Bio : « les débouchés, on ne les connaît pas vraiment »

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Toujours dans ce même numéro d’Agra presse, l’interview de Marie-Angélique Bagur, directrice du Pôle Emploi de Saint Yrieix-la-Perche. A la question de savoir si l’agro-écologie (nécessitant selon le journal plus de main d’œuvre) entraine une recrudescence des offres d’emploi. La directrice rappelle la réalité : « les agriculteurs sont très prudents.[…] Aujourd’hui, les agriculteurs ont une vision très parcellaire des débouchés commerciaux. Les coopérative aussi. Quand je leur pose la question, ils me disent : « aujourd’hui, le bio on en parle beaucoup, mais les débouchés, on ne les connaît pas vraiment. ». C’est une vision, pour le moment, encore très très parisienne. »
C’est ça la réalité !

9 commentaires sur “Bio : « les débouchés, on ne les connaît pas vraiment »

  1. Il est vrai que le bio Ukrainien, le bio sicilien, le bio espagnol que vendent les GSM et biocoop emploient peu en France. Il suffit de discuter avec des producteurs bio de légumes ou de fruits, sans la vente directe, impossible de s’en sortir, hors 83% des achats de nourriture se font en GSM ou surfaces moyennes, moins de 10 % sur les marchés.

    La concentration de la population dans les villes ne fera qu’empirer les choses.

    Comparons le salaire agricole de ces pays et le minimum salarial avec charges en France et le résultat est évident, le bio surtout dans les secteurs qui imposent beaucoup de main d’oeuvre ne peut se développer sans une diminution de plus de 30% du global salaire + charges, minimum.

    Bref pour travailler 35 heures par semaine pour un RMI, pas beaucoup de candidat actuellement en France.

    Il existe des rêves et des fantasmes des bobos parisiens qui conditionnent le discours et un comportement d’achat général auquel n’échappent d’ailleurs pas les bobos, au « grand coeur » mais aux mains crochues ou à ventouses selon.

  2. De fait, quand ils traitent du bio, les grands média abordent rarement, pour ne pas dire jamais, la question pourtant centrale des rendements, et en particulier des besoins en main-d’oeuvre.

    Comme si c’était un progrès que de supprimer les machines et à nouveau consacrer 50% de son revenu à la nourriture comme c’était le cas avant la Deuxième guerre mondiale.

    Ceci dit, avec la raréfaction du pétrole et du gaz, l’agriculture intensive va commencée à être confrontée à une sacrée remise en cause dans les vingt ans qui viennent.

    « Coffe est-il un écologiste ? »
    http://www.manicore.com/documentation/ecologistes/coffe.html

    1. « la raréfaction du pétrole et du gaz »

      Ça, c’est le leitmotiv de tous ceux qui veulent nous imposer leurs EnR hors de prix qui, d’ailleurs, commencent déjà à plomber le budget des ménages de notre beau pays…

    2. On peut avoir une autre lecture du « peak oil » qui finira bien par arriver (notez que je me garde bien de préciser l’heure et la date, comme Jésus au sujet de la fin du monde): si effectivement, les énergies fossiles se renchérissent énormément, ça poussera vers encore plus de technologie, recherche de rendement , pour une allocation des ressources optimale.

    3. Superbe lien !

      « les nuisances de l’agriculture sont pour une large part la conséquence de notre souhait de manger beaucoup de viande. Plus de la moitié des surfaces agricoles servent à nourrir des animaux (que nous mangerons ensuite), et il faut rappeler que pour les émissions de gaz à effet de serre l’agriculture représente le premier poste en France » dit-il ?

      Déjà, « les nuisances de l’agriculture » font bondir… Jusqu’à preuve du contraire, elle nous nourrit.

      « Plus de la moitié des surfaces agricoles… »

      Sur les quelque 29 millions d’hectares de SAU (54 % du territoire national), les surfaces toujours en herbe représentent 34 %. On peut les réduire et, par exemple, semer du blé sur les pentes qui font les pistes de ski de nos chers bobos citadins.

      Sur les 62 % de terres arables, on peut aussi éliminer les cultures à vocation fourragère… bienvenue à la simplification des rotations. Enfin, on peut toujours rendre la consommation de bière obligatoire et remplacer le maïs par le chanvre (pour la fumette ça va de soi).

      «  …représente le premier poste en France »

      C’est marrant. Selon son fromage qui suit, le premier poste est le transport routier…

      Fromage pour lequel il précise qu’il s’agit d’émissions brutes et qu’il ne sait pas imputer les puits par activité. Les puits, pour l’agriculture, c’est certainement compliqué ; mais ça doit être facile pour le transport routier.

    1. On retrouve les mêmes méthodes qu’au début du XX, quand des négociants peu scrupuleux vendaient des engrais très dilués par rapport à leurs spécifications initiales. Étant donné qu’il n’y avait peu de moyens de contrôle à l’époque, la manipulation était facile. C’est d’ailleurs pourquoi les agriculteurs se sont organisés en créant des coopératives. Ainsi, en Bretagne, Coopagri s’est créé en partie pour se prémunir contre ces escrocs.
      Aujourd’hui en bio, on a un phénomène semblable: à part une traçabilité très suivie, il n’y a aucun moyen pour distinguer un produit bio d’un non bio vu que le bio a une obligation de moyen et non de résultats (quand on y réfléchit,une seconde, c’est du délire). C’est donc la porte ouverte à toutes les fraudes.

  3. http://www.actu-environnement.com/ae/news/agriculture-biologique-plan-bio-2017-18550.php4

    Plan bio : derniers arbitrages avant sa présentation fin mai

    Sur la question des financements, les auteurs du bilan estiment qu’en l’état des finances publiques actuelles, il est important de noter que le succès de la bio augmente son coût public. Il estime à un milliard d’euros sur cinq ans le coût du futur plan, « à modalités constantes ».

    => un milliard d’euros de plus que nous, contribuables allons payer …

    1. Franchement c’est lamentable, les clients du bio n’ont qu’a payer plus cher.

Les commentaires sont fermés.