En Suisse, des écolos veulent freiner l’immigration pour protéger la nature. Leur source d’inspiration ? « La Bombe P » (The population Bomb, 1968) du biologiste Paul Ehrlich.
Qu’en pense EELV ?
4 commentaires sur “Des écolos suisses plutôt gênants”
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Les écolos sont moins bêtes en Suisse qu’en France.
En Suisse, des écolos veulent freiner l’immigration pour protéger la nature.
@ Bruno
Les écolos sont moins bêtes en Suisse qu’en France.
===> Un joli coco en effet le Paul Ehrlich……
Paru d’abord aux Etats-Unis en 1968, et vendu à près de 2 millions d’exemplaires, La Bombe P du biologiste américain Paul Ehrlich, de l’université de Stanford, a eu un énorme retentissement. Préfacé par David Brower, fondateur des Friends of the Earth, ce livre fut ensuite édité en France par les Amis de la Terre en 1971. Ce livre a été une référence incontournable pour les écologistes à l’époque, même s’ils s’en défendent aujourd’hui.
Pour Paul Ehrlich, la crise écologique est principalement due à la « prolifération humaine », qu’il n’hésite pas à comparer à un cancer : « Trop de voitures, trop d’usines, trop de détergents, trop de pesticides, (…) trop d’oxyde de carbone. La cause en est toujours la même : trop de monde sur la terre. » Il passe en revue différentes causes de pollution (pesticides, CO2, amiante, etc.), mais toujours à l’aune de la croissance démographique. Il estime ainsi qu’avec « une population mondiale de cinq cents millions d’hommes, moyennant quelques changements technologiques minimes et quelques changements radicaux dans le rythme d’utilisation et la répartition des ressources mondiales, on résoudrait sans doute la crise écologique. » Pour arriver à ce résultat, il évoque différentes propositions de collègues comme par exemple « incorporer des stérilisants provisoires dans l’alimentation en eau » ou bien « alimenter toute la population en hormones mâles puissantes » afin de « masculiniser et rendre stériles les femmes ». Cependant, il les rejette parce qu’il pense qu’elles sont techniquement difficiles à réaliser et qu’elles ne seront pas bien acceptées socialement. Il préfère donc promouvoir l’avortement libre et militer en faveur de mesures fiscales destinées à « décourager la natalité ». Outre la pollution, l’« excès » de population risque de peser de façon dramatique sur l’alimentation. Ehrlich insiste donc sur la nécessité d’accroître la production de nourriture, bien que selon lui elle n’arrivera jamais à rattraper la croissance de la population, et de réétudier l’aide alimentaire. Il défend par exemple, en cas de famine dans les pays du tiers-monde, « la seule proposition réaliste jamais faite », celle avancée par les frères Paddock dans leur livre Famine : 1975 !, et qui consiste à mettre en place une politique de « triage ». Il propose donc, avec les frères Paddock, de ne pas aider les pays pouvant se débrouiller seuls pour atteindre leur autonomie alimentaire et d’aider ceux pour lesquels ce soutien est indispensable pour accéder à cette autonomie. Mais il existe une troisième catégorie de pays, comme le rapporte Ehrlich : « Enfin reste la catégorie la plus navrante, celle des pays qui sont tellement à la traîne dans la course démographie/alimentation qu’il n’y a aucun espoir que notre aide en nourriture leur permette de tenir jusqu’à l’autonomie. » Conclusion, il ne faut pas envoyer d’aide aux pays jugés « perdus de toute façon » et les laisser mourir. Il va même plus loin en imaginant une politique de triage au niveau régional, par exemple en faisant bénéficier d’une aide certaines régions de l’Inde et d’autres pas. Il écrit : « Ce pourrait être tout à l’avantage de l’humanité de morceler certains pays sous-développés, ou même de les réorganiser, en particulier suivant les lignes de force économiques. » Et il ajoute : « C’est monstrueux, dira-t-on ; mais avons-nous d’autre choix ? » Dans son livre, Ehrlich imagine trois scénarios apocalyptiques concernant la croissance démographique, le plus optimiste prévoyant « seulement » 1 milliard de morts de famine.
Je vais pousser le bouchon un peu loin et parodier P. Desproges. 😉
« Ou bien un écologiste radical est un c*n et ça m’étonnerait un peu.
Ou bien un écologiste radical n’est pas un c*n et ça m’étonnerait beaucoup »
[Je vous avez prévenu… ] 🙁
Alors Suisses, Français…
Pour en savoir plus sur l’initiative, cherchez « écopop », ou « Ecologie et Population » (le nom de l’association initiante), ou « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles » (le titre complet de l’initiative.
En bref, ce texte entend inscrire trois principes dans la Constitution fédérale :
1. La population suisse ne doit pas dépasser «un niveau compatible avec la préservation durable des ressources naturelles».
2. La part d’accroissement de la population étrangère ne peut excéder 0,2% par an.
3. au moins 10% de l’aide au développement doit être consacré à des projets d’information sur la contraception volontaire.
Aucun parti suisse ne soutient l’initiative, certains, notamment la très droitière UDC et les « Verts’libéraux », étant cependant divisés. L’initiative a reçu le soutien (« relatif », a-t-il dit après s’être aperçu de la nature réelle de l’initiative) de Franz Weber, l’activiste bien connu, ainsi que de Philippe Roch, ancien Directeur général du WWF-Suisse et Directeur de l’Office fédéral de l’environnement des forêts et du paysage et Secrétaire d’État à l’environnement.
En résumé, le titre de ce billet est plutôt malvenu.