L’agriculture doit avant tout produire

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Les agriculteurs ne sont pas les jardiniers de nos paysages. Leur métier est avant tout de produire pour répondre au défi alimentaire. Alors que les ONG maintiennent une forte pression à Bruxelles sur le verdissement de la PAC à partir de 2014, le Ministère de l’Agriculture vient d’envoyer un signal fort au monde agricole en maintenant en 2012 le taux de SET (Surface Equivalent Topographique) à 3% de l’exploitation et non à 5% comme cela était initialement prévu.

Pour certaines ONG, il faudrait même que 10 voire 20% de la superficie des exploitations agricoles soient consacrées à des mesures agri-environnementales, ce qui signifie autant de surface hors production. Comment concilier de telles conditions avec la réduction des produits phyto pour maintenir un niveau de production suffisant ? C’est impossible. Saluons donc la décision de Bruno Le Maire qui n’a pas plié face à la pression environnementaliste.

22 commentaires sur “L’agriculture doit avant tout produire

  1. Soyons très clairs :
    Les associations écolo ne veulent pas d’une surface agricole qui s’enfriche (ce qui est la cas actuellement puisque 150 à 180 000 hectares retournent à l’état sauvages chaque années).

    Les écolos veulent des mesures « agri-environnementales », comprenez du jardinage du milieu « naturel » pour maintenir des paysages « bucoliques » pour les bobos écolo. Mais aussi et surtout d’avoir des surfaces pour l’AB.

    Ceci est à mettre en lien avec la volonté affichée du ministère de l’écologie de mettre 3% du territoire national sous protection écologique (Natura 2000, Parc nationaux, Parc régionaux, arrêté de biotope etc etc).

    Il est donc clair que les écolos sont en train de transformer la France en un « zoo » naturel, un parc d’attraction « écologique » pour bobo des villes en manque de « nature ».

  2. Daniel,

    Comme la vision de la France dans quelques années, que donne Houellebecq dans son dernier roman. Le Hameau de Marie-Antoinette visité par des touristes du monde entier. La France vit de ça et elle ne connaît plus la crise, car lorsque c’est la crise au Brésil, les touristes indiens succèdent aux touristes brésiliens, lorsque c’est la crise en Inde les touristes chinois prennent la relève des touristes indiens, et ainsi de suite ! Le jardin d’Eden, en somme !

    1. Le problème c’est que quand c’est la crise de nos jours tous les pays en patissent en même temps (plus ou moins longtemps).

      Et je doute que l’on puisse construire une économie uniquement sur le tourisme. il n’ y a qu’à voir la Grèce!!!

  3. Bonjour Messieurs,

    Le ministre a tout à fait raison et je vous rejoins dans vos propos.
    Aussi j’ajouterai qu’au cours de mes études, par groupe d’étudiants, nous avons été mis en situation afin d’approcher la mesure de la durabilité de différents systèmes agricoles.
    Il ressort de nos différents travaux que le premier indicateur de durabilité, c’est la durabilité économique, ensuite vient l’indicateur de la saturation du temps de travail et enfin pour terminer une ribambelle d’indicateurs de durabilité environnementale…
    Et sur la durabilité globale, les systèmes de production biologique ne sont pas plus durables que les autres.
    Alors le « jardinage du milieu naturel » comme le dit Daniel, merci mais on s’en passera!
    R_sikimic

  4. La durabilité économique dépend du maintient du potentiel agronomique de l’exploitation, ça dépend donc de l’état des sols agricoles. Le système bio ne sont pas durable parce qu’ils ignorent totalement cette problématique, l’usage du travail du sol y est très intensif. Remplacer le chimie par de l’acier et de pétrole n’a aucun intérêt environnemental.

    1. Vous devriez venir faire un tour dans le Quercy …Ce que je consate en ce moment c’est que toutes les fermes qui ont intensifiée et dont une culture comme le melon sont à l’heure actuelle en train de cesser de produire …donc durabilité zéro ..; celles qui essaient de continuer cherche des terres neuves …et font monter le cours du foncier …celles qui continuent à produire sont celles qui sont en bio qui valorisent bien leurs produits et qui n’ont pas de pb sur leurs terres …
      à méditer …!

      1. Il faut une rotation de 4 ans minimum sans melon en AB…. Et le prix des terres augmentent partout, regardez les chiffres publiés par FA.

