La récente publication de l’enquête de Familles Rurales sur le coût des fruits et légumes bio (près de 70% de plus qu’en agriculture conventionnelle) n’est pas passée inaperçue et son écho médiatique inquiète les professionnels du secteur qui n’ont pas tardé à réagir et sont donc monté au créneau pour tenter d’argumenter et de légitimer le coût très élevé des fruits et légumes bio.
Marc Heber, Directeur du secteur Fruits & Légumes chez Biocoop conteste l’étude de Familles Rurales en mettant les résultats sur le dos de la météo qui impacte les prix : « La saisonnalité des produits, les volumes de production et les conditions climatiques sont des paramètres qui influent sur les prix et ce, tous les jours. » Il ne semble pas pouvoir imaginer une seule seconde que l’agriculture conventionnelle soit également soumise aux aléas climatiques…
Mais l’argument majeur de Marc Hebert est « la consommation responsable ». « La moitié des agriculteurs vivent avec moins que le SMIC. Alors que le rôle du paysan est de plus en plus marginalisé, la bio propose une alternative qui repose sur des enjeux de partage. La bio qui emploie une main d’œuvre de longue durée et moins saisonnière, contribue aussi au maintien d’un tissu social en milieu rural. » En résumé, acheter des fruits et légumes est un acte citoyen et solidaire et pour plus d’efficacité, il est préférable d’acheter des produits bio, même s’ils sont 70% plus chers.
Vincent Lestani, Directeur de la CABSO (Coopérative des Agriculteurs Biologistes du Sud Ouest) va encore plus loin, « il faudrait moins soutenir l’agriculture intensive polluante et génératrice de coût environnemental pour la société (pollution des nappes phréatiques, d’appauvrissement sociétal désertification rurale), insécurisant pour le consommateur (résidus de pesticide) au profit de l’agriculture biologique qui apporte une réponse concrète à ces trois problèmes. » Alors là, c’est sûr que le bilan est lourd à porter pour l’agriculture conventionnelle plus que jamais fidèle au slogan « agriculteurs = pollueurs ».
Conclusion, dès qu’on touche au sacro-saint secteur du bio en rappelant qu’il n’est pas sans défaut, la levée de bouclier est immédiate. Sans réserve…
« Familles Rurales »
Ah! « Familles rurales »! Sûrement encore une clique de dangereux terroristes anti bio…….
Sérieux, les différences de rendement justifie les différences de prix, pourquoi chercher plus loin? A oui, si on commence à dire dans les médiats que la pomme bio c’est 70% à la benne et au final un rendement divisé par 5, ça le fait pas.
oui d accord mais sur le plan socialo-médical majeur , je conviens bien que les traités roumains du siècle des lumières traitant de l’emploi d’emphétamines sur les bovins constituent un sujet de conversation de coupeur de poil de cul en quatre dans le sens de l’épaisseur , enfin j me comprend hein !
Re. post #
Cà commence à bien faire! Il y en a marre!! Ce site va à vau-l’eau et commence vraiment à sentir le pourri! Dites donc la « modération » ce sont les vacances, de la complaisance avec les débiles mentaux, les beaufs et les grossiers personnages de service, ou quoi encore? Réagissez et vite pour débarraser votre site de cette engeance nauséabonde ou bien vous allez vous retrouver avec elle seulement. C’est çà que vous cherchez?
C’est les vacances, on a le même problème sur le fafbook.
Bientôt l’agriculture bio française certifiée Max Havelaar?
Acheter les produits de l’industrie française du luxe est un acte « citoyen » et de « solidarité ». Cela maintient des emplois en France. Hermès et Chanel devraient demander leur label Max Havelar !
Le snobisme du bio, c’est la même chose. Biosnob, un joli néologisme. Je dépose la marque ! Je vais peut-être m’enrichir. Escroquer des snobs ça ne me dérange pas vraiment !
Un peu hors sujet, mais je ne savais pas où poster cette savoureuse nouvelle.
Vous connaissez sûrement la secte des amish ?
Ces communautés religieuses qui vivent aux USA comme au XVIIIème siécle, dont la devise est :
« Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure »
Une secte qui pourrait servir de modèle à tous nos décroissants (au beurre ?)puisqu’ils refusent tout ce qui pourrait venir du monde moderne…
Et bien nos amish, il n’y a pas pires pollueurs 🙂
http://www.courrierinternational.com/article/2010/08/26/les-amish-grands-pollueurs-devant-dieu
et quel est le pourcentage qui va aux intermédiaires…???
Tiens, encore une nouvelle rigolote concernant la « demande de plus en plus pressante des consommateurs pour le bio ».
