L’INRA a cédé aux faucheurs : c’est officiel

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Nous l’avions remarqué il y a deux jours : l’annonce de la destruction de l’essai peupliers OGM est faite quelques jours avant la rencontre internationale des faucheurs volontaires qui se tiendra à 40 km de la parcelle. Cette article de la République du Centre confirme notre supposition : « Officiellement, la décision a été prise car l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) n’a pas obtenu de réponse du gouvernement quant à sa demande de poursuivre ses recherches jusqu’en 2017, sur 1.000 peupliers OGM plantés sur un hectare de son site d’Ardon. Mais leur destruction, effectuée au désherbant samedi dernier, trouve plutôt son origine dans le rassemblement organisé le week-end prochain, à Bouzy-la-Forêt, pour fêter les dix ans des Faucheurs volontaires. »
On notera aussi les propos d’ Olivier Le Gall, directeur scientifique de l’Inra : « S’exprimant hier au bord de la parcelle incriminée, Olivier Le Gall, directeur scientifique ne mâchait pas ses mots et stigmatisait le « fait de nous avoir diabolisés, comme si nous étions Monsanto qui affamait les pauvres ». «  Nous ne menons pas de recherche industrielle. Notre objectif n’est pas de faire pousser des OGM. Il s’agit de nourrir la recherche publique quant aux interactions entre la plante et le sol. »
L’INRA cède aux faucheurs. Le cabinet du ministère de l’agriculture, lui, se terre !

32 commentaires sur “L’INRA a cédé aux faucheurs : c’est officiel

  1. Les propos d’Olivier Le Gall sont respectables. Mais à un moment il faut avoir le sens des responsabilités et savoir présenter sa démission de son poste actuel et redevenir simple chercheur. Un commentaire valable pour l’ensemble la direction de l’INRA.

    1. Désolé, mais « …comme si nous étions Monsanto qui affamait les pauvres » n’est pas respectable. C’est même indécent et odieux.

      Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir de Monsanto et de ses pratiques, le fait est que la firme a plutôt contribué, et largement, à l’alimentation mondiale.

      Il ne faut pas non plus oublier que Monsanto est, comme les autres majors, issu en partie du rassemblement de firmes préexistantes, petites, moyennes et grandes.

      Par ses propos, cet individu a aussi insulté les professionnels français – sélectionneurs et producteurs de semences – qui sont maintenant affiliés d’une manière ou d’une autre à Monsanto.

      « Il s’agit de nourrir la recherche publique quant aux interactions entre la plante et le sol » ?

      Grossier mensonge !

      « Nous ne menons pas de recherche industrielle » ?

      C’est bien là le problème ! Un institut de la taille de l’INRA qui ne fait pas de « recherche industrielle » n’a pas sa place dans le paysage scientifique. Dans le contexte actuel d’une politique qui cherche à réindustrialiser la France, c’est même un provocation.

      Et se déculotter comme ça devant une menace de vandales, c’est tout simplement minable.

  2. Oh, je viens de lire dans l’Immonde :

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/07/17/pourquoi-il-n-y-a-plus-d-experimentation-d-ogm-en-plein-champ-en-france_3448936_3244.html

    « On a déposé le dossier trop tard, avoue Olivier Le Gall, directeur général délégué de l’INRA. Mais on pensait avoir un peu de temps car les peupliers, coupés à ras en novembre, n’ont pas poussé pendant le printemps en raison du mauvais temps. La question du renouvellement de l’essai ne s’est donc véritablement posée qu’au début de l’été, quand les arbres ont entamé leur pousse. »

    C’est complètement débile. Qu’on le fasse taire !

    1. En décembre ils savaient déjà que le printemps serait froid et que leurs souches ne rejetterai qu’en juillet? Non, à mon avis ils avaient déjà abandonné de fait le projet depuis des années vu l’absence de partenaire industriel et de volonté politique: ça reste un labo d’état, si l’état ne soutient pas, c’est difficile de faire cavalier seul. Surtout maintenant que les budgets sont distribués par « projet », donc en faisant un joli dossier politiquement correct.

