Les chiffres farfelus de Yannick Jadot sur le nucléaire

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Dans un billet précédent, nous avions montré comment les écologistes jouaient à la gonflette avec les chiffres sur les pesticides. Eh bien, sur le nucléaire, c’est pareil !
Dans un entretien accordé le 1er février à Libération, l’eurodéputé Europe Ecologie-les Verts Yannick Jadot a réagi au rapport de la Cour des Comptes sur le coût du nucléaire. Il affirme ainsi : « Le rapport estime le coût du kWh entre 50 et 58 centimes si on intègre la recherche. C’est beaucoup plus cher que le prix facturé par EDF. » Pour commencer, il n’est fait aucune mention dans le rapport de cette estimation. Il y a cependant l’administrateur général du CEA qui parle « d’un coût de production du MWh pour le parc actuel de l’ordre de 50 € ». Or 50 €/MWh, cela ne fait pas 50 centimes le kilowattheure mais 5 centimes. Une erreur de facteur 10 ! Un peu plus loin, Yannick Jadot persiste, cette fois-ci au sujet de l’EPR : « La cour estime en effet jusqu’à 90 centimes le prix du kWh produit par les EPR, un coût supérieur à l’électricité éolienne aujourd’hui et solaire d’ici cinq ans. » Là encore c’est du n’importe quoi : la cour des comptes donne le chiffre de 90 €/MWh, c’est-à-dire 9 centimes le kWh. Quand on pense que Jadot se voit déjà ministre dans un gouvernement sous une présidence Hollande, il ferait peut-être mieux de d’abord s’acheter une calculette… solaire, évidemment !

Sources
http://www.yannickjadot.fr/blog/presse/%C2%ABen-400-pages-leffondrement-du-mythe-du-nucleaire-pas-cher%C2%BB
http://www.ccomptes.fr/fr/CC/Theme-290.html

17 commentaires sur “Les chiffres farfelus de Yannick Jadot sur le nucléaire

  1. L’éolien, c’est fluent, il faut prendre en compte le cout du réseau supplémentaire (ligne THT à longue distance pour relier des parcs ayant des régimes de vent différent) et le gaz pour remplacer quand ça marche pas.

  2. Certes, certes mais personne ne sait chiffrer la gestion long terme des centrales ainsi que du combustible. On ne chiffre correctement que l’investissement et le fonctionnement courant.

    Cela dit c’est comme pour les retraites par répartition.

    Bon 60 ans d’exploitation des centrales si une d’entre elles ne claque pas avant, pas de pb, on est parti pour et de toute façon, pas le choix.

    Il n’est plus question de rendre à l’herbe les sites nucléaires désormais, alors ne crachons ni sur l’éolien bien utile actuellement, ni sur les turbines à gaz, ni sur les barrages.
    Je reconnais le photovoltaique quand il fait froid., p…mais pour faire fonctionner la clim en été, c’est parfait.

    1. <>
      Avec une puissance installée au 1er juin 2011 de 5800 MW avec un rendement moyen de 22,5%, la production de 9,4 TWh ne représente que 1,7% de la production française d’électricité…
      Tiens voyons un peu la sortie du nuc des allemands avec cet éolien si « utile »
      http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/allemagne-la-sortie-du-nucleaire-connait-des-rates-06-01-2012-1556144.php?id=118269
      Bon ce n’est pas un scoop on connaissait déjà les petits emmerdements liés à l’éolien, là c’est dû au manque de ligne à haute tension..
      <>
      Marrant c’est justement ces pylônes, de fait associés à la prod nuc, qui motive la plupart à préférer l’éolien…

      1. Extrait pas sorti entre les
        « Le pays manque de lignes à haute tension pour corriger ce déséquilibre et doit souvent immobiliser ses éoliennes pour éviter que les plombs ne sautent. Le nombre d’arrêts forcés d’éoliennes en Allemagne a quasiment quadruplé en 2011 par rapport à 2010. Le gestionnaire de réseau Tennet a dû prendre à 990 reprises en 2011 des mesures exceptionnelles pour stabiliser le réseau, contre 290 fois en 2010. »

    2. Personne ne sait chiffrer à long terme? C’est justement ce que fait ce rapport, qui montre notamment que le coût de l’électricité nucléaire est peu sensible à un dérapage des coûts de démantèlement et de traitement des déchets.

  3. « Je reconnais le photovoltaique quand il fait froid., p…mais pour faire fonctionner la clim en été, c’est parfait. »
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    Payer deux installations l’une pour l’été et l’autre pour l’hiver pour faire le travail d’une seule, alors qu’on est endetté jusqu’au cou, c’est parfaitement crétin oui.

    1. En Californie, c’est pas forcément irrationnel de mettre des panneaux solaires pour alimenter les clim. A Lille c’est ridicule.

      1. Vu le rendement économique du photovoltaïque, c’est tout aussi crétin en Californie comme ailleurs … Le solaire c’est une bonne solution quand on est isolé de tous réseaux et qu’on n’a pas d’autre solution pour produire de l’électricité, comme au plein milieu de la jungle, ou en orbite géostationnaire …

        1. On peut aussi imaginer d’imposer l’auto-production pour la climatisation de confort, ça évite de devoir gérer des pics de consommation que les systèmes de production sont censés être en saison creuse.

  4. On en parle peu, mais quid de l’hydro-électrique en France ?

    Est-ce ce type d’énergie à encore un fort potentiel de développement ?

    1. Non, en France le potentiel hydroélectrique est saturé à l’exception d’un ou deux aménagements, qui représentent peu de choses et auxquels s’opposent violemment les escrologistes environnementeurs, notamment du côté d’un affluent de la rive gauche de la Loire, je ne sais plus lequel, qui aurait en outre pour avantage de contribuer à la régularisation saisonnière du débit dudit affluent et dudit fleuve..

  5. Il y a une technologie qui est techniquement au point; mais dont les écologistes et le grenelle n’a pa voulu développer : C’est la géothermie profonde.

    Les écolo n’en veulent pas pour les mêmes raisons débiles que pour la gaz de schiste : « On va polluer les nappes phréatiques, on va injecter des produits toxiques… »
    L’état n’en veut pas car il perdrait son monopole sur l’électricité. La plupart des villes et petites communes pourraient facilement s’équiper en centrale géothermique profonde dans le cadre d’une régie communale.

    1. 1- Il faut des sites adaptés, en France il n’y en a pas partout.

      2- Cette technique repose sur la fracturation hydraulique, avec les risques que l’ont connait (remonté d’eau sale, micros séismes, radon).

      3- Refroidir les roches en profondeur, quel risque par rapport à la contraction des roches? Former des cavités en profondeurs n’est pas très rassurant.

      1. Si ça provoque des dégâts dans les habitations, la facture peut très vite être extrêmement salée…

        1. Si les mini-séismes ont déchargé une faille active, le projet a en fait bénéficié à la population. On peut aussi supposer que la décharge se soit traduite par une augmentation de la contrainte plus loin, rendant – peut-être – le prochain séisme naturel encore plus dévastateur et – certainement – plus rapproché dans le temps.

          Le problème de notre civilisation – je chausse ici les bottes du Guéant – c’est que nous n’acceptons plus aucun risque, pas même l’hypothèse d’un risque. Et dès que Dame Nature est concernée, les « écolos », les bobos confortablement installés dans leur confort, et surtout les écolo-bobos, et encore plus les écolo-bobos altermondialistes, sont aux avant-postes.

          Moi, à mon âge, je m’en balance(rait). Mais il y va de l’avenir de mon petit-fils.

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