Le marketing de la peur est-il payant ?

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La filière bio semble profiter de l’affaire surmédiatisée de la viande de cheval. Gilles Piquet-Pellorce, directeur général de Biocoop, confie ainsi au Figaro : «Nous sentons un regain d’intérêt dans nos magasins. Cela s’est traduit par une augmentation de nos ventes de 5 % à 10 %. Les circuits courts de la filière bio prennent tout leur sens. Les consommateurs comprennent mieux certains écarts de prix.» Du côté de chez Naturalia, l’enseigne bio de Monoprix, un vendeur a remarqué «une clientèle plus régulière et plus attentive à la qualité». Pour la coopérative de magasins Biomonde, il devrait y avoir de «petites répercussions» sur les ventes mais elles seront «moins importantes» que celles constatées lors du scandale des OGM, au moment de la publication des travaux du professeur Séralini.

Autrement dit, l’étude du CRIIGEN sur les OGM avec ses effrayantes photos de rats boursouflés de tumeurs aurait eu un impact profitable pour les ventes de produits bio ! On comprend mieux pourquoi, comme nous l’avions exposé dans un billet précédent (http://www.alerte-environnement.fr/2012/09/25/nouvelle-salve-a-venir-dans-le-marketing-de-la-peur/), le lobby de l’industrie bio avait sponsorisé le film Tous cobayes ? de Jean-Paul Jaud, largement consacré à l’étude du Pr Séralini. Comme quoi, alimenter les peurs alimentaires constitue pour le lobby bio un atout majeur dans sa stratégie marketing. On en a un autre exemple flagrant avec la Semaine sans pesticides organisée au mois de mars par Générations Futures. Là aussi, les principaux partenaires sont les industriels de la bio, comme on peut le voir sur l’infographie ci-dessous. Ce qui se fait d’autant plus aisément que la présidente de Générations Futures, Maria Pelletier, est aussi administratrice du Synabio !

Sources:
http://www.lefigaro.fr/conso/2013/02/18/05007-20130218ARTFIG00711-coup-de-froid-sur-les-ventes-de-surgeles.php
http://www.lefigaro.fr/conso/2013/02/13/05007-20130213ARTFIG00544-les-gagnants-du-scandale-sur-la-viande-de-cheval.php

 

 

37 commentaires sur “Le marketing de la peur est-il payant ?

  1. Cela me rappelle les responsables de Monsanto qui entraient au gouvernement et inversement pendant des années…. Le lobby bio prend bon exemple.

  2. @CTX
    euh, soyez plus précis dans vos propos: qui sont « les responsables de Monsanto qui entraient au gouvernement et inversement pendant des années », ça m’intéresse ;).

  3. 3 commentaires en 10 minutes, je tiens mon record. Je dis se que j’ai envie sans sourcer mes données, je me place dans la ligne éditoriale.

    *Clarence Thomas, nommé à la cour suprême était auparavant l’avocat de Monsanto pour les affaires réglementaires de la compagnie.

    *Mickey Kantor, secrétaire du Commerce était sur le conseil d’administration de Monsanto

    *Lidia Watrud qui fait partie de l’EPA était aux recherches biotechniques pour Monsanto

    * William Ruckelshaus, administrateur en chef de l’EPA était membre du Conseil d’Administration pour Monsanto.

    *Annie Venemam nommée au poste de secrétaire de l’agriculture était cadre supérieur pour Calgene, compagnie achetée par Monsanto.

    *Michael Friedman nommé Commissaire pour la FDA était senior vice-président pour GD Scarle, une division de Monsanto.

    *Donald Rumsfeld, secrétaire de la Défense, était président de Scarle, une division de Monsanto. »

    1. Vous oubliez Henry Wallace qui fut vice président des É-U et secrétaire d’état à l’agriculture…

      1. Non mon brave ! Henry Wallace, c’est Pioneer Hi-Bred. Remarquez, quand l’entreprise a été fondée en 1926, ils avaient déjà prévu qu’ils allaient se vendre à DuPont en 1999 et s’acoquiner avec Monsanto pour dominer le monde de la semences et, ainsi, de l’alimentation.

        1. C’était une boutade (d’ailleurs maintenant c’est DuPont-Pioneer). Je pensais que le très documenté CTX connaissait l’historique des compagnies semencières des ÉU.

          «s’acoquiner avec Monsanto pour dominer le monde de la semences et, ainsi, de l’alimentation»

          Et n’oublions par Bayer pour le trait LibertyLink 😉 Herbicide qui pourrait aider l’illustre chercheur de Cean à soigner sa monomanie du RoundUp.

