Séralini déterre l’affaire Glöckner

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Sans titreCe mardi 26 janvier, Gilles-Eric Séralini fera une conférence de presse au Parlement européen, en présence de Michèle Rivasi et José Bové, afin de révéler que « le premier OGM Bt commercialisé était toxique à long terme pour les animaux ». En fait, le professeur caennais déterre une vieille histoire, celle des douze vaches de l’agriculteur allemand Gottfried Glöckner, mortes en 2002 alors qu’elles avaient été alimentées avec du maïs OGM de la société suisse Syngenta. Avant de nous pencher sur les nouveaux éléments censés être présentés par Séralini, il est bon de voir ce qu’écrivait la revue Agriculture & Environnement en 2007, alors qu’Envoyé Spécial se faisait l’écho de cette affaire :

« Le reportage incrimine ouvertement le maïs OGM. Or, quelles preuves la journaliste apporte-t-elle pour étayer ses accusations ? Aucune ! Pire, elle passe entièrement sous silence les conclusions de la cour du tribunal de Giessen (Allemagne), où l’affaire a été jugée suite à l’action en justice intentée par l’agriculteur contre Syngenta. Rendu le 7 mars 2007, le verdict est sans équivoque : plusieurs instances indépendantes, dont le Département des pathologies vétérinaires de l’Université de Giessen et le Robert Koch-Institut, ont en effet conclu que les décès résultaient d’un empoisonnement par des mycotoxines, aggravé d’une infection par l’agent du botulisme (la bactérie Clostridium botulinum). En clair, l’agriculteur allemand nourrissait son cheptel avec des aliments avariés. Rien à voir avec un problème de maïs OGM ! Par la suite, M. Glöckner a tenté de faire porter le chapeau de son incurie à une « méchante » multinationale, alors que dès le 18 février 2002, il disposait de l’avis des experts du Robert Koch-Institut, qui stipulait : « Selon les informations disponibles que nous avons évaluées, il n’y a aucune raison de suspecter que les problèmes occasionnés dans votre exploitation aient un lien de causalité avec la toxine Bt du maïs OGM 176 ». La basse manœuvre de l’agriculteur a été facilement démasquée par les autorités sanitaires allemandes. Ce qui explique pourquoi Greenpeace, également manipulée dans cette affaire, est devenue depuis si discrète sur ce cas ; d’autant plus que M. Glöckner s’est révélé être un personnage peu fréquentable. Il se trouve en effet depuis mars 2006 en prison, où il purge une peine de trente mois pour coups et blessures sur son épouse et ses enfants, prononcée le 14 mars 2004. Là non plus, rien à voir avec les OGM ! »

A noter que Gilles-Eric Séralini est bien au fait des problèmes personnels de Monsieur Glöckner. D’ailleurs, il vole à sa rescousse dans un court commentaire publié dans Scholarly Journal of Agricultural Science, dans lequel le responsable du CRIIGEN explique que les accusations de violence contre Monsieur Glöckner ont été lancées par sa femme « sans autre témoignage médical ou autre », laissant entendre aussi à demi-mots qu’elle aurait été sous pression de Syngenta. Il précise que si la sentence a été sévère à l’encontre de Monsieur Glöckner (prison ferme entre 2006 et 2007), c’est parce que ni lui ni son avocat ne s’étaient présentés lors du jugement. A vous de juger…

 

Sources
http://www.agriculture-environnement.fr/actualites,12/ogm-envoye-special-ou-envoye-specieux,207
http://www.agriculture-environnement.fr/dossiers/biotechnologie/des-coccinelles-au-service-du-lobby-anti-ogm,788
http://scholarly-journals.com/sjas/archive/2016/January/pdf/Gl%C3%B6ckner%20and%20S%C3%A9ralini.pdf
http://scholarly-journals.com/sjas/archive/2016/January/pdf/S%C3%A9ralini.pdf

 

 

16 commentaires sur “Séralini déterre l’affaire Glöckner

  1. Ca n’a pas l’air de faire beaucoup le buzz, cette conférence de presse.
    Une recherche Google sur les mots « Conférence de presse Séralini » ne donne aucune actualité récente

    1. C’est exact, mais ça a tout l’air d’être une conférence de presse pour les copains et les coquins : un auditoire trié sur le volet, militant, qui sera chargé de diffuser la « bonne nouvelle ».

