Loin de l’image du commerce de proximité 100% nature qu’il cherche à préserver, Botanic est aujourd’hui un géant de la distribution avec plus de 60 magasins et 2000 employés. LSA s’est fait l’écho il y a quelques jours du prix décerné par le club Génération Responsable à Botanic (catégorie « achats responsables »). « C’est un pari sur l’avenir ! Un avenir où la planète serait plus propre et où chacun – consommateurs et distributeurs – serait acteur d’un monde meilleur. Non, il ne s’agit pas du joli monde des Bisounours, mais bien de la vision d’entreprise que Botanic s’est fixée dès 2008. »
Le consommateur serait-il victime de la stratégie marketing de Botanic ? La question est légitime quand on sait que l’enseigne a supprimé les pesticides non bio de ses rayons en 2008 pour privilégier des pesticides « bio » 15 à 20% plus chers. Si la direction assure aujourd’hui que l’écart entre les pesticides bio et conventionnels est minime, les premiers restent toujours plus chers. Et pas nécessairement plus vertueux. Le mythe de l’absence de pesticide dans les productions bio étant en train de s’effondrer, la question de la nocivité des produits chimiques naturels sur l’environnement se pose. Quid du cuivre par exemple ou de l’huile de neem soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien.
Mais Botanic ne s’arrête pas là. Dans le monde des bisounours, les produits en coton sont certifiés bio mais leur origine n’est pas précisée dans les discours aux accents moralisateurs de ses dirigeants. Un tablier de jardinage en coton bio originaire de l’autre bout de la planète est-il plus « responsable » qu’un produit similaire non-bio fabriqué dans un pays plus proche géographiquement et où les conditions sociales sont acceptables.
« La planète » est véritablement le socle marketing du business vert. Mais pour combien de temps ?
Comme les bobo qui apportent de délicieux ramboutan bio aérotransporté pour faire un petit lunch avec les collègues du labo…
Les pesticides bio sont 15 à 20 plus chers, mais aussi 50 % moins efficaces… quand ils marchent!
Y en a même, nombreux, qui sont des placebos comme le purin d’ortie. On n’est pas sûr que l’effet placebo marche sur les plantes, si le cultivateur y croit pas sûr que la plante génère des phytoalexines en sympathie avec l’enthousiame du paysan.
D’ici quelques temps quelques bonnes histoires à raconter sur le sujet. Encore trop tôt le fruit n’est pas assez mûr, la nourriture encore trop bon marché parce que le pétrole pas encore assez cher….ensuite!!!