    2. L’usage du travail du sol y est très intensif…
      que d’erreurs de dire cela on peut en bio dépenser moins de caburant et ne pas intervenir en préparation plus que la moyenne le tout est d’utiliser le bon matériel et au moment opportun …par exemple banir la charrue au profit de la machine à bécher et ceci en ne l’utilisant pas systématiquement par ex ne pas l’utiliser pour les pailles ..(un passage de cover crop suffit …)
      La machine à becher affine déjà plus directement la terre doncmoins de préparation superficielles ,elle demande moins d’énergie et passe dans des conditions moins propices au labour …elle ne fait pas de semelle donc moins de décompactage qui sont des travaux très consommateur d’énergie …
      Tout cela existe et est mis en pratique mais le pb c’est aussi un pb de transmission des savoirs faire au travers des Lycée et des programmes qui y sont dispensés ,ceux ci dépendant des référentiel qui sont mis en place par la profession et dont les représentants sont élus avec une sorte de scrutin mi majoritaire mi proportionnel alors devinez qui a le dernier mot pour décider du sort de l’agriculture ….

  5. Comme d’hab, Robert JP confond tout et dit donc n’importe quoi.

    Le problème des producteurs de melons est qu’ils cherchent en permanence de nouvelles terres pour éviter les maladies transmises par le sol, notamment les fusarioses, donc sont obligés d’assoler avec un retour sur la même parcelle au bout de 10 ans, comme les bios dont une grosse partie de la gestion des parasites passe par la ….rotation longue.

    Je pensais JP Robert agriculteur, il est plutôt prof de sciences nat en collège ! il vole à leur niveau.

    1. passe par une rotation et non pas par la monoculture …après longue ou pas c’est une affaire plus d’inclure des cultures de type légumineuse qu’un pb de parasitisme qui est sousjacent essentiellement pour la monoculture …

  6. « celles qui continuent à produire sont celles qui sont en bio qui valorisent bien leurs produits … »

    Oui, mais avec des prix exorbitants c’est une toute petite niche. Si un jour la production dépasse les capacités d’absorption de la demande, ils ne seront pas plus durables que les autres, et même plutôt moins. Sans compter que la mode du bio ne sera pas éternelle. Quand les consommateurs se rendront compte que la propagande bio les a escroqué, alors : « bio a pu ».

    1. Vous êtes mauvaise langue, on trouve d’excellent produit bio moins cher que le conventionnel en provenance d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Asie. AB+ avion, c’est de la vrai écologie marketing.

        1. Les remarques dont vous faites preuves sans preuves très petits encore une fois …sachez déjà que je suis producteur de pommes de melons et de raisin de cuve et de table et en bio …
          En ce moment le prix du melon conventionnel comme ils ont des problèmes de production vient à dépasser quasiment le prix du melon bio…eh oui parfois le chimique est plus cher … secondo j’ai une rotation sur 4 ans ce qui est impossible à avoir en chimie ..; avec les engrais organique fumieret engrais …) l’équilibre est meilleur ce qui nous permet d’être moins sujet aux maladies style pythium ,fusariose … et de ce fait de pouvoir retourner sur la même parcelle plus souvent …et d’être moins à la recherche de terres neuves ,vierges …
          Alors en ce moment précis où je vous écrit en conventionnel chimique ils ont des soucis de maladies plus particulièrement des nuiles ,du mildiou et des effondrements des plantes par de la fusariose…d’où beaucoup de questions dans le secteur en voyant mes melons en bordure de route nickel … Alors une fois de plus quand vous avancez quelques chose les copiés collé ne suffisent pas …!
          Quant au bio de l’étranger je suis comme vous ???par contre je préfèrerais que la politique puisse permettre d’installer beaucoup de voisins alors qu’en ce moment il y a des barrages pour l’installation des jeunes dans cette production …

          1. « ….d’où beaucoup de questions dans le secteur en voyant mes melons en bordure de route nickel … »

            °°°°° Cà pour être bio et écolo, les bordures de route, y a pas mieux! Heureusement qu’on ne dose pas les retombées hydrocarbures et autres cancérogènes ainsi que quelques métaux lourds dans les melons bio…..

