne devrait pas avoir le pouvoir de casser un tel jugement!!!

    Cette décision va faire jurisprudence…
    Si l’Afssaps dit que l’herbicide A est toxique pour la santé humaine, alors le fabricant pourra faire interjection devant le Conseil d’Etat, et voir sa molécule en vente tant que l’affaire ne sera pas jugée sur le fond. Ce qui peut prendre des années.
    A l’inverse, si l’Afssaps reconnait l’innocuité d’un produit, n’importe quelle association écolo à deux balles pourra faire un appel devant le Conseil d’Etat et faire interdire le produit…

    Je reste persuadé que cette décision de justice est une grave erreur, même si elle est légale.

  16. @ daniel :

    J’ai retrouvé une partie des considérants de l’ordonnance du juge des référés du CE.

    Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’avis du CE est particulièrement bien motivé :

    le juge des référés du Conseil d’Etat a considéré « que l’efficacité des propriétés antalgiques de ce gel, utilisé depuis 1993 sur prescription médicale en rhumatologie et en traumatologie bénigne, n’est pas remise en cause par l’étude mentionnée plus haut, ainsi que les représentants de l’AFSSAPS l’ont confirmé à l’audience; que, d’autre part, il apparaît que l’effet indésirable sur lequel repose la mesure litigieuse ne concerne qu’une trentaine de cas, sur plusieurs millions de gels de kétoprofène vendus chaque année; que cet effet, connu depuis l’origine, semble pour une large part imputable au non-respect des précautions d’emploi ; qu’au demeurant, il ressort des indications fournies au juge des référés sur l’état actuel de la procédure « d’arbitrage communautaire » que le co-rapporteur désigné par les autorités communautaires pour instruire la demande présentée par la France estime le bénéfice/risque du gel de kétoprofène inchangé, et qu’aucun des vingt Etats consultés n’envisage le retrait de ce médicament ».

    Autrement dit, les arguments de la Société Ménarini étaient en béton, que l’AFSSAPS a mal préparé sa décision.

    Comme je le disais dans un précédent post, le fait que ces effets secondaires étaient connus depuis longtemps et qu’aucune décision n’avait été prise depuis des années a pesé dans la balance…

    D’un côté un produit dont les effets indésirables sont connus de l’administration depuis longtemps, sans que l’administration n’intervienne…De l’autre, une société qui du jour au lendemain voit s’effondre une grande part de son chiffre d’affaire. Impossible pour l’AFSSAPS de plaider l’urgence pour cause de santé publique de retirer ce médicament du marché…

    Du point de vue du droit, c’était plié. Ce qui ne veut pas dire que le CE gardera la même position sur le fond…si l’AFSSAPS arrive à justifier sa décision.

    Encore une fois, raisonnons en juriste : contrairement à ce que vous dites, n’importe quelle association écolo à 2 balles ne pourra pas faire interdire un produit, sauf si elle présente des arguments sérieux…Et pareil pour une société qui voudrait mettre en vente un produit jugé dangereux pour la santé…Il faudrait que son dossier soit béton

  17. @ Astre Noir :

    Ok merci bien pour ordonnance du jugement du CE. Je ne l’avais pas.
    Donc avec ce nouvel élément je dirais qu’il ressort de cette histoire que l’Affsaps à prêcher par excès de prudence, et beaucoup trop tard dans cette affaire.

    Pourquoi donc une telle décision et si mal préparée???
    Cela est une question aussi intéressante?

    Bien cordialement à vous.

  18. « l’effet indésirable sur lequel repose la mesure litigieuse ne concerne qu’une trentaine de cas, sur plusieurs millions de gels de kétoprofène vendus chaque année; que cet effet, connu depuis l’origine, semble pour une large part imputable au non-respect des précautions d’emploi …. »

    C’est encore un coup des ayatollahs prosélytes du risque zéro!! Une trentaine de cas sur plusieurs millions d’utilisateurs par an (?) et qui plus est résultant du non respect du mode d’emploi n’aurait même pas dû entraîner un retrait du produit…. Il y a bien d’autres effets indésirables beaucoup plus nombreux et certains beaucoup plus sérieux qui n’entraînent pas d’interdiction du produit (exemple: l’allergie aux moules ou aux huitres….)

  19. @ zygomar et Astre Noir:

    En fait cette affaire ressemble énormément à l’interdiction du dextropropoxyphène (di-antalvic) sous prétexte que des gens s’étaient suicidés avec ce produit…

  20. A vrai dire, aujourd’hui dans le monde moderne tout sont dangereux pour la santé!!!! Et pour rester sain il faut vivre au foret!!! Cela ressemble beaucoup au prétexte.

  21. @Berhtod: l’Atrazine était tombé dans le domaine public depuis 20 ans, les fabricants n’ont pas voulu faire les études pour renouveler l’autorisation.

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