Attention à cette expression qui maquille le militantisme forcené de certain journaliste. Nous avons un bel exemple dans Le Parisien Magazine de ce week-end avec un dossier de 6 pages sur les abeilles. Formidable de consacrer autant d’espace à ces précieux pollinisateurs ! Sauf si le dossier ressemble à un argumentaire d’activistes militants… Et Adélaïde Robault, par ailleurs pigiste pour Terra Eco, nous offre un cas d’école. Ca commence dès le titre : « Il faut sauver les abeilles ». C’est une évidence qui a le mérite de placer le lecteur dans la bienveillance vis à vis du contenu de l’article. Juste en dessous du titre, le chapeau n’est-il pas un modèle de manipulation ? « Si les abeilles disparaissaient, tuées par les pesticides, c’est toute notre chaine alimentaire qui serait en péril ». Le fait envisagé est bien au conditionnel : « si les abeilles disparaissaient » mais on l’oublie en lisant la suite qui apparaît alors comme un fait clairement établi : « tuées par les pesticides ». Ajoutons à cela une pointe d’angoisse, « c’est toute notre chaine alimentaire qui serait en péril », et le tour est joué !
L’ensemble du dossier alarmiste ne contente de pointer du doigt les néonicotinoïdes, « d’autant que ces substances affaiblissent les abeilles, notamment face au frelon asiatique qui les tue, et surtout réduisent leurs défenses immunitaires contre les virus et le varroa (acarien parasite) ». Ainsi donc, le frelon asiatique, le varroa et les virus apicole ne sont une menace pour les abeilles non pas en tant que tels mais à cause de l’utilisation des néonicotinoïdes ! Il fallait oser.
En poursuivant la lecture, on découvre Damien, « apiculteur amateur pendant huit ans, ce trentenaire s’est professionnalisé jusqu’à exploiter 136 ruches » : voilà une nouvelle surprenante quand on sait qu’il faut en général 300 ruches au minimum pour faire vivre une exploitation apicole professionnelle. Plus loin, on découvre Daniel, « apiculteur militant » : qu’est ce donc que cette nouvelle catégorie d’apiculteurs ? Celle qui explique avoir vu depuis 35 ans « la mortalité de ses cheptels passer de 5-10% par an à 30%, voire 60%. Un taux de mortalité devenu la règle » ! Voilà une nouvelle affirmation dont nous serions bien curieux de connaître la source compte tenu de l’absence de chiffres en France due à une désorganisation de la filière.
La deuxième partie de l’article va encore plus loin dans l’angoisse : les fameux néonicotinoïdes ne seraient pas seulement dangereux pour les abeilles, mais aussi pour l’homme ! Ce qui est très fort dans la démonstration, c’est de faire de l’absence de donnée une preuve supplémentaire : « le combat pour la survie des abeilles concerne aussi la santé publique » puis dans la phrase suivante : « mais force est de constater qu’aucune étude publique d’envergure n’a été menée sur l’homme. » Et pour rendre la chose plus concrète, mais aussi plus inquiétante, on découvre que « ces substances sont pourtant présentes partout dans notre vie quotidienne. La pomme de terre, les arbres fruitiers, les semences de betteraves et céréales à paille (blé, orge, avoine…), le bois des charpentes sont notamment traités aux néonicotinoïdes, comme les sapins de Noël… » Et pour parachever le tout, Adélaïde Robault cite à la rescousse, le professeur Jean-Marc Bonmatin : « ces molécules sont une bombe à retardement ! ». Tout est dit. Heureusement, les enfants ne devraient pas être privés de leur sapin de Noël, car d’ici décembre, les lecteurs auront oublié le contenu de cet article. Pardon, je voulais dire de ce plaidoyer. Et n’allez pas y chercher l’ombre du lobby bio car l’influence est réservée aux méchants industriels. C’est Chantal Jouanno qui l’a dit elle-même en marge d’un “colloque”, ou plutôt d’une réunion ultra militante d’organisations et d’élus anti pesticides qui s’est déroulée le 24 juin dernier. Alors même que cette réunion se tenait à l’Assemblée Nationale, Chantal Jouanno a souligné que les lobbies phytosanitaires “ont leurs entrées au Palais du Luxembourg”. Il est inquiétant de voir que l’idéologie rend impossible l’existence même du débat, pourtant indispensable à notre démocratie.
5 commentaires sur “Le Parisien : « Journaliste engagée ! »… à sens unique”
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Cette journaliste est certainement une journaliste militante.
Mais il y a aussi les journalistes complètement incultes qui ne font que répéter ce qu’ils entendent.
Le plus inquiétant ce sont les journalistes, ou intervenants habituels dans les médias, quasi journalistes, qui sont intelligents et compétents dans leur domaine et qui, dès qu’ils en sortent, ne sont plus que les perroquets de l’écologisme ambiant. Exemple frappant : les économistes intervenant dan l’émission « L’économie en question » de France-Culture dès lors qu’il s’agit du prétendu réchauffement climatique. Tous autant qu’il sont, de quelque bord idéologique ou théorique qu’ils soient, ils n’ont aucun doute sur les théories plus que douteuses du GIEC.
Ça ne m’étonnerai pas que cette « journaliste » ai reçu un dossier tout fait d’une association écologique « bien intentionnée »…
concernant la mode des ruches chez soi :
Est ce que quelqu’un pourrait me dire si il est autorisé de placer une ou deux ruches sur le toit (plat ) de sa maison en plein lotissement.?
