Phyto : l’approche outre-Atlantique

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« Il ne s’est jamais autant vendu de pesticides au Québec, mais le danger qu’ils font courir à l’environnement et la santé est en diminution depuis plus de 10 ans », selon le site québécois Cyberpresse.

« C’est ce qui ressort du plus récent bilan annuel des ventes de pesticides, paru la semaine dernière. Publié par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), ce bilan porte sur l’année 2008. «On peut dire qu’en 2008, les risques globaux sont moins élevés qu’en 1997, dit Sylvain Dion, coordonnateur du bureau des pesticides au MDDEP. Il y a de nouvelles molécules moins risquées qui remplacent les anciennes.»

Toutefois, l’année 2008 marque une pause dans la tendance à la baisse des risques que posent les pesticides à la santé et à l’environnement. Parce qu’il s’en est vendu beaucoup: 4,2 millions de kilogrammes d’ingrédients actifs, que ce soit des herbicides, insecticides, fongicides et autres poisons. En poids, c’est le plus grand total jamais mesuré au Québec.

Mais en pondérant les risques que présentent les différentes molécules, le portrait est différent, affirme M. Dion. (…) Avec son indice pondéré, le MDDEP calcule que le risque pour l’environnement est passé de 100 en 1997 à 80 en 2008. Et de 100 à 82 pour ce qui est du risque à la santé. (…) Selon les calculs du MDDEP, les herbicides de la famille du glyphosate, associés aux cultures OGM, représentaient 36% des quantités vendues dans le secteur agricole, mais seulement 3% des risques. (…) Le bilan 2008 permet aussi de vérifier l’impact du Code de gestion des pesticides entré en vigueur en 2006. Ce code visait la réduction de l’usage des pesticides dans le secteur résidentiel ainsi que les écoles et garderies. Il interdisait entre autres 20 composés jugés trop dangereux pour usage sur les pelouses. »

L’approche canadienne de l’utilisation des produits phytosanitaires est sans doute plus pertinente que l’approche française liée à Ecophyto et basée sur l’IFT. En se basant sur des notions de risques, l’agriculture canadienne fait un grand pas en avant dans l’agriculture durable. Mais cette politique est moins « communicable » et ne devrait donc malheureusement pas être reprise en France où le lobby des ONG ne faiblit pas à un an de l’élection présidentielle. Dommage.

6 commentaires sur “Phyto : l’approche outre-Atlantique

  1. En France, l’état a renoncé définitivement à la culture du Risque.
    Il l’a remplacer par la culture du « principe de précaution ». Et donc à l’immobilisme le plus total.

    Alors que le reste du monde change, se modernise, évolue, la France et l’Europe ont choisi de faire du surplace, dans un premier temps, puis de régresser ouvertement dans un deuxième temps.

    Déjà la régression est en marche. Les cohortes d »idiots écervelés sortent chaque année de l’Éructation Nationale. Une armée d’imbéciles ignorants et dépourvus du moindre bon sens et de la moindre parcelle d’objectivité. Une pléthore d’ignares inconscients de leurs propres ignorances, marchant aux pas d’une masse média uniformisée et militantes.
    Autant de gens qui n’ont plus le goût, ni l’envie, ni le temps (star ac va commencer .. yeah!!!, vive X-Factor!!!) ne s’informer, de s’instruire… Et qui sont donc devenu les plus parfaits des engrenages de la « machine à retourner au Moyen-Age » : l’écologisme!!!

    Voir sur yahoo actualité le vote de l’Assemblée Nationale pour imposer le retrait des parabènes et phatlates de nos vies….

  2. C’est en effet la notion d’impact environnement (« Environmental Impact Quotient ») qui compte, pas les tonnages bruts mis en avant par les écologistes.

  3. Ce qu’il y a de plus fascinant dans le recours au principe de précaution en France, c’est qu’on l’applique à tout sauf à la dette publique, astronomique , dont on sait unanimement qu’avec elle nous dansons sur un volcan au bord de l’explosion, et dont les conséquences seront dévastatrice pour notre capacité à gérer tous les autres risques, technologiques ou naturels en supprimant les latitudes financières pour le faire correctement.

    Le principe de précaution tel qu’il est invoqué et non pas selon sa définition ( noter le caractère religieux dans la démarche) ne retient jamais la notion de coût, donc conduit à gonfler la dette, le cas de la gestion de la vache folle et dans une bien moindre mesure de la grippe A illustrent bien mon propos.

  4. Noter également qu’au Québec les enseignants bénéficient du « petit cours d’autodéfense intellectuelle » de Normand Baillargeon, bonne base pour affronter les informations des médias, ici de la belle bohème, libertaire mais sensée au service de l’intelligence tout le contraire de notre intelligentsia avachie.

    Normal que le public ainsi éduqué , on interdise d’abord les pesticides en ville, où l’on peut s’en passer souvent et dans le cas contraire si l’on interdit les bobos en mesureront directement les conséquences alors qu’en France, c’est l’attitude NIMBY qui domine avec le principe de précaution appliqué aux autres : on fume dans la rue ce qui gène les non fumeurs que l’on croise et on hurle pour défendre ce droit mortifère mais l’agriculteur ne doit pas pulvériser son champ, ce qui ne gène pas grand monde, l’impact des pesticides sur les milieux étant devenu négligeable.

    Pour ceux qui citeraient les informations véhiculées par les médias pour contrer cette assertion, cf page 276 du manuel de Normand Baillargeon, tout est dit, simplement mais sans détour sur le rôle des médias et la confiance à accorder aux informations.

    J’ai bien aimé dans ce bouquin la description de l’utilisation de la défense des droits de la femme pour faire exploser la consommation de cigarettes par ces dernières et celle du cancer du poumon induite mais cette seconde phase n’était qu’un effet collatéral, enfin on peut l’espérer.

    Même logique pour l’endoctrinement vert.

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