Apparemment, le marché en plein boom n’est pas celui du bio :
http://levif.rnews.be/fr/news/actualite/belgique/le-halal-a-plus-de-succes-que-le-bio/article-1194793107876.htm
le bio c est mal la preuve une fois de plus 😉
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/developpement-durable-1/d/les-fraises-bio-ont-une-meilleure-qualite-nutritive_25033/
etude
http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0012346
Les fraises bio ont une meilleure qualité nutritive
L’agriculture dite bio peut désormais se vanter en toute bonne foi de la qualité de ses produits et de son respect de l’environnement puisqu’une étude sérieuse vient de lui donner raison.
L’agriculture biologique ou bio rencontre un vaste succès depuis quelques années. Secteur de l’industrie agroalimentaire actuellement le plus en expansion, l’agriculture bio est un concept de production basé sur le respect de la nature et des cycles biologiques des produits cultivés. L’utilisation de produits chimiques est donc interdite que ce soit pour lutter contre les insectes ou pour favoriser la croissance des produits. Les organismes génétiquement modifiés ne peuvent pas non plus porter la mention bio.
Les agriculteurs bio se tournent alors vers des systèmes alternatifs naturels, utilisés depuis des siècles (purin, alternance des cultures). Ces mesures permettent d’éviter une pollution inutile des sols et de protéger les agriculteurs face à l’utilisation de produits toxiques et cancérigènes. Il paraît donc clair que les produits bio ne sont pas ou peu contaminés par des produits toxiques. Mais les fruits etles légumes sont-ils pour autant meilleurs pour le consommateur ?
C’est la question que s’est posée un groupe de chercheurs du Washington State University, rassemblant des experts dans des catégories aussi diverses que l’horticulture, la génétique, les statistiques, l’écologie microbienne, les sciences alimentaires, la pomologie (l’étude des fruits), les sciences des sols et l’agroécologie.
Pour y répondre, ils ont analysé la qualité des sols et des produits issus de 26 fermes productrices de fraises situées en Californie, la moitié d’entre elles suivant les normes bio. Sur une période de deux ans, des échantillons ont été régulièrement prélevés et 31 critères ont été pris en compte, réalisant ainsi l’étude la plus complète jamais effectuée.
L’agriculture biologique conserve les propriétés naturelles du sol et donne aux fraises une meilleure qualité nutritionnelle.
L’agriculture biologique conserve les propriétés naturelles du sol et donne aux fraises une meilleure qualité nutritionnelle. © Wikimédia Commons
Des sols et des fruits de meilleure qualité
En ce qui concerne le fruit lui-même, la victoire revient à la fraise bio. Il n’existe pas de règle universelle permettant de définir précisément la qualité des aliments. En revanche, la quantité de nutriments rapportée à la valeur énergétique est un indice précieux. Ainsi, les fraises bio ont des taux d’antioxydants, d’acide ascorbique (vitamine C) et de composés phénoliques significativement supérieurs. De plus, elles ont une durée de vie plus longue et possèdent davantage de matière sèche (plus de tissu et moins d’eau). Par contre, elles contiennent moins de phosphore et de potassium.
Les fraises ont également été évaluées par un panel de consommateurs, qui ont jugé une variété bio plus sucrée, plus goûteuse et plus appétissante que la même variété non bio. Les deux autres variétés testées sont similaires aux yeux et aux papilles des consommateurs.
Quant aux sols, ceux provenant des fermes biologiques affichent également de meilleurs résultats : une augmentation de la séquestration du carbone et de l’azote, une bonne activité de la biomasse microbienne et une plus grande quantité de micronutriments. De plus, les analyses de l’ADN (par utilisation de puces à ADN) retrouvé dans le sol des fermes biologiques montrent une plus grande diversité génétique, marqueur d’un sol sain et non stressé.
Ces travaux publiés dans le journal Plos One démontrent que l’agriculture bio est, au moins dans certains cas, source de bienfaits à la fois pour les sols et pour notre nutrition. Curieusement, le bromure de méthyle, très polluant et utilisé dans beaucoup de fermes productrices de fraises, n’améliore donc pas la qualité des fruits… Il faudrait peut-être en avertir les producteurs ?
@ romuald :
Oui, et alors, ça prouve quoi ?
Que pour les fraises, on peut trouver dans la production bio davantage de polyphénols, anti-oxydants et autres éléments que je ne qualifierai pas de nutritifs, mais d’annexes que dans le non-bio.
Ce n’est pas une nouveauté, cela a déjà été montré dans de nombreuses études que pour certains fruits, on pouvait trouver davantage de ces éléments dans le bio que dans le non-bio…Mais dans d’autres cas, c’est l’inverse.