La législation n’apporte pas de réponse claire sur ce cas.
On notera que l’on n’installe pas une ruche dans n’importe quelle condition chez soi, contrairement à ce que laisse penser la presse:
– http://vosdroits.service-public.fr/professionnels-entreprises/F24392.xhtml
On peut retrouver également comme obligations valables ici pour le dpt 13 mais plus largement ailleurs:
http://www.abeille-arlesienne.com/content/installation-dun-rucher-pr%C3%A9cautions-et-obligation-%C3%A0-respecter
« Installation d’un rucher, précautions et obligation à respecter
Cette fiche a pour objectif de guider les apiculteurs qui souhaitent développer un rucher en respectant toutes les obligations administratives en vigueur.
Les précautions à prendre
Les abeilles ne doivent pas gêner vos voisins et une mauvaise manipulation peut entraîner l’agressivité d’une ruche et avoir de graves conséquences. Il ne faut jamais oublier que l’abeille reste un animal sauvage.
L’idéal est d’éloigner les ruches des zones fréquentées.
Le Code rural contient plusieurs articles se rapportant à l’apiculture. Les distances à respecter des habitations sont variables et sont fixées par arrêtés préfectoraux mais les municipalités sont habilités à prendre des arrêtés sur ce sujet.
L’assurance
Le bulletin d’adhésion disponible à partir de l’onglet « ADHERER » permet de souscrire une assurance qui propose plusieurs formules dans lesquelles sont incluses la responsabilité civile et la protection juridique. Cette couverture est réservée aux abonnés de la revue Abeilles et Fleurs diffusée par l’UNAF (UNION NATIONALE DE L’APICULTURE FRANCAISE).
Cette assurance est fortement recommandée à tous les apiculteurs même aux simples amateurs qui pratiquent une apiculture de loisir.
Le numéro 725 d’Abeilles et Fleurs de mars 2011 reprend l’ensemble des conditions générales du contrat d’assurance sous le libellé :
« Conditions particulières du contrat d’assurance multirisque des adhérents de l’UNAF »
On remarquera que les associations environnementalistes minimisent le risque lié aux abeilles:
http://www.insectes.org/insectes/questions-reponses.html?id_quest=938
« Les abeilles sont-elles dangereuses ?
Si » dangereux » veut dire que notre vie est menacée. Alors, non ! Les Abeilles domstiques n’attaquent pas pour le plaisir mais simplement si on dérange la ruche, et encore, pas toujours… ou si on saisit une abeille dans la main en serrant les doigts.
Même si on se fait piquer plusieurs fois, ce n’est pas grave. Si des dizaines d’abeilles nous piquent après avoir dérangé une ruche, il vaut mieux aller chez un médecin, mais il est assez rare de déranger une ruche sans le faire exprès…
Cependant, les piqûres d’Abeilles domestiques sont dangereuses pour les personnes, heureusement assez rares, qui sont allergiques aux piqûres d’insectes en général. Pour elles, c’est un vrai problème car elles peuvent en mourir. »
Dans les faits
« Les piqûres d’hyménoptères (abeilles, bourdons, guêpes, frelons) sont fréquentes en France durant l’été. Plus que la piqure elle même , toujours douloureuse, ce sont les réactions qu’elle entraîne qui comporte un réel danger.
Environ 2 % de la population est allergique aux hyménoptères. Les piqûres entraînent une vingtaine de décès chaque année en France. La plupart des piqûres restent cependant sans gravité et nécessitent seulement un traitement local.
La prévention des accidents graves après piqûre par hyménoptère passe par la connaissance de l’insecte responsable pour permettre dans la mesure du possible une désensibilisation spécifique qui sera faite au décours de l’accident.
Les hyménoptères aculéates se divisent en deux familles, en excluant les fourmis qui en France ne présentent pas de danger :
– les apidés : abeilles et bourdons ;
– les vespidés : guêpes vespula, frelons, guêpes collistes (petites abeilles présentes dans le midi de la France) »
Une dizaine de morts sont liés en France chaque année aux piqures d’abeilles. Installer des ruches en ville, donc à proximité des populations, on rappellera que « L’idéal est d’éloigner les ruches des zones fréquentées. » qui est un conseil d’apiculteur qu’oublient certains élus locaux, détraqués du ciboulot en installant des ruches parfois n’importe où et sans précaution.
Monsanto a été condamné pour un excès de confiance sur la pub faite pour le round up, dont la toxicité reste encore très discutable ( l’avis du CIRC étant plus que léger) et les bénéfices considérables s’agissant de détruire une mauvaise herbe comme l’ambroisie, les abeilles, pour aussi sympathiques qu’elles soient sur un verger en fleurs, constituent un danger mortel pour les personnes allergiques. Quid de la condamnation de l’Opie pour avoir été plus irresponsable que Monsanto.
La ruche en ville expose un plus grand nombre de personnes du fait de la densité de population.
Donc la ruche sur le toit, c’est contraire à la loi sauf protections et assurances adéquates.
merci mais j’avais déjà lu en gros ce type d’infos.
Le Maire peut il être plus tolérant que l’arrêté préfectoral .?
Ce n’est pas très clair : Quand on a une ruche dans son jardin il faut une palissade de 2m , mais doit elle enfermer complétement la zone de ruches ?
Si on met ça sur un toit , faut il les mêmes protections ?