Le Bio, les écolos et l’extrême droite

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Une fois n’est pas coutume, nous vous recommandons cet article de slate.fr sur l’extrême droite et l’écologie. Ce n’est pas une surprise, derrière les « locavores », le bio et le retour de la terre, il n’y  pas que des bobos-écolos-hippies mais aussi des militants d’extrême droite. Simple coïncidence ? Non. Ces deux courants politiques sont de fortes accointances mêmes si leurs responsables politiques le nient farouchement.  L’auteur de l’article reprend en partie un ancien article publié sur le site presseurop  mais va un peu plus loin dans sa réflexion : il rappelle que les deux mouvements ont des origines communes.

«Globalement, les écologistes se disent de gauche, bien que leurs valeurs soient clairement conservatrices, donc de droite. Ces références conservatrices ont donné naissance à un courant de l’écologie politique que certains ont pu qualifier de « réactionnaire », couvrant un spectre politique allant de la droite à l’extrême droite, et dont l’influence se fait de plus en plus grande dans les milieux altermondialistes», précise Stéphane François, spécialiste des droites radicales et chercheur associé au CNRS.

Une sacrée patate chaude que voilà, développée dans son dernier ouvrage consacré à la question, L’Écologie politique. Une vision du monde réactionnaire?. Le chercheur y rappelle que les Verts allemands ont été influencés dès l’origine par les idées conservatrices de la Nouvelle droite [1]. Et met en lumière les compagnonnages, le mélange des genres au sein de revues comme The Ecologist d’Edward Goldsmith [2] —adoubé prix Nobel alternatif en 1991— Éléments, le magazine de la Nouvelle Droite, ou encore Le Recours aux Forêts de Laurent Ozon [3]. De quoi brouiller les pistes.

Dommage que l’article en reste là. Il aurait fallu en dire un peu plus sur la véritable  idéologie commune de ces deux mouvements : une même idolatrisation de la terre (Gaïa), de la nature voire même de la « race » mettant ces éléments au-dessus de la simple dignité humaine.

21 commentaires sur “Le Bio, les écolos et l’extrême droite

  1. La filiation et les connections entre l’extrême droite dès les origines entre les deux guerres mondiales ont été décortiquées par Rivière-Welstein dans son bouquin « Bio : fuasses promesses et vrai marketing ».

  2. Le lien entre le renouveau néonazi européen (appelons un chat un chat) et le matraquage médiatique sur les valeurs écologistes (localisme, pureté, sacrifice de l’individu) est évident, l’origine commune de ces mouvements, à savoir la xénophobie et le conservatisme atavique est un fait transparent pour ceux qui prennent la peine de réfléchir.

      1. Même origine (le ressentiment raciste, la recherche de pureté, la grégarité) psychologique, les nazi étaient déjà des défenseurs de la cause animale. Ces idéologies ont les même fondement pulsionnelles.

        1. Bon, alors il faudrait savoir. Les racines de l’écologisme c’est le romantisme allemand , l’extrême droite et le nazisme qui en sont issus, ou la culpabilité chrétienne, absolument antagoniste des ci-devant ?

          1. Antagoniste? Absolument pas, les racines du nazisme sont l’antisémitisme pathologique des christicoles, et l’écologie politique s’appuie sur le ressentiment et la morale de l’esclave chrétien. S’y est greffé le comportement grégaire des peuples germaniques… On remarquera que le phénomène de bande violente, les SA comme les écologistes fondamentalistes, est dans les deux cas allemand.

  3. Certes, brun -verts même combat pour une retraite vers le bon? vieux temps, histoire d’abandonner le terrain de la compétitiion internationale à l’Asie et aux Amériques.

    Cela dit les hippies -68 hard gueulent plus fort, c’est toujours à babord qu’on gueule le plus fort!

  4. http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/07/22/comment-le-mildiou-fait-douter-le-bio_1736728_3244.html

    Comment le mildiou fait douter le bio

    LE MONDE | 22.07.2012 à 16h21 • Mis à jour le 22.07.2012 à 16h21

    Par Rémi Barroux

    Le mauvais temps favorise la prolifération de maladies que seuls des traitements chimiques peuvent neutraliser. | AFP/FRED DUFOUR

