Le bio tue (aussi)

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Avec ce titre provocateur, Dominique Lecourt, philosophe, directeur général de l’Institut Diderot dénonce le mythe du bio dans une tribune décapante publiée ce jour dans le Figaro (23/06/2011).  » L’épidémie  de diarrhées mortelles qui s’est déclarée en Allemagne avec 35 décès et 3000 malades » doit nous amener à renoncer au « prophétisme bio ». « Il a été établi que l’épidémie est imputable à la culture et commercialisation de graines germées. Le marketing de l’industrie bio a fait de ces graines un article phare, notamment en Allemagne auprès des femmes adeptes de la minceur à tout prix ».

Et le philosophe de rappeler que « le fumier (utilisé en bio NDLR) peut se révéler plus dangereux que l’engrais… ». « Pas plus que les produits de l’agro-industire ne représentent la mort, l’agriculteur biologique ne saurait être identifiée à la vie ».

En un mot, « l’agriculture  bio exige des contrôles tout aussi rigoureux que l’agriculture ‘scientifique' ».

La FNAB (Fédération Nationale d l’Agriculture Biologique) et l’agence bio en France sont-elles d’accord pour renforcer ces contrôles ?
Sur ce sujet : lire le récent ouvrage de Gil Rivière-Wekstein. « Bio fausses promesses et vrai marketing »

39 commentaires sur “Le bio tue (aussi)

  1. Comme les citoyens soviétiques allaient puiser l’information sur les sites occidentaux , le citoyen français va sur les sites étrangers connaitre la vérité.

    Trouvez l’équivalent dans la presse française!

    http://www.euro.who.int/en/what-we-do/health-topics/emergencies/international-health-regulations/news/news/2011/06/ehec-outbreak-update-22

    http://health.asiaone.com/Health/News/Story/A1Story20110624-285750.html

    E. coli death toll at least 43: Germany

    BERLIN – The death toll from an outbreak of a killer strain of E. coli bacteria in Germany rose to at least 43 on Thursday, health authorities said.

    All but one of the fatalities from enterohaemorrhagic E. coli (EHEC) have been in Germany, with the other being a woman in Sweden who had recently returned from Germany.

    The outbreak, blamed on organic vegetable sprouts grown in northern Germany, has left some 3,800 people ill in 16 countries, more than 850 of them seriously, the World Health Organization said Thursday.

    The daily numbers of reported cases have steadily decreased since they peaked on May 22. Nevertheless, the cumulative numbers of cases from Germany continue to rise, primarily owing to delays in notification, the WHO said.

    A study publish in British medical journal The Lancet on Thursday suggested that the strain was a genetic mix whose ability to stick to intestinal walls may have made it so lethal.

  2. Les graines germée de Bègles : Mamère accuse la mondialisation ! Si c’est la faute à la mondialisation, c’est la faute à Mamère si sa municipalité a acheté les graines germées à Jardiland plutôt qu’à l’Amap du coin.

    Si on va sur le site de Jardiland on comprend clairement que ces graines sont vendues comme graines potagères, donc pour fair des légumes dans les potagers, pas pour faire des germes destinés à être mangés.

    Monsieur Mamère ne manque vraiment pas d’air !

    Si ce sont bien ces graines germées qui sont à l’origine de l’intoxication, ce qui n’est pas encore confirmé bactériologiquement, la municipalité de Bègles en porte l’entière responsabilité.

    1. +1 Jardiland n’a pas vocation à vendre des produits alimentaires, mais certaines jardineries (Botanic) se sont mis à faire de l’alimentation bio bio…

  3. Notre faucheur d’OGM N.Mamère accuse :

    «Il ne faut pas s’étonner que l’on soit confronté à ce genre d’intoxications. Il y en aura de plus en plus. C’est lié à des systèmes de production agricole et à des modes industrialisés de transformation agroalimentaire»

  4. Ces graines de moutarde, de fenugrec et de roquette ont été achetées dans un Jardiland à Villenave-d’Ornon par les jardins de la ville, a précisé vendredi Noël Mamère, le maire de Bègles. «Ce sont les agents du centre de loisirs qui les ont fait germer, mais ce n’était pas dans le cadre d’activité pour les enfants», soulignait-on encore à la mairie. D’après nos informations, l’une des trois variétés de graines était «bio».

