« De si petites filles en fleur » : nouveau « Notre poison quotidien » ?

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Aux abris !! Envoyé spécial diffuse ce soir « De si petites filles en fleur », réalisé par Céline Bittner sur France 2. On peut s’attendre au pire étant donné la présentation qui en est faite.
« Elles ont entre 7 et 10 ans, et leur corps est déjà en train de changer. Ces enfants sont confrontées à une puberté précoce, une évolution anormale à leur âge.
En France, les pédiatres s’alarment de voir de plus en plus de fillettes pré-pubères franchir la porte d’entrée de leur cabinet. Si l’âge des premières règles, environ 12 ans, n’a pas tellement changé, de plus en plus de fillettes présentent un développement mammaire et une pilosité avant 8 ans. Un dérèglement qui n’est pas sans risques pour leur santé. Nutrition, obésité, facteurs génétiques, mais aussi facteurs environnementaux expliqueraient cette entrée plus précoce dans la puberté. Pour certains scientifiques, les substances chimiques qui envahissent notre quotidien seraient les principales responsables : des études démontrent que le Bisphénol A, les phtalates, les pesticides perturberaient notre système hormonal. Ces produits chimiques peuvent imiter, et entraver l’action des hormones naturelles. On les trouve partout : dans la nourriture, dans les cosmétiques, mais également, dans les jouets des enfants. Aux Etats-Unis, 15 % des fillettes subiraient ce développement dès 7 ans. En France, des études conduites par l’INED (Institut national des études démographiques), concluent également à une baisse régulière de l’âge de la puberté. Comment les petites filles vivent-elles cette transformation précoce ? Quelles en sont les causes ? Quels sont les risques à long terme sur la population ? Existe-t-il des traitements efficaces ? »

Le sujet des perturbateurs endocriniens est trop grave pour que des sociétés de production s’amuse à faire peur au grand public pour une question d’audimat.
Nous y reviendrons surement.

10 commentaires sur “« De si petites filles en fleur » : nouveau « Notre poison quotidien » ?

  1. J’adore le langage : « des études démontrent que le Bisphénol A, les phtalates, les pesticides perturberaient notre système hormonal. »

    Franchement, y en a marre. Pas seulement sur le plan grammatical.

  2. Avec un nom pareil elle a dû être dérangée par des perturbateurs endocriniens !

    Bon d’accord, c’est médiocre, mais la nullité, la recherche de l’audimat et la manipulation par la peur ne méritent pas mieux.

  3. Dans ce reportage, les journalistes ont fait un énorme effort: Ils ont interrogé le Pr. Narbonne.
    Qui ne sait pas gêner pour renvoyer leurs idéologies merdiques au fin fond du puits à connerie d’où elles n’auraient jamais du sortir…

    Le hic, c’est que juste après la bonne prestation du Pr. Narbonne, les journalistes (en bons disciples de la manipulation mentale) ont embrayé , pour finir leur « reportage », sur une « victime » et sa mère qui ne jurent que par le Bio!!!

    La manipulation vient du fait que le dernier concept présenté est celui qui marque les esprits des interlocuteurs (spectateurs)…

  4. Mon cher Laurent Berthod,

    Bien reçu le message comme d’hab, j’écris n’importe quoi , je continue dans cette veine, qui n’est pas seulement aquifère.

    Mon propos n’étant pas clair, j’aurai du préciser que les petites filles qui boivent l’eau du robinet ingèrent celles dans laquelle nagent les poissons, sachant que les filtres à sablent ne servent à rien et que l’ozone procédé le plus efficace pour débobiner les molécules peut ne pas suffire et n’est disponible que dans les grandes villes des pays d’Europe du nord .

    En revanche un simple filtre à sable arrêtera plus de 99% des pesticides qui se trouveraient dans l’eau, quasi systématiquement adsorbé sur les particules de terre en suspension dans l’eau.

    Les molécules médicamenteuses ou contraceptives sont de ce point de vue bien plus compliquées à éliminer de l’eau potable, en sus d’une activité directe sur le métabolisme animal.

    http://www.eau-seine-normandie.fr/index.php?id=5746

    et au Canada de bonnes question sont posées sur des blogs généraux contrairement à la France

    http://parlonshormones.blogspot.com/2008/10/hausse-alarmante-des-oestrognes-dans-le.html

    http://www.nouvelles.umontreal.ca/archives/2007-2008/content/view/1715/229/index.html

    et la cerise sur le gateau http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:92002E1075:FR:HTML

     » QUESTION ÉCRITE E-1075/02

    posée par Erik Meijer (GUE/NGL) à la Commission

    (18 avril 2002)

