Quand le psychiatre David Servan-Schreiber s’intéresse à l’agronomie

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Mercredi 16 février, France 3 a diffusé le documentaire anxiogène à souhait Manger peut-il nuire à la santé ?, réalisé par Eric Guéret et Isabelle Saporta. Une fois de plus, l’agriculture « productiviste » est prise comme cible et les agriculteurs montrés à la fois comme victimes des pesticides et empoisonneurs de la population. Pas étonnant puisque Générations Futures, l’association de François Veillerette, note qu’elle « a grandement participé à ce documentaire »

Parmi les experts auxquels le documentaire a fait appel (que des opposants affichés à l’agriculture conventionnelle), il y avait le médecin psychiatre David Servan-Schreiber, auteur du best-seller Anticancer. Il a ainsi expliqué : « Ce qu’on appelle “alimentation conventionnelle”, c’est l’alimentation qui a été inventée dans les années 50. Rien de tout ce que vous nous décrivez ici n’était pratiqué avant la Deuxième Guerre mondiale. En fait, nous avons une alimentation chimique. Et l’alimentation normale, c’est l’alimentation bio, de toute évidence. » Il ajoute ensuite : « On peut parfaitement nourrir la planète sans pesticides. » Au cas où le téléspectateur aurait mal compris, David Servan-Schreiber le répète à quatre reprises ! Il ajoute : « Mais c’est la conclusion de la FAO des Nations unies, ce n’est pas juste moi qui dit ça. »

FAUX ! Et on le sait depuis 3 ans ! Comme l’a très bien expliqué un article d’Agriculture & Environnement (voir ici), la FAO n’a jamais dit qu’il était possible de nourrir la planète avec l’agriculture bio. L’organisme a même dû démentir officiellement, suite à cette rumeur colportée par les ONG écologistes. Malgré le démenti, les partisans du bio persistent, en espérant que répéter ce mensonge en fera une vérité. Un simple clic sur Google avec les mots clés « agriculture » « biologique » et « FAO » permet de trouver le fameux démenti de la FAO en question. Aucun de ces quatre journalistes « chevronnés » à l’origine du documentaire, ou selon les termes de France 3, « une investigation longue et rigoureuse menée durant seize mois », n’avaient cette info ? On peut en douter…