    http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/06/24/01008-20110624ARTFIG00671-ecoli-frappe-a-bordeaux-des-graines-germees-en-cause.php

  5. @Laurent Berthod

    « Si ce sont bien ces graines germées qui sont à l’origine de l’intoxication, ce qui n’est pas encore confirmé bactériologiquement, la municipalité de Bègles en porte l’entière responsabilité. »

    Reste plus qu’à espérer, dans ce cas, qu’il y aura quelques courageux pour oser déposer plainte (pour empoisonnement ?). L’escrolo Mamère trouverait bien encore le moyen de rejeter la faute sur les employés municipaux…

  6. Effectivement Noel Mamère ne manque pas d’air d’accuser la mondialisation alors que les graines ont été mises à germer dans les locaux des bâtiments des services municipaux de la commune dont il est maire. Plus local comme production dans la phase de culture, cela n’existe pas, c’est du « sur place ».

    On le sent quelque peu désemparé,:que des suites tragiques ou des complications interviennent pour un des malheureux consommateurs des germes et c’est la suite de sa carrière politique, voire sa réelection à la mairie de Bègles qui est fortement compromise pour ne pas dire anéantie. Comment fustiger ensuite les produits chimiques lorsque en écho aux 44 victimes de l’intoxication allemande, un tel accident arrive dans SA commune, avec SON personnel qui a certainement choisi des produits qui avaient le bon label .
    Ce sont les graines, principalement bio ( origine bio prouvée pour l’ Allemagne, à étudier pour le cas de la ville de Bègles ) qui sont en cause.

    Des suites devront être données pour étudier comment l’information autour de cette affaire a été déformée, retard exposant la santé des consommateurs faute de dire le vrai .

    Ce n’est pas le procès de Noel Mamère qu’il s’agit de faire mais celui d’une façon de traiter l’information qui retarde l’accès aux faits voire plus grave les masque, en témoigne le retard avec lequel les morts et les hospitalisés liés à l’épidémie allemande sont diffusés.

    Imaginons un instant l’inverse avec un accident technologique, le journaliste anticiperait sur les morts possibles comme pour la vache folle.

    Il reste encore des journalistes courageux qui posent les faits dans la limite du toléré par les rédactions, Marianne à fait du très bon travail et le Figaro a fait preuve du service minimum, globalement acceptable, pour le reste…..le pire étant certainement Télérama et le journal la Vie.

    Faut-il pour autant interdire, en écho aux propos trop hatifs de N Mamère , la consommation de quinoa dont raffolent les bobos , qui vient des plateaux andins, essentiellement bio ( avec engrais organiques) et souvent équitable. Mais aussi le café, le thé , notamment les produits bio et commerce équitable, les interdire parce qu’il viennent de loin?

    Quant au fenugrec, il s’agit d’une plante originaire du moyen orient et d’Inde, donc importer les graines de ces régions n’a rien d’illogique.

    Reste à savoir quelle graine était en cause et quel a été son mode de production, la plante qui l’a portée a -t-elle vu du fumier de bovins?

    C’est à ces questions que les journalistes doivent apporter la réponse via les agences sanitaires compétentes et vite pour éviter de reproduire les même phénomènes et voir les compteurs des malades et des malheureuses victimes s’incrémenter .

  7. Il est pour le moins curieux d’entendre Noël Mamère – qui, par ailleurs, n’hésite pas à accuser beaucoup de gens, industriels, fonctionnaires, etc. de tout un tas de choses qui n’ont pas l’heur d’entrer dans le catéchisme écolo – dégager la responsabilité de sa municipalité, non pas au nom de ce qu’il n’est pas encore prouvé par des tests bactériologiques que les graines germées de sa kermesse sont à l’origine de l’intoxication, ce que l’on pourrait encore admettre, mais au motif que ce n’est pas la municipalité qui a introduit les bactéries dans les graines ! (Entendu dans une déclaration radiophonique).

    Il a aussi déclaré que c’est la faute à la mondialisation de la production agricole. Et bien, que n’a-at-il donné la consigne aux services municipaux qui ont acheté les graines de se les procurer auprès d’une Amap locale plutôt qu’à la grande distribution, en l’occurence la grande chaîne de jardinerie Jardiland ?

