La Greenpride et les « entreprises sociales »

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Vous vous souvenez peut-être, mais le collectif L’Appel de la jeunesse, soutenu par Générations Futures, le CRIIGEN, le WWF et d’autres associations écologistes, avait organisé en octobre 2011 une Greenpride, un « événement Eco-trendy ». Cette marche festive fut un flop (voir ici), certaines mauvaises langues assurant même qu’il y avait plus de partenaires soutenant l’événement que de participants (c’est faux, il y a eu 53 partenaires et quelques centaines de joyeux festifs, fanfares comprises). Bref, nous pensions que la Greenpride était morte et enterrée. Eh bien non ! Sur le site de L’Appel de la jeunesse, on apprend qu’un cycle de conférences est organisé au mois de mars 2012 « dans le cadre de la Greenpride ». Les thèmes conférences restent principalement sur les questions de santé environnementale, comme « Agriculture, alimentation et santé », « Explosion des maladies du cerveau : quelle prévention et quel impact sur notre système de santé? », ou encore « Notre poison quotidien » en présence de leur marraine, Marie-Monique Robin.

Toutefois, c’est une autre conférence qui a attiré notre attention. Celle du 8 mars avec comme thème « 3 success stories d’entreprises sociales : santé et développement durable au cœur des stratégies d’entreprise ». Et quelles sont ces trois entreprises modèles ? Tout d’abord, Stonyfield France avec la marque Les 2 Vaches Bio. Surprenant exemple d’entreprise « sociale » puisque la succes story de Stonyfield France est due à son rachat par le Groupe Danone, une petite entreprise familiale au chiffre d’affaires de 19 milliards d’euros. Ensuite, il y a Alter Eco, grand spécialiste des produits « bio et équitables » qui ne jure que par la grande distribution comme Monoprix, Cora, Match, etc. Soit, mais sa stratégie est avant tout la recherche du haut de gamme. Ainsi le PDG d’Alter Eco explique : « La qualité est le seul avenir du commerce équitable. Si les produits équitables ne sont pas chers, ils sont assimilés à des premiers prix et se vendent moins. » Donc, en effet, Alter Eco est bien « sociale » pour les producteurs, en revanche, les consommateurs non bobos devront aller ailleurs. Même philosophie pour la troisième entreprise modèle : Véja, qui commercialise des baskets écologiques issues du commerce équitable au Brésil. Là, il n’est question que de coton bio « selon les principes d’agroécologie », de caoutchouc sauvage d’Amazonie et de cuirs tannés à partir de végétaux. Ce qui fait la paire de baskets entre 85 et 130 euros. Comme le faisait remarquer un internaute au PDG de Véja à l’occasion d’un tchat : « Trouvez-vous que le prix de vente de vos baskets par les grandes enseignes soit réellement « équitable », parce que 75 euros la paire (minimum) pour des sandales ça donne pas l’impression d’un accès « équitable » à vos produits… On a surtout l’impression que veja surfe sur la mode « écolo-bobo ». » Conclusion de tout cela : les produits bio et équitables sont bien une œuvre sociale… pour les bobos !

Sources :
http://www.greenpride.me/
http://www.novethic.fr/novethic/planete/economie/commerce_equitable/alter_eco_et_echange_equitable_font_choix_grande_distribution/73079.jsp
http://www.veja.fr/
http://www.lexpress.fr/styles/mode-beaute/mode/sebastien-kopp-co-fondateur-de-la-marque-de-baskets-equitables-veja-repondait-a-vos-questions_760123.html

9 commentaires sur “La Greenpride et les « entreprises sociales »

  1.  » ou encore « Notre poison quotidien » en présence de leur marraine, Marie-Monique Robin. »

    Donc c’est aussi une vrai clopepride, clope au bec obligatoire avec sponsoring par la Seita et Malboro réunis!

    « Explosion des maladies du cerveau » : effectivement c’est ce qui guette les participants à la green clope pride, les femmes principalement, non sélectionnées pour leur résistance à la nicotine, goudron, benzène…la liste est longue , le phénomène clope -in -> clope -pan! étant récent chez elles, contrairement aux hommes, sélectionnés pour leur résistance relative, quoique, cancer du poumon en série + le reste.

    Cela va être l’ hécatombe, chez les femmes bobo qui clopent
    Et selon les avis compétents Il paraît que cette hécatombe sera la plus juste de tous les temps, dommage pour les bébés qui ne sont pas responsables eux.

    C’est une histoire de bobos, réservé aux bobos.

  2. « Là, il n’est question que de coton bio « selon les principes d’agroécologie », de caoutchouc sauvage d’Amazonie et de cuirs tannés à partir de végétaux. »

    Si on exploite le caoutchouc sauvage on exploite la nature et ce n’est ni responsable, ni équitable, ni encore moins durable. Si on prétend faire tout le caoutchouc dont l’humanité à besoin à partir d’hévéas sauvages, en moins de deux ou trois ans il n’y en aura plus aucun sur terre !

    Tout cela est à vomir ! Beuark !

    Je préfère encore la pub d’Ikea pour ses bibliothèque Billy. Elle ne fait qu’enjoliver la réalité, Tandis que là c’est se foutre carrément de notre gueule. Il y a des bobos assez cons pour tomber dans ce panneau gros comme une maison ? Ils sont bêtes et méchants. Professeur Choron, Coluche, revenez ! Vous nous manquez !