    Dans les vignes de Bourgogne, hommes et femmes s’affairent. Avec la météo capricieuse des dernières semaines, il leur faut sans cesse intervenir. Et vite. Les nombreuses pluies et grêles ont abîmé certains fruits et encouragé la végétation entre les alignements de ceps. Les chaleurs estivales, entre deux orages, ont entraîné l’apparition de maladies, en particulier le mildiou. De quoi doucher les ardeurs de ceux qui, résolument hostiles aux interventions chimiques, se tournent vers la culture biologique.
    Ici, respecter l’environnement, éviter de polluer les sols, économiser l’énergie sont des valeurs partagées. Depuis plusieurs années, la région s’est engagée dans une démarche de développement durable et a conçu un plan d’action, « Amplitude 2015 ».
    Le 4 juillet, lors de l’assemblée générale du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), une petite centaine de viticulteurs ont discuté préservation de la biodiversité, gestion des intrants et de leur impact sur les sols et l’eau, traitement des déchets… Le BIVB affiche des premiers résultats encourageants : 85 % des effluents de cave ont été traités, l’utilisation de produits phytosanitaires a régressé, des aires collectives de lavage pour les tracteurs ont été créées…
    PRESSION DES MALADIES
    Mais un autre sujet s’est invité : le mauvais temps. « Ces conditions exceptionnelles ne remettent pas en cause notre engagement en faveur du développement durable », affirme Jean-Philippe Gervais, directeur du pôle technique et qualité du BIVB. Pourtant, témoignent certains viticulteurs, il est difficile, sous la pression des maladies qui attaquent la vigne, de persévérer dans la voie biologique.
    …….

    1. Ils oublient le principal, le cuivre est un métal lourd qui persistent dans le sol, éliminant la faune puis le rendant stérile. Le bio est condamné à l’échec.

  5. Extrait de l’article du Monde dont le lien figure plus haut soumis à votre réflexion. Vos commentaires seront appréciés!!!

    « Plus au nord, à Magny-lès-Villers (Côte-d’Or), Claire Naudin, du domaine Henri Naudin-Ferrand, possède des vignes en bio et en conventionnel. Proposant notamment des hautes-côtes-de-beaune et hautes-côtes-de-nuits, la viticultrice est intervenue pour limiter les dégâts. Elle estime que ces mauvaises conditions climatiques lui ont permis de comparer les deux techniques. « J’ai utilisé du soufre et du cuivre en bio, du systémique et du pénétrant pour le conventionnel, et je ne vois pas de différences, fait-elle valoir. »

  6. « J’ai utilisé du soufre et du cuivre en bio, du systémique et du pénétrant pour le conventionnel, et je ne vois pas de différences, fait-elle valoir. »

    Devrait éviter de trop consommer sa production avant d’observer ses vignes, où alors avant d’appliquer les traitements, elle a confondu les vignes bio avec les conventionnelles.

    En cas de forte pression de mildiou, on peut observer des transferts, du conventionnel vers le bio.

    Un petit systémique par ici, un petit pénétrant par là…

    Obligation de moyen ..

    Bon, çà c’était avant , avant l’autorisation des phosphonates en bio, pas tout à fait bio les phosphonates mais améliore bien les choses.

  7. @ Alzine

    « J’ai utilisé du soufre et du cuivre en bio, du systémique et du pénétrant pour le conventionnel, et je ne vois pas de différences, fait-elle valoir. »

    En cas de forte pression de mildiou, on peut observer des transferts, du conventionnel vers le bio.

    Un petit systémique par ici, un petit pénétrant par là…

    ===> Merci pour votre remarque!! C’était le but de mon copié/collé de l’article du Monde et de ma demande de commentaires!!

    Maintenant il reste une question: que deviennent les vins ainsi obtenus à partir des raisins traités subrepticement par des « chimiques »? Restent-ils « bios »? Sont-ils étiquetés et écoulés dans la filière »bio »? Et les parcelles ainsi traitées, restent-elles « bio » sachant qu’après traitement « chimique », il faut une période de 3 ou 4 ans pour récupérer le statut « bio »?………..

    1. Les vins « bio » commercialisés en France sont – évidemment – « bio », aussi vierges et purs que ne l’était la Vierge Marie.

      Et si d’aventure (d’aventure… parce qu’il me semble qu’on ne cherche pas vraiment…) on trouvait en France des résidus de pesticides dans des vins « bio », ce serait nécessairement à cause de dérives de traitements effectués par un viticulteur « conventionnel » voisin, ou même éloigné (vous savez, mon bon Monsieur, ces pesticides, ça vole !).

      Les vins « conventionnels », en revanche, sont toujours et nécessairement contaminés grave.

      Si vous ne me croyez pas, demandez à un certain François Veillerette et à PAN Europe.

      Nos amis belges de Test Achats ont fait une étude en 2008. Ils ont recherché 200 résidus de pesticides (excusez du peu) dans 34 vins, moitié « conventionnels » et – horreur – moitié « bio ».

