“Je suis le ministre de tous les paysans”. Selon Agra Presse, “c’est ainsi que Bruno Le Maire s’est présenté devant les 300 militants de la Confédération paysanne réunis en congrès. Le ministre, dans cet exercice inhabituel, s’est prêté au jeu des questions-réponses devant une salle attentive qui l’a même applaudi. Bousculant les étiquettes, le ministre a aussi su mettre en avant les points d’accord qu’il avait avec la Confédération paysanne et a même annoncé avoir “évolué” sur certains sujets grâce à elle. Il a plaidé pour le “rassemblement” des paysans, n’hésitant pas à citer José Bové, ancien porte-parole de la Confédération, aujourd’hui député européen. “Je préfère avoir son soutien sur des sujets” comme la régulation des marchés, a-t-il expliqué. L’importance d’avoir des alliés pour peser dans une négociation a été martelée par le ministre. De leur côté les militants on été sans concessions mais respectueux des formes, évoquant tous les sujets agricoles du moment.”
On peut donc se demander à quoi joue Bruno Le Maire. A l’heure de la réforme de la PAC, les orientations du gouvernement français en matière de politique agricole seront décisives pour dessiner l’agriculture de demain. A quoi bon alors aller “draguer” les militants de la Conf’? Agra Presse le souligne, “de leur côté les militants on été sans concessions.” On se retrouve donc avec un ministre faisant des courbettes sans rien obtenir en retour. C’est un jeu dangereux pour l’agriculture et incompréhensible au niveau de la politique intérieure de la France où le Président de la République est dans une position inconfortable à 12 mois du premier tour de l’élection présidentielle.
Mais le côté déboussolé de Bruno Le Maire a tendance à devenir une habitude. Après son show sur le plateau du Grand Journal de Canal+ lors du salon de l’agriculture, Bruno Le Maire s’est de nouveau illustré la semaine dernière sur France 2. Dans l’émission Face aux français, il partageait l’affiche avec Jean-Pierre Coffe qui s’est fait plaisir en tirant à boulet rouge sur la FNSEA et son président actuel, Xavier Beulin. Jean-Pierre Coffe s’en est également pris à l’épouse de Xavier Beulin coupable selon lui de posséder “3 supermarchés”. Argument plutôt gonflé pour Coffe qui pourfend la malbouffe mais arrondis (grassement ?) ses fins de mois en faisant la pub de Leader Price. Mais surtout, tout cela s’est passé sans que Bruno Le Maire ne réagisse ni que son propos soit marqué par le courage politique. Inquiétant.
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