  3. « C’est une histoire de bobos, réservé aux bobos. »
    —————–
    C’est surtout une histoire de gogos, sans qui les bobos ne seraient rien.
    Mais pigeonner les gogos, c’est tout sauf durable.

  4. Quand on voit le prix de Nike de 60 à 150 euros ou des Converse (50-60 euros), cela ne choque personne. Les Veja sont au même prix (65 à 165 euros) et elles deviennent dans vos mots des chaussures de « bobos ».

    A combien achetez vous vos chaussures ? 20 euros ? 30 euros ? A ce prix là, regardez l’étiquette à l’intérieur et donnez moi le pays de production, je vous enverrai le salaire des ouvriers dans ces pays.

    Concernant le caoutchouc et en réponse au « mal renseigné » Laurent Berthod, nous travaillons avec des seringueiros qui vivent dans la forêt, et qui extraient du lait de latex des arbres sans les tuer. Cela préserve la forêt. Essayez de lire notre site et critiquez, mais en svp essayez de vous renseigner sur le sujet…

    1. 1) Le prix que je paie mes chaussures ne vous regarde pas.
      2) Le salaire versé dans des pays au bas coût est souvent bien supérieur au salaire moyen ou médian dans le pays en question. D’ailleurs vous ne vous gêner surement pas pour payer vos « seringueiros » brésiliens ou autres avec un salaire largement inférieur à ceux d’agriculteurs français. Donc vous n’avez strictement aucune leçon de morale à donner qui que se soit. Vous maintenez des gens dans un travail difficile pour un salaire de misère…
      3) Docteur en biologie, je peux vous dire clairement ceci: la saignée et la récolte du latex des hévéas sauvages créent un déséquilibre néfaste pour ces arbres. Ils sont plus facilement atteint par les maladies et les parasitoses du fait des coupures sur les écorces. En outre, l’énergie allouée à la fabrication du latex (qui est un produit de défenses contres les parasites) est bien plus importante en présence de récolte qu’en temps normal. Cette énergie ne pouvant être alloué à d’autres fonctions vitale de l’arbre, elle est perdue inutilement pour l’arbre. Ce qui se traduit par une croissance moindre, donc une compétition plus forte des autres espèces. La reproduction aussi est touchée (moindre capacité). Rajouter à ceci le fait que les arbres ne peuvent produire suffisamment de latex que pendant une vingtaine d’années (et qu’ils sont en général surexploiter) et vous obtenez la disparition des Hévéas en Amazonie au début du siècle dernier. Ce qui a conduit à des guerre locale. Non l’exploitation des arbres sauvages n’est pas du tout une bonne chose; sauf pour un ignare en physiologie végétale et écologie (qui croit encore à des idéologies non fondées scientifiquement)!!!
      4) Le Caoutchouc une fois vulcanisé n’est quasiment pas recyclable et totalement non biodégradable. Il faut l’incinérer, et cela produit des dioxines en quantité et des particules fines toxiques !!!

      http://umr-pia.cirad.fr/recherche/phevea.html

      1. Merci Daniel,

        Vous confirmez bien que si l’on produisait tout le caoutchouc dont le monde à besoin à partir d’hévéas sauvages, ceux ci disparaîtraient très rapidement.

        C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles on a inventé la culture de l’hévéa.

        L’inculture scientifique crasse des écolos me stupéfie tous les jours un peu plus.

        Leur propension à chercher les conflits d’intérêt chez les autres mais jamais chez eux est une malhonnêteté fondamentale et impardonnable.

        Il y a les marchands de soupe idéologique et politique qui cherchent des voix et des sièges (et les indemnités qui vont avec).

        Il y a les marchands du temple qui cherchent à se remplir les poches en grugeant les bobo-gogos, pieux et cons.

  5. maintenant on attend la réaction de Malboro!

    Cela dit les Mephistos ont aussi des semelles en caoutchouc naturel mais quel confort, certes le prix …mais on peut les user jusqu’à la corde et la semelle totalement usée elle paraissent presque neuves.

    Ce ne sont pas des chaussures de bobo, car elles durent au moins deux fois plus longtemps qu’une paire classique et endurent les orages, la neige, le sel, sans dommage.

    L’écologie c’est aussi d’user les produits jusqu’à ce qu’ils lachent et en faisant en sorte qu’ils lachent le plus tard possible dans la conception mais cela a un prix mais prix justifié.

    Est ce le cas pour Veja?

    Faudrait passer plus souvent au magasin d’usine de Sarrebourg pour les Mephisto, parce que dans les magasins de ville, certains se gavent!.

  6. Cet article est vraiment stupide et je ne parle même pas de son auteur.

    Selon vous, les entreprises du Cac40 qui visent la croissance et les bénéfices à tout prix en se moquant de l’environnement et du smicard français sont un exemple à suivre.
    Arrêtez de critiquer les entreprises qui prennent en compte les individus et l’environnement dans l’exercice de leurs activités, elles au moins tendent à plus d’égalité dans nos sociétés.

    Ce genre de post m’inquiète quant à l’avenir du monde. Comment peut on encore penser comme cela dans un monde écœuré par le capitalisme et la mondialisation ?

    1. Le catéchisme anticapitaliste habituel ! Les anticapitalistes au pouvoir, ça a donné quoi ? L’URSS, La RPC, la Corée du Nord, La Viet-Nam communiste, Cuba ! Merci l’anticapitalisme ! Le NPA aux dernières élections, combien ? Faut pas prendre les canards sauvages pour des enfants du bon dieu !

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