      Voyez ce message que Mme Rivasi a « retweeté » comme s’il s’agissait d’une nouvelle d’une extraordinaire importance :

      https://twitter.com/GMOFreeEU/status/690472464414023680

      Décidément, on patauge dans la médiocrité.

  2. @ Wackes Seppi :
    Est ce que par hasard vous connaissez la revue « Scholarly Journal of Agricultural Sciences » dans laquelle GES publie sa dernière bouse ?
    Encore une revue à faible facteur d’impact, ou une revue prédatrice ?
    En suivant la procédure décrite par openarchiv, je n’ai pas trouvé la revue

  3. Je confirme : il faut payer pour publier dans cette revue, basée au Nigeria…
    Ca ne sent pas très bon,; ça

  4. Bientôt il fera la révélation que le meurtre de JFK était organisé par Monsanto.

  5. Dieu que les gens sont méchants ! Oser faire des remarques désagréables sur notre éminent GES, aux compétences universelles et universellement reconnues.
    J’en veux pour preuve cet article paru le 17 novembre dernier dans la revue « Le Scienze », édition italienne du Scientific American, donc l’équivalent de « Pour la Science » sous le titre : Xylella : la crise des oliviers salentins entre science et complotisme

    http://www.lescienze.it/news/2015/11/17/news/xylella_tar_lazio_sentenza_olivi_abbattimento-2847985/

    Je traduis à la volée les deux passages où il est question de notre GES national que manifestement le monde entier nous envie.
    Les auteures commencent par énumérer toute une série de fantasmes qui ont cours dans les Pouilles sur les causes du dessèchement des oliviers, dont l’un est particulièrement croquignolé : le responsable de tout serait Monsanto (quelle originalité !) qui ferait mourir (comment?) les oliviers séculaires pour vendre des oliviers GM, que cette firme n’a jamais produits et qui pour l’heure n’existent pas. Elles concluent à la défiance totale du public vis à vis des affirmations des scientifiques et écrivent :
    « Ceci (la défiance) est confirmée par un congrès tenu récemment à Gallipoli. Certaines associations d’habitants ont choisi pour champion Gille-Eric Séralini, connu pour avoir publié une étude controversée, désavouée par la communauté scientifique, sur la cancérogénicité d’un maïs GM et d’un pesticide, produits tous les deux par Monsanto. »

    « Au cours de cette rencontre, Séralini a présenté ses propres théories sur Xylella fastidiosa, en ciblant comme responsable du dessèchement l’utilisation de pesticides et proposant de résoudre le problème par la plantation des plantes aromatiques à coté des oliviers. Il n’a pas omis, en outre, de faire référence aux fantomatiques oliviers GM. Les organisateurs de cette rencontre sont en train de recueillir des fonds pour permettre a Séralini de revenir dans les Pouilles et de réaliser une expertise à présenter à la Commission Européenne, malgré l’incompétence du chercheur sur ce sujet.»

    Quand on vous dit que le monde entier nous l’envie !

  6. Le mais BT OGM est supposé être efficace contre les pyrales du mais, elle mêmes responsables de perforations favorisant le développement de mycotoxines, pouvant être mortelles pour le bétail. Il n’est donc pas exclu qu’il y ait un lien entre mais OGM et problèmes santé du bétail. Mais, je pense qu’aucune firme ne promet d’efficacité contre les mycotoxines. Si il y a eu inefficacité contre les pyrales il faudrait comprendre pourquoi ( bien qu’OGM la résistance des insectes est toujours possible).en Allemagne ces insectes sont peu présents (vs USA), il est donc difficile d’imaginer que ce soit la cause des problèmes.

  7. Il faudrait préciser de quelles mycotoxines il s’agit.Se sont elles développées aux champs ou bien pendant le stockage.Si il y a aussi du clostridium on peut penser que les conditions de stockage étaient déplorables et dans ce cas la semence BT ne peut être incriminée

  8. « Séralini a présenté ses propres théories sur Xylella fastidiosa, en ciblant comme responsable du dessèchement l’utilisation de pesticides et proposant de résoudre le problème par la plantation des plantes aromatiques à coté des oliviers. »

    >>> Plantes aromatiques dont notre « international scientist of the year » est, par un heureux hasard, un « éminent spécialiste » …… Et pas de conflits d’intérêts of course!

  9. Ca fait presque pitié, il est arrivé au bout de sa crédibilité. Une revue prédatrice nigériane, sitôt publié, sitôt le site du journal à disparu.

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