    Objet: Augmentation du nombre de cas de malformations chez les nouveau-nés du fait de la présence d’oestrogène dans l’eau potable provenant des cours d’eau

    1. La Commission sait-elle que les grands cours d’eau européens sont de plus en plus pollués par des oestrogènes provenant de l’urine (transportée par les égoûts) de femmes qui utilisent la pilule contraceptive et que la consommatioon d’eau potable produite à partir de l’eau de ces cours d’eau provoque une augmentation du nombre des cas de malformations chez les nouveau-nés: bec de lièvre, malformation de l’organe sexuel masculin (hypospadias), affaiblissement de l’aine (gastrochisis) ou, éventuellement, ouverture du rachis (spina bifida)? La Commission sait-elle aussi que, à l’embouchure de certains fleuves, 50 % des poissons mâles ont changé de sexe?

    2. Dans l’Union européenne, quelles régions sont les plus vulnérables à ce phénomène, du fait que l’eau potable qui y est consommée est produite, en tout ou en partie, par épuration des eaux de cours d’eau? Ce risque n’affecte-t-il pas plus particulièrement les villes portuaires situées à l’embouchure de fleuves, telles que Rotterdam, Anvers, Brême, Hambourg, Bristol, Londres, Hull, Le Havre, Bordeaux, Porto, Cadix, Marseille, Venise et Salonique?

    3. Quelles possibilités a-t-on actuellement de débarrasser l’eau des oestrogènes ou de consommer une eau potable d’origine différente? Quelle nouvelle évolution en la matière la Commission prévoit-elle pour les dix prochaines années?

    4. Abstraction faite de la Grande-Bretagne et de la Région flamande de Belgique, y-a-t-il, dans l’Union européenne, d’autres régions où ce phénomène est systématiquement étudié?

    5. La Commission est-elle disposée à stimuler la recherche et la coordination avec d’autres données, de sorte que, pour l’Union européenne tout entière, on puisse cartographier les conséquences de ce phénomène?

    6. Par quels autres moyens la Commission pense-t-elle pouvoir contribuer à protéger la population contre les effets néfastes de l’eau potable contenant des oestrogènes?

    Source: numéro du 19 mars 2002 du quotidien néerlandais Het Nieuwsblad

    Réponse donnée par Mme Wallström au nom de la Commission

    (18 juin 2002)

    1. La Commission n’ignore pas le problème de la pollution des cours d’eau par des perturbateurs endocriniens comprenant à la fois des produits chimiques industriels et des hormones naturelles ou synthétiques telles que les oestrogènes hormonaux féminins. En mars 1999, le Comité scientifique de la toxicité, de l’écotoxicité et de l’environnement a conclu qu’il existait des associations entre ces produits chimiques et des troubles de la santé humaine comme le cryptorchidisme et l’hypospadia, mais qu’aucun lien de cause à effet n’avait pu être déterminé. Quant à leurs effets sur le poisson, le Comité a trouvé des preuves de troubles comme l’imposex(1), surtout au Royaume-Uni et en Suède, associés à des effluents d’égouts, des hormones oestrogènes de synthèse et naturelles ainsi que des substances chimiques industrielles. En décembre 1999, la Commission a adopté une Stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens(2) qui aborde les exigences clé des futures recherches, la coopération internationale, la communication au public et l’action politique appropriée. Elle formule aussi des recommandations pour des actions à court, moyen et long terme telles que l’identification de substances, la création de programmes de surveillance, des recherches ultérieures et le développement de méthodes d’essai agréées.

    2. La production d’eau potable à partir d’eaux de surface varie d’un État membre à l’autre (à titre indicatif, elle est de 1 % de l’ensemble de la production danoise et de 60 % environ en Espagne). Il s’ensuit que la vulnérabilité à la présence d’oestrogènes dans les eaux de rivière employée pour la production d’eau potable serait plus grande dans les États membres utilisant une plus grande proportion d’eaux de surface. Cela ne veut pas dire pour autant que des substances oestrogènes sont présentes dans ces sources d’eau non traitées. La Commission n’a pas connaissance de cette présence et donc d’un plus grand risque dans les deltas fluviaux. Le prélèvement d’eau de rivière en zone portuaire pour la production d’eau potable n’est pas non plus une pratique courante.