    En voilà un qui se défile et fuit ses responsabilités comme on a rarement vu. Georgina avait prétendu qu’elle était responsable mais pas coupable, lui il affirme qu’il n’est pas responsable. Un irresponsable 100% en somme !

  8. La video du JT de TF1 que j’ai signalée ci-dessus est intéressante car Jardiland explique que lors de l’infection en Allemagne il avait demandé à ses deux fournisseurs de certifier que leurs graines ne venaient pas d’Allemagne. L’un des fournisseurs avait envoyé les papiers l’attestant et le fournisseur anglais l’avait attesté téléphoniquement promettant des papiers sous peu, papiers qui ne sont jamais arrivés à Jardiland !

    Conclusions : 1° Jardiland est un peu embêté. 2° Il n’est pas impossible que les graines viennent d’Allemagne !

    Affaire à suivre.

  9. On pourra lire issu de document CAC/RCP/53-2003 de l’OMS sur
    CODE D’USAGES EN MATIÈRE D’HYGIÈNE POUR LES FRUITS ET
    LÉGUMES FRAIS.

    C’est l’OMS est c’est solide comme écriture.

    Sans faire une fixation sur le fumier cela reste la source de la bactérie la plus significative dans les pays développés étant donné l’importance des bovins pour sa multiplication, pas forcement directement mais aussi via l’eau qui transite par des sites de stockage en amont….
    L’ensemble des informations de cette note sont utiles à lire, donc à partager sans réserve.

    3.2.1.2 Fumier, biosolides et autres engrais naturels
    Il faut gérer l’utilisation de fumier, de biosolides et d’autres engrais naturels (par ex.: matières organiques, carcasses d’animaux) dans la production de fruits et légumes frais, pour limiter le risque de contamination
    microbienne, chimique ou physique. Le fumier, les biosolides et les autres engrais naturels qui sont contaminés par des métaux lourds ou par d’autres produits chimiques à un niveau susceptible d’affecter les fruits et légumes frais ne doivent pas être utilisés. Au besoin, pour réduire au minimum la contamination microbienne, les pratiques suivantes doivent être envisagées:
    • Adopter des méthodes de traitement appropriées (par ex.: compostage, pasteurisation, séchage à la
    chaleur, exposition aux rayons UV, digestion alcaline, séchage au soleil, ou combinaison de ces
    méthodes) dont le but est de réduire ou d’éliminer les pathogènes dans le fumier, les biosolides et les autres engrais naturels. Lorsqu’il faut déterminer quelles méthodes de traitement conviennent à diverses applications, il faut considérer l’ampleur de la diminution des pathogènes obtenue avec les différents traitements.
    • Le fumier, les biosolides et les autres engrais naturels qui n’ont pas été traités ou qui ont été partiellement traités ne peuvent être utilisés qu’après l’adoption de mesures correctives visant à réduire le niveau de contaminants microbiens, comme la maximisation de la période séparant l’application de ces engrais et la récolte des fruits et légumes frais.
    • Le producteur qui achète du fumier, des biosolides et d’autres engrais naturels traités contre la
    contamination microbienne ou chimique uniquement devrait autant que possible obtenir du fournisseur les documents spécifiant l’origine, les traitements utilisés, les tests effectués ainsi que les résultats de ceuxci.
    • Réduire au minimum le contact direct ou indirect entre d’une part les fruits et légumes frais et d’autre part le fumier, les biosolides et les autres engrais naturels, particulièrement lorsqu’il reste peu de temps avant la récolte.
    • Réduire au minimum la contamination par le fumier, les biosolides et les autres engrais naturels des champs adjacents. Si des sources potentielles de contamination sont détectées dans ces champs, des mesures préventives (par ex.: attention spéciale durant l’application et contrôle des eaux de
    ruissellement) doivent être prises de façon à réduire au minimum le risque de contamination.
    • Éviter d’aménager les sites de traitement ou de stockage près des zones de production de fruits et légumes frais. Prévenir la contamination croisée due aux eaux de ruissellement ou à la lixiviation, en rendant sécuritaires les zones de traitement et de stockage du fumier, des biosolides et des autres engrais naturels.

  10. Pardon, c’est le codex alimentarius donc double tutuelle FAO et OMS, mais étant donné quelques positions de la FAO sur le bio et la fertilisation organique en mai 2007, j’avais zapé, bon tout cela devrait changer maintenant, vers l’amélioration bien évidemment!