  3. L’INRA a tiré une leçon politique du changement de titulaire au ministère de l’écologie. Comment imaginer le ministre P Martin prendre la décision de prolonger une essai OGM (sa première décision ?) en sachant son positionnement sur ce type de dossier ? La logique pour l’INRA est simple : ne pas mettre le ministre en porte à faux dès son installation et surtout éviter de mettre de l’huole sur le feu des relation entre le gouvernement, la majorité parlementaire, les verts et EELV.

    1. Donc les chercheurs doivent renoncer à la recherche pour ne pas froisser des idéologies politiques et partisanes???
      Cela est une belle jurisprudence !!!

      « Stoppons la Recherche », le nouveau mouvement en vogue dans les milieux bobo-parisien…

      C’est les USA, la Russie, la Chine, L’Inde, le Brésil… qui vont être contents !!!

        1. Arrêter d’être aveugle, Sarkozy a aussi été une calamité pour les biotech en France. C’est lui qui a bloqué le MON810 avec un dossier bidonné, et c’est encore lui qui a commis le Grenel de l’écologie politique.

        2. Eh! Oui! Encore un sérieux cran dans la dégringolade sans fin de ce pauvre pays! Tout çà a quand même commencé Il y a une trentaine d’années mais là çà s’accélère dangereusement! Le point de non retour n’est plus loin…

        3. Revenir au temps de Galilée , si c’était vrai ! : la science a changée grâce à ce personnage illustre .
          C’est avec Galilée que la science est ce qu’elle aujourd’hui : nouvelle façon d’aborder et de comprendre l’Univers . Une révolution donc.
          Et si la gauche nous a fait revenir au temps de Galilée c’est un compliment.

          Votre haine de curé défroqué vous aveugle !
          C’est humain ça fait toujours ça ,on finit toujours par abhorrer ce qu’on a adoré.

      1. quels étaient les retour sur ces peupliers finalement ? Faire de la recherche ok, mais s’il n’y avait rien de concluant à quoi bon ? LA recherche ne s’arrête pas fort heureusement. Maintenant la recherche sur embryon est autorisée sans dérogation !

        1. Et quels sont les retours sur l’agroforesterie

          http://www1.montpellier.inra.fr/safe/french/agroforestry.php

          Ou sur la gestion des adventices

          http://www.inra.fr/Chercheurs-etudiants/Systemes-agricoles/Tous-les-dossiers/experimentation-systeme/Dijon-lutte-contre-les-adventices/(key)/0

          « « Le prototype de production 4 – en protection intégrée sans contrainte, avec désherbage mécanique – divise par trois l’usage des herbicides, et réduit de 50 à 80 % l’ensemble des pesticides. Ces réductions n’ont pas entraîné d’augmentation du stock semencier », explique Nicolas Munier-Jolain, responsable de l’expérimentation système.
          Le bilan environnemental est en outre très positif : ce système de production n’a ni alourdi le bilan énergétique – malgré un passage plus fréquent dans les parcelles pour les faux semis -, ni les émissions de gaz à effet de serre, grâce en particulier à l’introduction de légumineuses dans des rotations diversifiées.
          En réduisant ses intrants, l’agriculteur diminue ses charges de 100 à 170 euros/ha/an. Mais la diversification de l’assolement couplée à une baisse des rendements de 19 % (en moyenne en blé) entraîne une perte de produit brut d’environ 200 euros. Les cultures introduites, comme le sorgho, la féverole, le lupin ou le soja, contribuent beaucoup à cette baisse de produit brut. Au bilan, la baisse des charges ne compense pas la perte de produit brut, et la marge est réduite d’environ 100 euros/ha/an par rapport au système de référence, valeur approximative qui dépend beaucoup du contexte économique fluctuant. »

          1. « Au bilan, la baisse des charges ne compense pas la perte de produit brut, et la marge est réduite d’environ 100 euros/ha/an par rapport au système de référence, valeur approximative qui dépend beaucoup du contexte économique fluctuant. » – See more at: http://www.alerte-environnement.fr/2013/07/17/linra-a-cede-aux-faucheurs-cest-officiel/#comment-88290 »

            On peut supposer avec un calcul de prix de vente des grains nobles ( blé, maïs, colza,tournesol) pas optimisé sur le marché à terme donc vraisemblablement bien plus de manque à gagner, perte pour l’agriculteur, perte pour les filières, pertes pour tout le secteur d’aval et accroissement de la dépendance de l’Europe vis à vis des Amériques.

