L’ANSES organisait un colloque le 30 novembre dernier : « Santé des abeilles : impact des co-exposition aux facteurs de stress. » Les conclusions du rapport du même nom publié récemment par l’ANSES ont bien entendu été présenté. Des interventions sur Aethina Tumida (petit coléoptère fraichement arrivé en France via l’Italie), sur Vespa velutina (la fameux frelon asiatique), sur le Varroa et les outils de prévisions de pertes hivernales ont complété cette journée… jusqu’à la table ronde finale. Prévue pour durer 1h30, il s’agissait d’un temps fort du colloque. La composition du panel pouvait laisser penser que le débat serait légèrement orienté. En effet, Franck Aletru (Terre d’abeilles), Gilles Lanio (UNAF), et Jean-Marie Barbançon (FNOSAD) ne sont pas connus pour le caractère équilibré de leurs positions. Ronan Vigouroux, représentant de l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes), avait dû se préparer à vivre un grand moment de solitude tout au long de cette table ronde. Mais de la théorie à la pratique, il peut y avoir un gouffre. Et ce fut le cas hier avec cette mascarade de table ronde présidée par François Gerster, le « Monsieur abeilles » du ministère de l’Agriculture puisqu’il est en charge de la mise en œuvre du PDDA, le Plan de développement durable de l’apiculture. Car le comportement de François Gerster était tout simplement scandaleux. Il a cherché à déstabiliser Ronan Vigouroux alors que ce dernier ouvrait la table ronde par un discours aussi clair qu’équilibré. Le représentant de l’UIPP a souligné à juste titre qu’il regrettait que la table ronde ne porte que sur « les co-exposition aux pesticides » alors que le colloque traitait de « la co-exposition aux facteurs de stress. » Il a rappelé que les pesticides ne sont incriminés dans les enquêtes vétérinaires que dans 4 cas de mortalité sur plus d’une centaine signalées en 2014. Ronan Vigouroux a donc essayé de remettre les différents facteurs à leur juste place, sans éluder la responsabilité des pesticides. Mais c’est sans doute lorsqu’il a mis en évidence que le mode de fonctionnement de l’ensemble de la filière et des parties prenantes était inefficace depuis 20 ans que François Gerster s’est senti visé. Le propos de Ronan Vigouroux était juste et faisait mouche. Alors François Gerster a sorti le grand jeu. Il a commencé par interrompre Ronan Vigouroux et à le destibiliser en lui disant qu’il avait presque atteint sont temps de parole et qu’il n’avait toujours pas parlé du sujet de la table ronde ! Curieusement, François Gerster n’a pas fait la moindre réflexion à tous les autres intervenants, alors même qu’aucun d’entre eux ne faisait un cours sur la co-exposition aux pesticides. François Gerster a joué de son rôle d’animateur pour perturber le débat et mettre en cause Ronan Vigouroux d’une manière infondée. Dès que Ronan Vigouroux répondait à une question, François Gerster noyait le poisson en affirmant qu’il était à côté de la plaque et insinuant que l’industrie était mal à l’aise et refusait de répondre aux questions, et que donc, elle était fautive ! Comment peut on accepter un tel comportement de la part d’un représentant de l’Etat ? La nervosité de François Gerster est-elle tout simplement la conséquence de l’échec patent du PDDA. A-t-il peur de voir la création d’une commission d’enquête parlementaire ou d’une mission d’information sur la situation de la filière apicole ? François Gerster est sur la sellette. Il le sait. Son absence lors d’un colloque sur les abeilles organisé à l’Assemblée nationale mi octobre n’était pas passé inaperçue… François Gerster a d’ailleurs été mis en cause lors de la séance de questions avec le public, en particulier sur le rôle et la responsabilité de l’Etat dans la situation sanitaire dramatique du cheptel apicole français. Mal à l’aise, il n’a pas daigné répondre et a balayé cette question en la qualifiant d’opinion personnelle et non de question appelant une réponse ! Cette attitude est évidemment scandaleuse. Combien de temps va encore durer la gabegie financière de la filière apicole ? En période de crise, l’argent du contribuable doit plus que jamais être dépensé de manière efficace. Or, depuis des années, la filière s’enfonce dans la crise. Quand à l’ANSES, le fait de laisser François Gerster agir de la sorte laisse pantois… Les abeilles ne s’en porteront pas mieux.
(NB : merci à un fidèle lecteur de nous avoir transmis les éléments)
Cette personne est bien obligé de caché son incompétence passée derrière un coupable facile.
Minable jusqu’au bout!!!!!