  11. Super la vidéo, on voit bien qu’un des sachets de graines est biologique.

  12. J’ai tout de même beaucoup de peine à comprendre comment des graines peuvent être contaminées par E. coli par un engrais naturel – que ce soit en agriculture dite conventionnelle ou biologique – enfermées qu’elles sont pendant toute la période de culture dans une gousse ou une silique.

    1. Peut-être est-ce parce qu’elles sont écossées mécaniquement dans des machines, voir dans une moissonneuse-batteuse, où elles se trouvent entrer en contact avec les gousses ou les siliques. Si c’est une moisonneuse-batteuse, celle-ci soulève en outre beaucoup de poussières en provenance y compris du sol.

  13. si le fumier est désormais suspect, quels engrais peut on utiliser dans les productions « bio »

  14. Il ne faut pas interdire systématiquement le fumier et/ou le compost. Il faut l’interdire pour les cultures maraîchères à risque et pour les graines à germer, en veillant à ce que le délai entre l’épandage des fumures organiques d’origine animale sur les autres cultures de la rotation et l’implantation de la culture à risque soit suffisant. Il faut modifier le cahier des charges bio et autoriser les engrais minéraux pour les cultures à risque. Le cahier des charges bio autorise bien le sulfate de cuivre, c’est donc que les bios savent s’adapter quand c’est nécessaire (et mentir sur le « sans produits chimiques »). Ou alors il faut les obliger à acheter des composts au champignoniers, lesquels sont « pasteurisés » par leur soigneuse et longue préparation, mais bonjour le coût !

    1. Tous passer au fermenteur, ça monte à 70° pendant plusieurs jours et ça sort à peu près propre.

      1. Oui, c’est la technique des champignogniers, car il leur faut un compost débarrassé des spores de tous les champignons concurrents ou parasites du champignon de Paris. Résultat indirect, une pasteurisation du compost, plus ou moins totale. Plus c’est chaud et plus c’est longtemps, plus c’est total.

  15. Je partage l’analyse de Laurent Berthod sur une possible origine de la contamination à la récolte avec la poussière soulevée par la moissonneuse sur un fumier non totalement enfoui et apporté car il faut bien de l’azote pour que la plante produise des graines conformes au besoin, et comme l’azote minéral ne peut être utilisé pour avoir le label….
    Il est clair qu’il faut une phase de multiplication dans des conditions optimales ensuite puis une consommation non cuite.
    On remarquera le zèle de tous les sites bobo bios pour souligner la nécessité de la cuisson des germes depuis l’épisode allemand alors que quelques semaines avant les même sites vantaient les mérites de ces mêmes produits consommé crus.
    On peut rappeler ce que l’on trouve sur santé canada
    http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/iyh-vsv/food-aliment/sprouts-germes-fra.php
    http://www.inspection.gc.ca/francais/fssa/frefra/safsal/sprointf.shtml
    3.2 Engrais naturels
    Le compostage et d’autres traitements peuvent réduire le nombre de microorganismes pathogènes dans le fumier, mais ils ne peuvent les éliminer complètement. Il est particulièrement important de prévenir la contamination microbienne au cours de la production des graines, car les pathogènes risquent de se multiplier par la suite durant le processus de germination. Par conséquent, le fumier, les biosolides et les autres engrais naturels ne doivent être employés que s’ils ont subi des traitements ou ont été exposés à des conditions environnementales assurant un degré élevé de réduction des pathogènes.
    Cela reste des pistes et des hypothèses majeures mais même prouvées, il parait vraisemblable que la communication restera difficile à 44 morts, l’incident est trop significatif et trop d’intérêts sont en jeu. On parlera après du pouvoir de l’industrie chimique sur les médias et les agences sanitaires, ces dernière pouvant rester prudente notamment pour éviter d’être taxées de fustiger une nouvelle fois le bio, comme José Bové l’a fait récemment.

    Donc communication vraie des agences sanitaires des pays européens mais à minima, on souligne le lien avec l’intestin des bovins, le risque de contamination portée par la graine et on laisse le lecteur bâtir les hypothèses les plus probables. Le service est correct mais minimum. Pas de communication qui risque d’entrainer des réactions des bobos bios.