          2. En bordure de route c’est une façon de parler parce qu’ils se voient de la route …. qui n’est qu’une petite départementale ,s’il passe une voiture par heure c’est déjà bcp…!
            mais je constate que vous n’avez pas fait bcp de remarques …le clavier faiblit….parce que dire que la bio est polluée par les voitures ….je ne répondrais même pas tant une fois de plus c’est petit …!!
            Ce qui aurait été interessant c’est de vous envoyer des photos de mes cultures bio et de celles du des voisins dans le secteur ….et plus particulièrement de tous ces champs de tournesol (qui malgré le desherbage chimique ….) sont progressivement recouverts par le xanthium ou l’ambroisie ,ou certains le datura ..;

  7. « Comme la vision de la France dans quelques années, que donne Houellebecq dans son dernier roman. Le Hameau de Marie-Antoinette visité par des touristes du monde entier.  »
    ———————
    C’est ça, sauf que la différence entre la réalité et la vision des fascistes verts, c’est que les touristes étrangers, ils n’en ont rien à taper de la nature en France, ils visitent Paris, le Mont St Michel, Deauville, ou à la rigueur, la Côte d’Azur ou les stations balnéaires… bref, des endroits bétonnés et qui n’ont rien de naturel. Une réserve sauvage de milliers d’ha qui fait bander les escrologistes attire moins de touristes qu’une boîte de nuit parisienne branchée, illustration parfaite de ce que donnent les green jobs : des promesses mirifiques au départ et la ruine à l’arrivée.

  8. Minitax,

    Oui, dans la réalité c’est ce que vous décrivez.

    Mais dans l’avenir imaginé par Houellebecq pour notre pauvre pays, c’est des gites ruraux, avec confitures artisanales du pays, conserves en bocaux de verre confectionnées au village, tisserands bobo venus s’installer à la campagne, artisanat manuel de luxe, enfin que des trucs qui font penser à la campagne réelle tout comme le hameau de Marie Antoinette prétendait l’imiter en miniature dans le parc de Versailles. Tous ça pour des touristes aisés en provenance des pays actuellement émergents mais qui domineront demain le monde,

  9. La vision de Houellebecq est celle que proposent les prospectives américaines des think tank pour la France et que soutiennent les milieux politico bobos de droite comme de gauche.
    Ce n’est pas plus durable que les communautés 68ardes installées dans les campagnes, quelques uns sont cependant restés et se sont mélangés aux indigènes, mais après une taffe d’herbe cela prend forme avec des contours mouvants qui accompagnent agréablement la méditation. Ah les communautés hippies des Cévennes!

    Voyons un peu ce que le second deep de la crise qui pointe le bout de son nez laissera de ces visions éthérées, quelques bonnes perturbations dans l’approvisionnement des villes, en eau, en carburant, en aliment , quelques bonnes grèves comme en Grèce en réponse à la déconfiture et nous pourrons mesurer les limites de la durabilité du système Urb roi que nous ont construit ces « élites » depuis 15 ans.

    Cela dit du touriste vert en France en plus du reste, de la base, de l’essentiel, est certainement une perspective intéressante.

  10. Un exemple à regarder de près : l’exemple autrichien en montagne : double activité, investissement dans l’immobilier de montagne lié au ski et subventions …

    L’agriculture est liée par une double contrainte : maîtrise des filières d’approvisionnement (intrants, , coûts, qualité et quantités) et maîtrise des filières de valorisation ou de commercialisation (prix, sanitaire, …).
    Celui qui développe sa niche, quelle qu’elle soit, tant mieux pour lui …
    Mais il n’empêche que tout ne peut être commercialisé par des niches (AOC, IG, bio, AMAP, valorisation à la ferme …) ne serait que parce que la majorité des gens habitent en ville et que la moitié des repas sont pris en restauration collective. Les modèles de niche doivent être identifiés comme tels et développés comme tels, mais ils ne représentent jamais une solution plus générale.

    1. Je ne vois pas où il y a contradiction ? de produire dans un sigle de qualité …AOC BIO AOP …ces produits se vendent très bien sur ou dans les MIN ?Quel est le problème pour les quantité à passer ?
      Après les AMAP c’est une autre question . c’est évident que cela ne peut être généralisé étant donné les quantités nécessaires au niveau national mais quand même un bon pourcentage permettrait de contrecarrer avec les marchés des villes …les GMS ….elles ont éliminées tous les épiciers et une partie des grossistes , ILs jouaient bien leur rôle de garant de la qualité (un mauvais produit fournit par un producteur n’était pas durable dans le temps …) Alors si les consommateurs avertis reviennent dans ces circuits c’est une bonne chose .

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