Votre étude ne prouve donc rien de plus que ce qu’on savait déjà.
Et pour les qualités gustatives : une fraise bio est meilleure, les autres ne présentent pas de différence…Autrement dit, pas de différence significative.
Quant au couplet sur le Bromure de Méthyle, va falloir se renseigner un peu : cela fait bien longtemps qu’il est interdit en Europe
La discussion de cette étude sur le forum Futura sciences est intéressantes. Ryuujin, qui intervient parfois ici aussi y relève quelques bizarreries sur le phosphore. Par ailleurs elle ne montre pas grand chose de neuf, en effet.
@Romuald
« Par contre, elles contiennent moins de phosphore et de potassium »
Il n’y a rien d’étonnant dans ce résultat,les agris bios sont tellement limités dans le choix et prix des engrais bios qu’ils en mettent moins et surtout pas assez par rapport à l’exportation des récoltes.
Alors que faut il avoir dans son assiette,des aliments très riches en vitamines(parait il que nos urines en regorgent) ou des aliments bien pourvu en minéraux,phosphore,potasse,magnésie,etc .
Ma onclusion: ne manger bio qu’occasionnellement!!!
Concernant la séquestration du carbone,je doute sérieusement de ces résultats.
Une étude francaise en terre de limon comparant le bio en labour et en conventionell le semis direct sur sol nu et le semis direct sur couverts végétaux laisse bon dernier le système en bio.
Pour faire du carbone,il faut déjà faire de la biomasse et lorsqu’un blé bio sort 4o qx ha,il produit environ également 4 t de biomasse,des racines jusqu’à l’epi alors qu’un blé conventionel qui sort 90 qx,produit environ 9 t de biomasse des racines jusqu’à l’Epi.
Pour la biomasse microbienne,je rencontre à la fin du mois le patron d’un des rares labos francais sachant faire ce genre d’analyse et je lui poserais la question.
En vigne bio où seul le sulfate de cuivre est autorisé,un ami vigneron qui souhaite convertir une partie de ses vignes de Champagne en bio m’a dit que les micro organismes étaient moins diversifiés et moins nombreux en bio,l’excès de cuivre en serait la principale cause.
Quand aux micro nutriments,tout simplement les oligos éléments,c’est comme le reste si les agris n’apportent pas de temps en temps des engrais qui en contiennent le sol va finir par s’appauvrir.
@ ME51 :
L’étude dont vous parlez me paraît incomplète : il semble qu’un seul système bio est étudié, le bio avec labour.
Une bonne comparaison aurait été pour chaque type de pratique (labour, semis direct sur sol nu et semis direct sur couvert) de comparer le bio et le conventionnel
@ Listo : effectivement, la discussion sur le forum est intéressante. Dommage que les modos aient fermé le fil de la discussion, les supporteurs du bio étaient en train de se faire hacher menu, dispersés façon puzzle… 🙂
En particulier un dénommé mopral, mal nommé, car un véritable ulcère à lui tout seul, responsable en partie de la fermeture du fil à cause de ses prises de positions hallucinées, à base de préjugés, d’impressions personnelles sans aucune base scientifique…
Sa perle :
« Il est bien connu que le Prozac ronge le cerveau »
Visiblement il a dû en prendre beaucoup
Oui c’est vrai ce n’est pas tout à fait comparable mais le bio sans labour en semis direct sur couverts végétaux est pratiquement impossible sans un peu de desherbant de temps en temps(j’ai visité plusieurs fermes en bio en grandes cultures(Allemagne et Suisse) qui s’y essaient depuis environ 10 ans mais je vous assure qu’il faut avoir le moral pour accepter autant d’adventices dans les cultures ,sans compter les difficultés lors de la récolte).
J’essaie moi de mon côté différents couverts ayant des propriétés allélopathiques(qui empèchent les autres plantes de se développer et au mieux de germer) afin d’éviter le salissement dans mes intercultures mais je ne suis pas encore près à passer au semis direct sur couverts végétaux ,SDSC.
Si vous souhaiter plus de détail sur cette essai consultez entre autre le dernier n° de TCS datant de Juin-Juillet-Aout 2010 ou madame Claire Chenu d’AgroParis Tech.
Le plus important que ce soit en bio ou en conventionel est de produire beaucoup de biomasse pour nourrir les micro organismes du sol mais pour cela il faut des sols riches en azote , ce qui est rarement le cas en agriculture biologique de grande culture sans bétail(je précise car en maraîchage bio,donc sur des petites surfaces, les terres sont en général aussi bien,si ce n’est plus fertilisées qu’en conventionel).