    Je partage également l’analyse sur le fait qu’à proximité de la récolte et dans tous les cas lorsqu’il est non enfoui, le fumier devrait être proscrit, même composté car la certitude d’une montée en température en tout point du tas de compost est impossible.
    Donc permettre le recours à de faibles quantité d’azote minéral, produit avec du biogaz , par exemple pour faire original mais arrêter les apports d’azote organique issus de fumier, lisiers et fientes sur des légumes ou des graines consommées comme des légumes . Il est vrai que ce risque n’est pas spécifique au bio mais tellement plus probable sur ce mode de production vu la position dogmatique sur l’azote minéral produit avec l’énergie du méthane d’origine fossile (gaz naturel) essentiellement.
    Que les bio fassent de même avec de l’azote minéral qui peut être produit avec méthane biogaz pour les apports tardifs d’azote et en quantité très limitée pour respecter les critiques faites à l’azote minéral en sus de son coté non renouvelable lorsqu’il est issu d’une ressource fossile (CH4-> ammoniac et nitrates via la fixation de l’azote de l’air), et tout le système sera sécurisé.
    Méthane fossile pour l’azote de l’agriculture conventionnelle en sus des engrais organiques lorsque disponibles en conditions favorables sur le plan économique et énergétique versus engrais organiques en engrais de fond et finition avec de l’azote minéral issu du biogaz pour l’agrobio, on finira par y venir, après quelques centaines ou milliers de morts d’ECEH et autres salmonelles….

  16. « On remarquera le zèle de tous les sites bobo bios pour souligner la nécessité de la cuisson des germes depuis l’épisode allemand alors que quelques semaines avant les même sites vantaient les mérites de ces mêmes produits consommé crus. » Les autorités sanitaires britanniques recommandent également une cuisson à haute température.

    Oui, en plus sur le plan esthétique c’est aussi différent qu’une chevelure mouillée et collée après un shampoing l’est de la même bien gonflée grâce à un brushing ! Sans compter le goût, qui doit être quelque peu délavé ! Mais enfin, il parait que les Britanniques font bouillir le gigot, alors, cuire des graines germées ne doit être trop gênant pour leurs papilles !

  17. Ce que je trouve intriguant dans cette affaire de graines germées : pourquoi une fertilisation ?
    Avant même de parler d’apports organiques et de quelle sorte, ou minéral et de quel ordre….
    Vous savez que les graines (peu importe la famille) ça germe très bien dans du coton humide ?

    Des tests germinatifs j’en ai pratiqué un bon milliers, je n’ai jamais apporté la moindre unité fertilisante pour réussir des germes de plus de 10 cm parfois !

    Par contre je rejoins Wackes Seppi pour se poser la question : Comment une simple graine peut-elle être porteuse d’une telle bactérie ?

    Je me demande bien quelles « techniques miraculeuses » emploient les producteurs de graines germées ?

    1. Les graines ne sont pas fertilisées pour germées mais les portes graines doivent être copieusement chargées…

      1. Fertiliser même copieusement les portes-graines OK
        Mais il n’est aucun besoin de « crépir » les grains. De plus une ferti ça s’apporte au sol, d’autant plus lorsque elle est organique !
        Le cycle végétatif des plantes qui produisent les graines est de plusieurs mois, le délais d’exposition des futurs « grains-germés » aux UV est largement suffisent pour garantir la mort des bactéries sur les glumes, spathes et autres ….

        1. Vous oubliez les bacilles juste à l’interface sol/atmosphère, qui ont pu survivre depuis même avant le semis et qui sont soulevés par le passage de l’instrument de récolte. Compte tenu des conditions de températures et d’humidité usuellement pratiquées pour la germination des graines, un tout petit nombre de baccilles peut être à la source de contaminations massives des germes.

  18. @Alzine
    « Je partage l’analyse de Laurent Berthod sur une possible origine de la contamination à la récolte avec la poussière soulevée par la moissonneuse sur un fumier non totalement enfoui et apporté car il faut bien de l’azote pour que la plante produise des graines conformes au besoin, et comme l’azote minéral ne peut être utilisé pour avoir le label…. »

    Bin si tel était le cas (apport organique à proximité de la récolte), je pense que l’on aurait à faire aux PLUS CONS de tous les agris de la terre !