            Que risquerait un tel programme de recherche aux USA sauf pour une utilisation en termes de guerre économique afin d’être proposé aux agricultures en concurrence avec celle des US ?

            Le marteau pilon pour le programme et ceux qui le servent !

            En France la presse est heureuse ! les politiques aussi , ou font semblant de l’être pour les moins nuls, on sait plus trop , eux non plus d’ailleurs !

            Ce n’est pas une critique à prendre au premier degré car certains responsables de la recherche française font ce qu’ils peuvent dans un contexte mouvant et pas évident.

          2. J’ai vraiment du mal à concevoir un plan de lutte contre les mauvaises herbes qui n’utilise qu’un seul outil comme dans le prototype 4 cité par Wackes Seppi. Comme on dit, pour un marteau, chaque problème est un clou.

        2. ouais ça fait chier la droite , surtout la droite catho ……après avoir mis fin à l’apartheid des homosexuels , voilà qu’il touche à l’essence de l’humanité (qu’ils disent !!) : les suppôts de Satan , et alors la gauche quand Satan l’habite , les laîcards mouillent …..leurs liquettes

    2. ronron

      La logique pour l’INRA est simple : ne pas mettre le ministre en porte à faux dès son installation et surtout éviter de mettre de l’huole sur le feu des relation entre le gouvernement, la majorité parlementaire, les verts et EELV.

      **** Les ministres et les unions contre nature ainsi que leurs conneries aux conséquences irréversibles restent…. Et qui qui les paient, hein?

  4. L’INRA contraint de se mettre « aux verts » : c’est le résultat du silence des Ministères qui ne se sont pas prononcés sur la prolongation de l’expérience.En jouant la montre et les prolongations le Gouvernement doit se croire malin car il a ainsi forcé l’iNRA à se déjuger. Mais il ne renforce pas la crédibilité et l’image de l’INRA dont l’indépendance et la pertinence de ses recherches se trouvent ainsi remise en question. Je serais chercheur en biotechnologie à l’INRA ( S’il en reste ???), mon moral serait au plus bas.

  5. Après l’INRA qui se défroque, voilà Monsanto qui se tire avec un bras d’honneur!
    http://www.lindependant.fr/2013/07/18/ogm-monsanto-retire-ses-demandes-de-culture-dans-l-union-europeenne,1776527.php
    Et la France tellement pétée de thunes (pillage du Livret A) s’en va craquer 2,5 millions d’€ pour ré-étudier la séralinade!
    http://www.actu-environnement.com/ae/news/etude-risques-environnementaux-sanitaires-long-terme-seralini-anses-efsa-19049.php4#xtor=ES-6
    Gageons que le pognon public dépensé pour la ré-expérimentation de l’étude séralinesque ne sera pas perdu, des fois que la bande de cinglés, de peur qu’elle ne corrobore pas les résultats bidonnés du professeur, viennent à la détruire…

    1. Monsanto et Cie s’en fichent pas mal de ne pas vendre des biotech dans l’hexagone. Ils continuent de toute façon de vendre du conventionnel (qui servira tôt ou tard de support pour des traits autorisés) et de faire de la R et D partout dans le monde. De plus ni la France, ni l’Allemagne ne sont des marchés en développement. L’investissement se fait ailleurs, à coup de centaines de millions de $:

      http://www.reuters.com/article/2013/06/24/monsanto-canada-corn-idUSL2N0F00CU20130624

      http://www.lebulletin.com/actualites/100-millions-pour-du-mais-dans-les-prairies-50152

    1. Oui c’est bien connu, dans notre pays, avant la récente loi, les homos étaient relégués dans des townships, ils avaient des passeports intérieurs, ils ne montaient pas dans les mêmes bus que les hétéros. La novlangue ça consiste à faire passer quelque chose pour ce qu’elle n’est pas.

          1. Respecter les idées des autres est le minimum que Mossieur Berthod ne sait pas faire.

  6. Le problème c’est que les propos de M. Le Gall reprend exactement la rhétorique des écolos :
    « Monsanto qui affamait les pauvres »
    « recherche industrielle »
    « Notre objectif n’est pas de faire pousser des OGM »

    Et cela malheureusement renforce la méfiance des lecteurs ignorants pour les OGM…

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