Le lobbying masqué de Biocoop

Partager sur : TwitterFacebook

Le 24 novembre 2011, la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), et ses partenaires Terre de liens et Bio consom’acteurs, avaient organisé un colloque « Osons la bio ! », lors duquel ils ont présenté leurs « 20 propositions pour 20% de bio en 2020 ». A cette occasion, plusieurs représentants des candidats ou futurs candidats ont débattu sur les propositions des paysans bio. Dans la foulée, Bio consom’acteurs a lancé une pétition « Osons la bio ! » directement adressée aux candidats à l’élection présidentielle de 2012 et leur demandant de « s’engager à soutenir avec force le développement de la bio par des mesures financières, fiscales et d’accompagnements techniques ».

Mais que représente vraiment l’association Bio consom’acteurs ? Créée en 2005, elle explique sur son site qu’elle « agit en faveur du développement d’une agriculture biologique locale et équitable et de la consommation des produits qui en sont issus ». On apprend aussi dans son Rapport d’activités 2010 que l’un des objectifs de Bio consom’acteurs était d’obtenir le statut d’association de défense des consommateurs en rassemblant au minimum 10.000 adhérents. En 2009, ce chiffre était atteint, mais elle déplore que « notre dossier de demande d’agrément déposé auprès des pouvoirs publics a malheureusement été rejeté l’an passé ». Et pour cause ! A en croire le site Ecolopedia (http://www.ecolopedia.fr/?p=330), Bio consom’acteurs apparaît comme un cache-sexe de Biocoop, le leader de la distribution alimentaire bio dont le chiffre d’affaires atteint le demi-milliard d’euros en 2011. En effet, le siège de Bio consom’acteurs se trouve au siège de Biocoop. De plus, le président-fondateur de l’association est Hugues Toussaint qui a été secrétaire général de Biocoop pendant près de 20 ans, et a encore aujourd’hui des responsabilités au sein du réseau de magasins bio comme l’organisation de leur Congrès 2012. En fait, c’est un peu comme si une association de consommateurs siégeait chez Carrefour ou Leclerc, et dont l’objectif serait de promouvoir la grande distribution ! De même, on peut se demander quelle est la valeur de la pétition « Osons la bio » quand on sait qu’elle est téléguidée par une entreprise qui a un intérêt commercial direct aux revendications affichées dans la pétition.

Sources
http://action.bioconsomacteurs.org/
http://congresbiocoop2012.com/informations-generales.php
http://www.bioconsomacteurs.org/sites/default/files/pdf/rapport_dactivites_2010.pdf http://www.ecolopedia.fr/?p=330

http://www.ecolopedia.fr/?p=330

7 commentaires sur “Le lobbying masqué de Biocoop

  1. c’est aussi un peu comme si le président d’un syndicat agricole dirigée une firme agro-industriel sofiproteol (Lesieur, Glon Sanders, Novance et Oléon, Sodaco, œufs Matines, Ovipac, Ovifrance, Sanders, Sogeval), (chiffre d’affaires de 5,6 milliards d’euros en 2010 )

    c’est aussi un peu comme si le (même) président d’un syndicat agricole est actionnaire de agro-industrie (Biogemma, Hendrix Genetics,

    c’est aussi un peu comme si le (même) président d’un syndicat agricole dirigée un groupe de presse agricole (France Agricole et agrilink

    sourse :
    http://www.bastamag.net/article1536.html
    http://www.strategies.fr/afp/20110309145237/le-rachat-de-france-agricole-par-isagri-et-sofiproteol-boucle-vendredi.html

    1. Bonjour à tous
      Non, ce n’est pas « comme si une association de consommateurs siégeait chez Carrefour ou Leclerc ». Il n’est pas fait mention dans cet article, ni de l’histoire de militantisme et d’engagement de Biocoop, acteur historique dans la construction de filières bio en coopération avec les agriculteurs, ni de son statut juridique de coopérative de magasins indépendants (40% de coopératives de consommateurs, 60 % de SARL familiales) qui met ce réseau résolument à part des grandes enseignes soumises à lucrativité toujours croissante qui doit être reversée aux actionnnaires.

      Oui, les entreprises privées qui promeuvent aussi des objectifs d’intérêt général et des hauts standards environnementaux existent.

      1. Tout à fait ! Un demi milliard de CA en 2011, ce n’est rien comparé aux 350 magasins qui essayent de développer le bio en France (et surtout comparé à un seul magasin de grande distri !!). Les entrepreneurs qui veulent se faire des sous ne vont pas à Biocoop ! Car il y a une charte et un cahier des charges stricte. Les surfaces moyennes de magasins sont de 250m² et parfois les gérants sont payés au smic (impensable ailleurs) ! Arrêtons de voir le mal partout ! Enercoop est aussi au siège de Biocoop et le partenariat entre les deux coute cher au second, +20% en moyenne, c’est à ce prix là pour avoir des énergies plus responsables…

        1. « Arrêtons de voir le mal partout ! »

          Judicieux conseil !

          Encore faudrait-il bien ouvrir les yeux et, surtout, connecter ses neurones.

          « Les entrepreneurs qui veulent se faire des sous ne vont pas à Biocoop ! Car il y a une charte et un cahier des charges stricte. »

          Les entrepreneurs qui veulent se faire des sous ne vont guère plus chez les grands de la distribution qui s’y entendent pour prendre leurs fournisseurs à la gorge, si ce n’est les égorger.

          « Les surfaces moyennes de magasins sont de 250m² et parfois les gérants sont payés au smic (impensable ailleurs) ! « 

          Un gérant de magasin payé au SMIC, on appelle ça comment ?

          1. « surtout, connecter ses neurones. »

            === et çà c’est dur quand on n’en a qu’un seul….

        2. « parfois les gérants sont payés au smic…. »

          === Normal, quand on aime on ne compte pas!

  2. Oui, les entreprises privées qui promeuvent aussi des objectifs d’intérêt général et des hauts standards environnementaux existent.

    Si c’est de du lobby Synabio que vous parlez …..
    Interêt Général ????!!!! , vous êtes naïfs !!
    Ils sont là pour faire du pognon comme toute les boîtes , du pognon pour payer les salaires et les actionnaires ce qui n’ait en rien répréhensible…d’accord.

    Mais se drapper dans un voile de vertu en répandant un message mensonger et un fonctionnement capitaliste (ce n’est pas un gros mot ), c’est le pompom pour une entreprise « responsable » et promouvant le respect de l’être humain et de la nature.

    Biocoop : c’est de la publicité mensongère et de de la publicité comparative.
    Dénigrer ses « concurrents » pour promouvoir et vendre ses produits , c’est très « classe ».

    Mais reconnaissons que c’est très fort de faire payer 20 à 50% plus cher de la bouffe qui n’apporte rien de plus que le circuit conventionnel , ils ont un public « croyant  » donc captif q.
    Leur coeur de cible : les hypocondriaques ,les ignares et les culpabilisés……..

Les commentaires sont fermés.