    Quel idiot du village, apporterait une fumure orga, avec un délais de libération des matières fertilisantes très rapide à très longue, donc totalement inconnue, juste avant de récolter, donc sur une plante sénescente ? (sans plus aucune activité biologique)
    D’autant qu’en fin de cycle végétatif toutes les plantes sont fragiles, qui va aller jeter du fumier ou même du lisier, sur un blé à maturité et coucher une partie de la récolte ?

    J’ai du mal à conceptualiser ce genre de chose …..

  19. Selon une étude dont abstract ici : http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00200118/en/

    « En ce qui concerne la survie dans les sols, nous avons montré qu’in vitro les souches STEC O26:H11 persistaient pendant plus d’une année dans différents types de sols mélangés à du fumier, même en présence de taux d’humidité faibles (< 0,08 g H2O g-1 sol sec). La température ambiante (i.e. 20°C versus 4°C) est significativement associée (P<0,001) à une inhibition marquée des STEC. In situ, la survie et le transfert des STEC dans le sol à partir de bouses naturellement contaminées ont également été évalués dans différentes stations d'un bassin versant d'altitude situé dans les Alpes du Nord. Les STEC sont capables de persister dans la matière fécale et sont détectés dans le sol rhizosphérique sous-jacent (jusqu'à 20 cm de profondeur) pendant environ 2 mois, jusqu'à la disparition complète des bouses."

    Il y a aussi l'éventualité de l'irrigation par aspersion des cultures de porte-graines avec une eau polluée.

  20. Escherichia coli, à 37°C, une division cellulaire, donc un doublement de la population toutes les vingt minutes.

    Exercice :

    Un bacille contamine un lot de graines. On laisse germer ces graines à 37° pendant trois jours. Calculer le nombre de bactéries au bout de ce délai. Et au bout de cinq jours ?

    Cet exercice remplace celui de bac qui a été neutralisé ! 🙂

  21. La Coupe Est Pleine posait des questions judicieuses sur les dates d’apport des fumiers

    Ce document canadien le renseignera en tout point.
    Les apports séquentiels d’azote sur les différentes cultures militent pour un retard d’application pour des apports qui tradionellement étaient plus précoces et donc a priori à plus faible risque ( cas des fertilisations organiques enfouies avec le labour).

    Il s’agit bien évidemment d’apport en phase de croissance des plantes et non pas à maturité et en tenant compte du temps de minéralisation de la matière organique, mais lire plutôt pour échanger ensuite sur ces termes très concrets.

    http://www.organicagcentre.ca/DOCs/ATTRA/attra_manures_organic_crop_production_f.pdf

    1. Bon, ben, si en production maraîchères les préconisations agronomiques pour un rendement optimum sont l’épandage de fumier/compost juste avant semis, il faut interdire ces préconisations.

      Les produits bio coûteront d’autant plus cher. Mais enfin, si le bio c’est se faire du fric sur le dos de la santé des consommateurs, le bio est une véritable escroquerie puisque, plus dangereux qu’elles, il prétend que c’est l’agriculture conventionnelle et l’industrie agroalimentaire qui sont des empoisonneurs. Et encore, je le dis comme ça pour rester poli.

  22. 48 morts!… L’hécatombe continue… Tous ces pauvres végétariens, qu’est-ce qu’ils vont brouter sans ces petites graines germées?
    Végétarisme souvent lié au dégout du passage à l’abattoir des animaux d’élevage, tout en éludant soigneusement que les légumes bios (en principe) sont obligatoirement fertilisés par de la matière organique issue de ces mêmes bestiaux d’élevage (fumier, sang séché), c’est dire le niveau d’incohérence de leur ideal…

    Et Mamère qui ne manque pas une occasion pour nous la faire pure & dure 😆 son ideologie biobio!
    « Le bio n’est pas épargné. Quand j’étais journaliste, j’ai fait beaucoup de reportages sur des exploitations bio qui étaient contaminées par des voisins qui ne faisaient pas du bio. C’est la preuve qu’il n’y a pas de possibilité de cohabitation. »

    Le terroriste vert Noël Mamère apporte la preuve qu’il n’y a pas de cohabitation possible avec l’idéologie BIO, par essence totalitaire.
    http://www.europe1.fr/France/Revenir-a-une-agriculture-paysanne-E1-602135/

