MON 810 : attention aux études en laboratoire

Partager sur : TwitterFacebook

Les anti-OGM jubilent ! Voilà qu’une nouvelle étude suisse démontre que la toxine Cry1Ab, sécrétée par le MON 810, serait toxique pour une espèce de coccinelle. Mais pour une fois, certains média ne s’y laissent pas prendre et vont un peu au-delà de ce qui est fourni par les agences de presse. En l’occurrence, les essais en laboratoire ne valent pas les études en milieu naturel.
C’est l’éternel problème de la toxicité et de l’exposition au risque» explique au Figaro, Denis Bourguet, biologiste à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). En effet, les coccinelles ont mangé, en laboratoire, des aliments contenant de la toxine Cry1Ab présente dans le maïs MON810 de la firme américaine Monsanto. Mais rien ne dit que ces charmantes «bêtes à bon Dieu», qui sont également de précieux auxiliaires de l’agriculture, sont victimes de cette substance lorsqu’elles sont dans le milieu naturel.

«C’est peu probable, poursuit Denis Bourguet. Tout d’abord, parce que ces coléoptères sont peu présents dans les champs de maïs. Ensuite, parce qu’ils se nourrissent essentiellement de pucerons qui sont , eux-mêmes, dépourvus de toxine Cry1Ab». En clair: l’impact réel du MON 810 sur les populations de coccinelles pourrait être très limité.

Sources :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/19/la-coccinelle-victime-collaterale-du-mon810_1672055_3244.html
http://www.lefigaro.fr/environnement/2012/03/19/01029-20120319ARTFIG00646-le-mais-transgenique-mon810-toxique-pour-une-coccinelle.php

5 commentaires sur “MON 810 : attention aux études en laboratoire

  1. J’adore ces publications où on fait manger du maïs a des animaux qui n’en consomment pas. Après on compare les vitesses de croissance, la prolificité…

    1. C’est comme le coup des papillons monarques tués par le maïs Bt: une belle intox.
      Pourtant n’importe quel entomologiste en herbe sait que le monarque n’utilise que la famille des asclépiades comme plante hôte pour son stade larvaire et certainement pas le maïs…

  2. En 2009 Jörg Schmidt publie un article mettant en cause un effet délétère de la Cry1Ab. sur les coccinelles.
    En 2010 Franz Bigler (et d’autres aussi) refait la même expérience et montre .. une totale absence d’effet !!!
    En 2011 Angelika Hilbeck (membre du même laboratoire) refait l’expérience. Et retrouve l’effet escompté…
    Si un autre laboratoire refait l’expérience et ne trouve rien (ce dont je suis sur) .. On rentrera dans le même cas de figure que l’affaire de la mémoire de l’eau….Et la science continuera son chemin et laissant les faussaires de côté, tandis que les écolos feront leur beurre dessus pendant des années !!!

  3. Angelika Hilbeck est une spécialiste du bidonnage des expériences.

    Elle connait le résultat avant l’expérience et truande les manips pour que cela colle avec l’objectif.

    Ses travaux sont financés par l’Europe, allez vous étonner du bordel Grec après cela.

  4. Comme vous l’avez peut-être noté, cette « étude » est évoquée dans l’Arrêté du 16 mars 2012 suspendant la mise en culture des variétés de semences de maïs génétiquement modifié (Zea mays L. lignée MON 810) :

    « 10. Considérant, au surplus, que l’avis récent de l’AESA sur le Bt11, bien qu’applicable au MON 810, se focalise sur les impacts sur les organismes non cibles et sur l’apparition de résistances, sans reprendre l’ensemble des éléments nécessaires à une évaluation complète des risques ; qu’aucune évaluation précise n’est au demeurant disponible sur les effets sublétaux du MON 810 ; qu’en outre une étude récente de l’Institut fédéral suisse de technologie de Zurich confirme qu’en laboratoire la toxine Cry1Ab accroît la mortalité des larves de coccinelles ; qu’en conséquence le MON 810 devrait faire l’objet d’une réévaluation spécifique et complète ; »

    À quelle dose et dans quelles conditions ?

    On admirera aussi la hardiesse du raisonnement :

    « 5. Considérant que dans son avis du 8 décembre 2011 relatif au maïs Bt11, l’AESA conclut que la culture de ce maïs présente des impacts sur l’acquisition de résistances par les insectes ravageurs ainsi que sur la mortalité des populations de lépidoptères sensibles et que, par ailleurs, elle estime que ces résultats valent pour le MON 810 qui produit la même toxine Cry1Ab ; qu’elle recommande en conséquence des mesures de gestion et un renforcement des mesures de surveillance ; »
    En clair, comme on dit par chez moi, il n’y a pas le feu au lac.

    « 6. Considérant que cet avis met en évidence que la culture du maïs MON 810 est manifestement susceptible de présenter un risque grave pour l’environnement en l’absence de mise en œuvre de mesures de gestion susceptibles de limiter ce risque ; »

    Remarquez que c’est manifestement… « susceptible ».

Les commentaires sont fermés.