    3. Un certain nombre d’informations scientifiques existent sur l’efficacité des procédés de traitement appliqués à la production d’eau potable afin de la débarrasser des oestrogènes. En particulier, des procédés d’oxydation, la filtration sur charbon actif et la filtration membranaire sont mentionnés comme donnant de bons résultats dans l’élimination de ces substances. Si la présence d’oestrogènes dans les eaux non traitées servant à la production d’eau potable se révélait être un problème, les procédés de traitement seraient adaptés et élargie afin de garantir que la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine soit conforme à la directive 98/83/CE(3).

    4. Abstraction faite du Royaume-Uni et de la Belgique, la Commission sait que des programmes nationaux de recherche et de surveillance, conçus pour étudier entre autres les effets, sur les poissons de rivière, des perturbateurs endocriniens provenant des eaux d’égout (en particulier ceux des oestrogènes) ainsi que leur incidence sur la santé humaine, sont en cours au Danemark, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suède, en Finlande et en France. Au titre du programme-cadre communautaire de recherche et de développement technologique (RTD), la Commission soutient aussi plusieurs projets de recherche sur les perturbations endocriniennes et, notamment, les malformations uro-génitales chez les bébés, les effets des effluents sur le poisson ainsi que l’évaluation des technologies d’élimination des substances perturbatrices du système endocrinien présentes dans les eaux d’égout et potable.

    5. La stratégie communautaire dans le domaine des perturbateurs endocriniens fait de la recherche un élément clé pour mieux comprendre le phénomène de cette perturbation. Le quatrième programme-cadre de recherche et de développement technologique a érigé la perturbation endocrinienne en priorité de recherche depuis 1996 et l’a dotée d’un budget de 13,5 millions. Le cinquième programme-cadre (1999-2002), et plus précisément les programmes sur la qualité de la vie et sur l’environnement et le développement durable, a désigné la perturbation endocrinienne comme thème de recherche important auquel ont été consacrés jusqu’à présent 10 millions d’euros environ de source communautaire; des négociations se déroulent actuellement pour six nouveaux projets représentant un budget total de plus de 10 millions d’euros. De plus, un programme conjoint sur la qualité de la vie et de l’environnement et sur le développement durable, consacré aux implications pour l’homme et l’environnement des perturbateurs endocriniens, a été lancé avec un budget supplémentaire de 20 millions d’euros. À la suite de cet appel, quatre projets pluridisciplinaires ont été soutenus. Ils étudient un large éventail de questions en rapport avec la perturbation endocrinienne telles que les effets de mélanges complexes de produits chimiques perturbateurs sur les tissus humains et ceux du poisson. De plus, ces projets seront regroupés afin de constituer un pôle européen de recherche sur les perturbateurs endocriniens comportant des activités telles que des ateliers, la coordination de bases de données et la diffusion des résultats. (http://europa.eu.int/comm/research/press/2002/pr1505en.html).

    6. Indépendamment de la voie tracée dans sa Stratégie communautaire concernant les perturbateurs endocriniens, la Commission rappelle que la législation existante sur les eaux (directive 98/83/CE(6) relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau(4) et décision no 2455/2001/CE établissant une liste des substances prioritaires(5)) vise à protéger les eaux destinées à la production d’eau potable. Pour la directive 98/83/CE en particulier, une étude sur les perturbateurs endocriniens dans l’eau potable est actuellement en cours, dont le sujet et la portée consistent, entre autres, à identifier les perturbateurs endocriniens isolés ou groupés qu’il conviendrait d’inclure dans une future réglementation sur l’eau potable.

    (1) Développement de caractéristiques sexuelles mâles chez les animaux femelles.

    (2) COM(1999) 706.

    (3) Directive 98/83/CE du Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (JO L 330 du 5.12.1998, p. 32).

    (4) JO L 327 du 22.12.2000.

    (5) Décision no 2455/2001/CE du Parlement européen et du Conseil du 20 novembre 2001 établissant la liste des substances prioritaires dans le domaine de l’eau et modifiant la directive 2000/60/CE, JO L 331 du 15.12.2001.

    (6) Directive 98/83/CE du Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (JO L 330 du 5.12.1998, p. 32).  »

    Conclusion : l’Europe n’a pas que des défauts , les pays du nord de l’Europe sont bien plus transparents, plus transparents que la France, trop souvent.

  5. Et pour finir, pour une fois un excellent article du journal le Monde qui ne fait que traduire le propos d’un véritable expert, rationnel et rassurant.

    http://www.lemonde.fr/planete/chat/2010/05/17/est-il-dangereux-de-boire-l-eau-du-robinet_1353003_3244.html

    « Melajara : Qu’en est-il des œstrogènes et d’autres résidus de produits pharmaceutiques trop petits pour être éliminés de la filtration des eaux usées?