          1. Je vous ferai quand même remarquer que j’ai laissé une heure à l’homme qui produit trois commentaires en 10 minutes.

    2. Quelle culture encyclopédique !

      Clarence Thomas – peut-on lire dans la littérature pourrie, enfin, idéologiquement teintée – a travaillé comme conseiller juridique pour Monsanto avant d’avoir été nommé juge de la Cour suprême.

      C’est un SCANDALE ! Et figurez-vous qu’il ne s’est pas récusé pour Monsanto v. Geetson Seed Farms; ni, me semble-t-il pour Bowman v. Monsanto, actuellement jugé, mais on n’en parle plus beaucoup car la ficelle du conflit d’intérêts a déjà été utilisée dans l’indifférence quasi générale.

      C’est un SCANDALE, vous dit-on. M. Thomas a été nommé en 1991 à la Cour suprême. Il avait travaillé pour Monsanto comme juriste (le « conseiller juridique » est une exagération, même s’il a pu porter le titre de « Legal Counsel » de 1976 à 1979. En fait, à cette époque, il devait encore avoir des gouttes de lait dans le nez…

      C’est un SCANDALE, n’est-ce pas… Monsatan un jour, diabolisé pour toujours !

      Vous avez oublié de préciser qu’Ann Veneman a aussi été la directrice exécutive de l’UNICEF de 2005 à 2010. Vous connaissez l’UNICEF, non, sauvez les bébés. En fait, de miens amis persifleurs m’ont dit qu’elle avait prévu un programme pour mettre du maïs Monsanto dans les biberons. En grains, même pas moulu…

      1. J’ai hâte de lire votre prochain article à propos du papier sur les adjuvants ethoxylés pour le gly’ qui sortia dans Toxicology. Qui fera en premier le mesnage ?

      1. Aux US, il est courant de voir des personnalités du privé, intégrer l’administration, contrairement à la France. Dans ces conditions, voir des anciens du n°1 des biotechs dans ces administrations n’est pas surprenant.
        Par contre, en cherchant bien, on doit bien pouvoir trouver un parent, cousin, voisin ou ami d’un salarié de Monsanto dans un des gouvernements français de ces 20 dernières années. En effet, ces pouvoirs publics ont laissé sciemment se faire massacrer la recherche publique OGM en France, qui était alors à la pointe. Ce sera la preuve que Monsanto a infiltré le gouvernement français;

  4. Et Corinne Lepage la starlette du Criigen?

    La névrose obsessionnelle ça se soigne.

    1. La création du criigen date des années 2000, sa participation au gouvernement français doit être au alentours de 95 si ma mémoire est bonne

  5. Pour le bio entre les « sprouts » bio qui venaient d’Égypte et qui ont mis 53 allemandes au cimetière et 850 à la dialyse jusqu’à la fin de leurs jours, plus les milliers d’hospitalisées, le sarrasin à l’atropine…peut être pas l’image au top.

    Certes la presse française a tout fait pour étouffer ces affaires, qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg des accidents tout beau tout bio, mais les esprits chagrins rappellent les faits.

    Pour les articles du Figaro, conditionnel et diversité des options « elle va certainement profiter à la filière bio et aux produits d’origine contrôlé »

    « le «Made in France» et les produits tracés auront sûrement plus de succès. Les consommateurs sont les premiers à réclamer une information détaillée sur l’origine des produits. Un sondage de la CLCV montre que 79% des Français voudraient que soient indiqués les lieux de naissance, d’élevage et d’abattage de la viande »

    Le label bio ne serait -il qu’un moyen de faire du fric sur des produits circulant librement à travers le globe et venant essentiellement de l’étranger où la main d’œuvre pour le produire est faite de demi esclave.

    Oui au bio français, produit et contrôlé en France.
    Oui au non bio français tout aussi sécurisé, un soupçon plus sécurisé pour le sarrasin logiquement mieux désherbé que le bio, au moins sur les cultures de la rotation.

    « 79% des Français voudraient que soient indiqués les lieux de naissance, d’élevage et d’abattage de la viande » ils ont raison, ils doivent l’exiger, comme pour les autres produits.

    Comme les espagnols, des étiquettes mentionnant ce qui est intégralement produit en France.
    Le bio en plus pour ceux qui aiment et peuvent se l’offrir.

  6. Par contre aucun de mes copains qui a trouvé le super site à la gloire de GES, en tout cas pas de mention sur les blog de Steph ou Laurent, ni ici même. Vous devriez le chercher, il vaut son pesant de maïs.