      Sur 17 vins « conventionnels », 8 renfermaient entre 1 et 3 résidus de pesticides différents.

      Sur 17 vins « bio », 4 (dont un français) contenaient un résidu de pesticide.

      Lu sur un blog : « Il est anormal de trouver des résidus de pesticides dans 4 vins issus de raisins de l’agriculture biologique puisque cela prouve l’utilisation de pesticides par le vigneron. »

      Petit problème soumis à votre sagacité : connaissant les données ci-dessus, et sachant que les traitements faits en viticulture « conventionnelle » ne se traduisent pas nécessairement par des résidus dans le raisin et le vin, combien de viticulteurs « bio » sont susceptibles de… (je vous laisse deviner la suite).

      Cela débouche sur la vraie question : le « bio » est-il réellement possible ?

      http://www.alerte-environnement.fr/2009/01/16/tromperie-sur-le-bio/

      http://www.vinetchere.fr/2009/01/des-residus-de-pesticides-dans-les-vins-bio-aussi/

      http://www.showviniste.fr/actu/des-residus-de-pesticides-dans-les-vins-bio/

      http://www.obiwi.fr/bien-etre/tendances-bio/80201-des-residus-de-pesticides-dans-les-vins-bio?v=08ac6df7c301f5b8bb586edbc598b919

    2. « J’ai utilisé du soufre et du cuivre en bio, du systémique et du pénétrant pour le conventionnel, et je ne vois pas de différences, fait-elle valoir. »

      J’ai tout entendu à ce sujet, de les fongicides synthétiques marchent pas à je ne veux utiliser que ça le reste c’est de la merde. Forcément c’est plutôt des viticulteurs plus solide techniquement qui apprécient les synthétiques…

  8. En tant que fille de viticulteur et ayant repris la propriété familiale en 1993, j’ai une certaine expérience vis à vis des traitements phytos. Depuis 1993, mon produit de base pour lutter contre le mildiou est Mikal(fosetyl d’aluminium+folpel). En 2011, j’ai fait 2 traitements. En 2012, j’en suis à 6 sans aucun dégât de mildiou sur grappes, seulement quelques rares taches anecdotiques sur feuilles. Je n’ai jamais eu de perte de récolte due au mildiou même en 2007 autre « grande année » à mildiou. Mon technicien qui arpente la Gironde m’a dit que ceux qui s’en sortent le mieux en 2012 sont les viticulteurs qui utilisent du fosétyl. Mi-juin, il était très confiant pour les « bios » trouvant même qu’ils s’en sortaient aussi bien que les autres. Un mois après, son discours est radicalement différent. Certaines parcelles en bio sont dans un état catastrophique. Feuilles criblées de taches, rot brun sur grappes et même oïdium. Seuls les « bios » sur graves et ayant pu traiter tous les 4 à 5 jours s’en sortent à peu près. Donc 6 à 7 traitements pour les non bios sans dégâts de mildiou,, une bonne douzaine parfois au delà de 15 pour les bio avec certaines parcelles déjà vendangées, qui est le plus « écologique »?

  9. @ Christel

    Merci pour cette information « de première main »!!

    « Seuls les « bios » sur graves et ayant pu traiter tous les 4 à 5 jours s’en sortent à peu près. Donc 6 à 7 traitements pour les non bios sans dégâts de mildiou,, une bonne douzaine parfois au delà de 15 pour les bio… »

    Et avec quoi traitent-ils les bio? A ce rythme là, je suppose du cuivre?

  10. « J’ai utilisé du soufre et du cuivre en bio, du systémique et du pénétrant pour le conventionnel, et je ne vois pas de différences, fait-elle valoir. »

    Que n’y ai-je pas pensé plus tôt ! Pourquoi une viticultrice si consciente de l’« environnement » qui fait du « bio » sur une partie de son domaine utilise-t-elle « du systémique et du pénétrant » pour l’autre moitié de son domaine ? Surtout si elle ne voit pas de différence ?

  11. Je considère l’écologie comme un thème politique et non comme un programme. D’ailleurs à différentes élections, EELV ne peut pas se passer du PS en terme d’alliances. Avec certains provenant des milieux d’extrême droite à l’instar de Laurent Ozon, c’est malheureux de voir que l’écologie qui peut être bien une bonne idée s’il est prônée un peu plus par des écolos sérieux comme Daniel Cohn-Bendit ou Nicolas Hulot peut malheureusement être récupérée par l’extrême droite. La faute aussi à certains écolos bobos bien-pensants technosceptiques qui se réveillent peut-être sur le tard aussi. Enfin Paul Ariès a bien dénoncé ce type de mouvements d’extrême droite.

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