    Pierre Chantrel : Il y a beaucoup de molécules médicamenteuses qui arrivent dans l’eau, à des concentrations faibles, mais le problème est important. C’est un secteur sur lequel il faut faire davantage de recherches pour mieux connaître le problème. Certains médicaments connaissent un abattement de leur concentration lors de leur passage en station d’épuration, mais d’autres, non. Il faut donc absolument éviter de rejeter des médicaments en milieu naturel. Les œstrogènes dont vous parlez sont parmi les médicaments les plus suspectés de risques pour la santé. Des effets sur les poissons, les batraciens et d’autres animaux ont notamment pu être observés quant à leur système reproductif. »

    Pas d’affolement mais vigilance, en conclusion.

    Donc nos journalistes dans la veine Saporta et MMR devraient être soumises à un questionnemeent sur leur consommation de tabac ( on sait pour MMR, elle est accro) et désolé, leur participation à enrichir les cours d’eau en perturbateurs endocriniens, contraceptifs féminins avec les concéquences pour les buveurs d’eau en sus des poissons.

    « notre poison quotidien? »

  6. Mon cher Alzine,

    La solution c’est le stérilet : pas de pollution médicamenteuse et ça coûte moins cher à la sécu ! 🙂

    Je reste dubitatif sur l’origine du phénomène des « si petites filles en fleur » (si phénomène il y a), car de multiples causes peuvent être invoquées sans preuve aucune. Et ce n’est pas dans un documentaire que l’on trouvera la vérité, le documentaire étant un moyen extrêmement facile de mentir et d’entuber les spectateurs, de nombreuses expériences du passé proche ou plus lointain l’ont montré.La puissance de l’image et la tromperie du montage sont vénéneuses.

    Pour ce qui est des OGM dans le sang, je viens de commettre un petit article : http://laurent.berthod.over-blog.fr/article-chronique-de-boniments-anti-ogm-la-fameuse-etude-de-l-universite-de-sherbrooke-88591541.html

    Je n’ai pas encore vu ce mensonge repris dans un documentaire, mais ça peut venir ! (en outre je ne visionne pas tous les documentaires qui sortent sur le marché)

  7. Mon Cher Laurent,

    Effectivement le rapport bien documenté http://www.acadpharm.org/dos_public/1_Rapport_Med_Env_version_JMH_def_JPC.pdf

    sur la contamination de l’eau par différents médicaments relativise le risque tout en conservant la prudence de rigueur mais les études faites au Danemark par Christensen sont -elles aussi facilement extrapolables à la France?…et aux pays du sud de l’Europe. Les méthodes moderne de régulation des naissance étant propres à chaque zone géographique comme les méthodes de traitement de l’eau et les sources d’approvisionnement, souterrain / superficiel.

    Le rapport ne le dit pas et on peut raisonnablement s’interroger sur ces points sans titer de conclusions hatives bien évidemment.

    Le sujet de la contamination de l’eau par les moyens de contraception modernes ne sont pas que des sujets techniques et touchent à des choix de société voire à une vision éthique et philosophique du monde, donc….

  8. La séquence est visible à :

    http://envoye-special.france2.fr/les-reportages-en-video/de-si-petites-filles-en-fleur-10-novembre-2011-3911.html

    JF Narbonne a eu droit à une minute et demie, environ (à partir de 20 : 30). Sans cravate, et surtout sans blouse, dans un environnement neutre qui ne dénote pas un chercheur. Souvent filmé de dos et dans des positions peu avantageuses. À la fin, on le voit encore, mais la voix off a déjà embrayé sur ce qu’a fait le Parlement… Manière subliminale de faire comprendre que c’est un charlot (pour les producteurs de l’émission s’entend).

    En plus, il n’est pas aidé par son débit et son accent, ainsi que par sa nervosité.

    À comparer avec Charles Sultan que l’on voit juste avant, en très gros plan, débitant posément son discours alarmiste, puis signant ou annotant des pages d’un dossier.

    Superbe manipulation médiatique.

    Sur le fond, je trouve extrêmement choquant que Charles Sultan puisse incriminer, sans aucune preuve, la vigne et les pesticides (15 : 30). Si les vignes étaient en cause, on devrait voir une carte des pubertés précoces recoupant celle des vignobles.

    Et, à vue de nez, la publication que l’on a montré tout de suite après (Investigation of relationships between urinary biomarkers of phytoestrogens, phthalates, and phenols and pubertal stages in girls, Wolff, et al.) ne confirme pas, comme il a été prétendu, les allégations de ce monsieur.

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