      1. Qui a parlé de « chercher des infos » ? Au passage elles doivent être aussi fiables et étoffées que sur d’autres sites.

        1. Il vous manque réellement le second degré. Par contre sur la donnée de « truqueur et fausseur » je voudrais bien avoir plus de précisions.

        2. Cher Laurent, que Seralini s’arrange pour présenter les résultats sous un angle qui l’arrange est une chose dont on peut discuter pendant des heures. Les stats et autres (on voit quelque chose avec une OPLS-DA et rien avec un test classique inapplicable etc. ), on arrive en général toujours à dire se que l’on veut avec elles. Par contre, le terme de fraude c’est de manipuler les données brutes. Dire qu’il y a 6 morts au lieu de 3 par exemple, ce que personne ne dit, ni même Houdebine. Je veux dire par tout cela qu’on peut l’accuser de faire une mauvaise science et qu’un journal ne soit pas en mesure d’y prêter attention, mais pas de frauder. Présenter les résultats de manière partiale est malheureusement toujours de mise.

          Alain de Weck, est certainement un bon scientifique mais étant ouvertement « pro-ogm » il a la même crédibilité qu’un « anti-ogm » notoire.

        3. Visiblement de Weck ne lit pas la Convention internationale de Bologne comme vous. Il explique que la façon de tripatouiller ses stats, de tirer des conclusions des données qui vont dans le sens de sa thèse et d’ignorer celles, issues de son expé, qui les contredisent, constitue une fraude selon cette convention. Moi je ne sais pas je ne l’ai pas lue.

  7. Ça fait des années que la filière – ou plutôt les filières – bio font du marketing de la peur.

    Après tout, c’est de bonne guerre tant que c’est légal – le problème étant ici de savoir si c’est légal du point de vue essentiellement des allégations positives de santé et de la publicité comparative qui dénigre le « conventionnel ». Mais tant que personne ne dit rien…

    Que des apparatchiks fassent de la retape pour leur boutique en profitant momentanément des incertitudes sur la viande hachée entrant dans des plats cuisinés… si ça les amuse. Ça ne changera pas la face du monde. D’une part, il n’y a même pas tintamarre : les gens normaux (pas les angoissés et névrosés) ont largement compris qu’il n’y avait pas de problème sanitaire. Et d’autre part, c’est le porte-monnaie qui dirige et il devient de plus en plus plat.

    Le Figaro a, me semble-t-il, interrogé quelques personnes de ces filières et ces personnes ont fait l’article. « Nous sentons un regain d’intérêt… » Pff !

    Quant au sondage, aussi évoqué par M. Alzine ci-dessus, la réponse est simple : on vous demande si vous voulez que soient indiqués les lieux de naissance, d’élevage et d’abattage de la viande… que répondez-vous ? Ben oui ! Il y a les mensonges, les fieffés mensonges, les statistiques… et les sondages…

    1. Les allégation de santé sont ou vont être réglementées par l’Europe, que va t il se passer avec le bio ?

        1. D’accord, mais par contre certainement la même règle s’applique pour la publicité (on se rappelle, hors bio, de Danone); il faudrait mettre la mains sur ces publicités comparatives depuis l’entrée en vigueur des textes dont parle Wackes Seppi.

          1. Je crois me souvenir que Danone à connu quelques problèmes avec la DGCCRF sur ses allégations santé. Mais je ne saurais retrouver ni exactement quoi ni les références, ça remonte à longtemps.

  8. La psychose sur les lasagnes fait qu’une entreprise (FRAISNOR) va peut être fermer tout ça à cause d’une personne qui ne sait pas lire des étiquettes…suivez mon regard !

    Les vases communicants en terme d’emploi.

    Après l’effet papillon voici l’effet « cheval » !!

    (Personnellement , je les aurais bien manger ces lasagnes au cheval .)

    PS: Mr Wack Seppi a pensé à la même chose que moi sur la publicité comparative des entreprises alimentaires non-conventionnelle (EANC) , tout cela est-il bien légal ?
    Si ceux qui sont visés ne portent pas plainte…….

  9. aujoudhui 220 hectars seront bétonné ou goudroné ,soit l’équivalent de quatres éxploitations moyenne francaise .il y aura minimum un paysan qui se suicidera .quinze autre metteront la clé sous la porte ,( faillite ou retraite ) la france va devoire augmentée encore ces importations de soja ,mais ,viande ….ce qui va encore augmenté notre déficit , faire des chomeurs …
    les humains ont pour habitudes d’avoir peur de la fin du monde pour des raisons loufoque ,mais ne voit pas ce qui est devant leur yeux .

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