  23. @ Dany,

    Comme à son habitude Marc Mennessier signe un très bon article, avec les limites de l’exercice s’agissant d’un domaine sensible pour une bonne partie de la population et des médias qui attendaient un message différent:. Ce message peut se résumer à : le Bio est bon, l’agriculture conventionnelle est mauvaise, dangereuse pour l’Homme, pardon pour l’homme, car ces gens là ne mettent pas un H à Homme mais un h, l’agriculture conventionnelle est mauvaise pour la Nature, tous nos maux ont pour origine la techno-science. L’homme dans sa modernité est mauvais. « Back to the trees », mais avec air conditionné, belle vue sur les montagnes et pas trop loin d’un aéroport international! Bref en marge d’un centre urbain, dans un quartier chic, au dernier étage d’une tour avec vue sur un parc.

    Dans tous les développements, le caractère bio des graines de fenugrec est oublié, comme le caractère bio de la ferme allemande qui a mis en œuvre ces graines, comme le caractère vert BoBo de la ville de Bègles, siège de l’épidémie française. Cela fait beaucoup de coïncidence pour ne par orienter la recherche vers une origine organique de la fertilisation qui caractérise l’agriculture bio.

    On assiste à une négation de ces 3 facteurs dans la plupart des articles qui orientent la piste sur une origine de la contamination sur le site de production des graines, sinon le même lot ou la même origine ne pourrait produire les contaminations en Basse Saxe et à Bègles , contamination des graines qui ne pourrait intervenir après la maturité de la plante pour pénétrer les téguments de la graine et certainement pas lors des manipulations en post récolte.

    La recherche doit donc être faite lors de la végétation du porte graines, irrigation ??? mais vraisemblablement fertilisation avec un engrais organique plus ou moins liquide, potentiellement provenant peut -être pour partie des fosses septiques de la ville du Caire, si effectivement l’origine de la bactérie humaine est prouvée, compost ou lisier distribué par épandeur de telle façon que l’inflorescence de la plante soit couverte par exemple.

    L’engrais humain vaut bien l’engrais de bovins même s’il n’est pas certain qu’il soit beaucoup plus dangereux, sauf effectivement pour contenir des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, quoique des élevages dans certains pays du sud peuvent aussi recevoir des antibiotiques comme facteurs de croissance.

    La piste azote minéral produit avec une origine biogaz est à envisager sérieusement pour l’agriculture bio, pour les phases finales de production. Les phases initiales avec enfouissement des composts restant la règle.

    Il ne s’agit bien évidemment pas de remettre en question le modèle d’agriculture Bio qui correspond à un besoin exprimé par la société donc un marché pour les produits de l’agriculture. Il s’agit juste d’en finir avec une vision romantique à l’excès du rapport de l’Homme avec la terre et de remettre un peu de science dans le débat.

    D’arrêter de jouer avec la santé des consommateurs aussi, par une vision caricaturale des risques qui ne seraient que d’origine technologique, alors que la Nature est bien plus terrible.

    Le biogaz serait ainsi mieux valorisé que par son utilisation pour produire de l’électricité. Nos moulins à vent , nos turbines de centrales hydro et nos panneaux photovoltaïques sont plus à même de la produire.

  24. http://amgar.blog.processalimentaire.com/contaminant-chimique/virus-de-lhepatite-a-127-personnes-malades-aux-etats-unis-a-cause-de-graines-de-grenade-bio-de-turquie/

    Hépatite A : 127 personnes malades aux Etats-Unis à cause de graines de grenade de Turquie
    Virus de l’hépatite A : 127 personnes malades aux Etats-Unis à cause de graines de grenade bio de Turquie, article publié par Bill Marler sur le Marler Blog du 28 juin 2013.

    Peut-être, sont-ils occupés par une trop grande instabilité politique en Turquie ? dit Bill Marler en introduction à son article.

    Le CDC a rapporté le 27 juin 2013 que 127 cas confirmés sont devenus malades de l’hépatite A après avoir consommé un ‘mélange anti-oxydant bio de chez Townsend Farms’ dans huit Etats : Arizona (17), Californie (64), Colorado (25), Hawaii (7), Nouveau-Mexique (5), Nevada (5), Utah (2) et Wisconsin (2). [Note: Les cas rapportés de Wisconsin résultent d’une exposition au produit en Californie.]
    …………………………………

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