Cerise : quand Que Choisir prend les producteurs pour des incompétents

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cerisesA croire que pour Que Choisir, nos producteurs de cerises sont carrément nuls. Confrontés aux invasions de la mouche Drosophila suzukii, ils réclament qu’un seule solution, l’utilisation d’un « pesticide » dangereux pour le consommateur : le diméthoate. Et pourtant la solution existe : utiliser des filets et planter les cerisiers en ligne. Vu de Paris, c’est si simple et presque réaliste (surtout face à d’autres solutions farfelues envisagées comme celle de Jean-Luc Mélenchon « Pour une fois, la France est à la pointe de la lutte contre l’industrie agrochimique et pourra sauvegarder sa production de cerises via des méthodes alternatives, innovantes et non toxiques telles que la mise en place de filet de protection, l’utilisation de répulsif à l’ail ou l’introduction de prédateurs du drosophiles dans les cultures. »)

Sauf que la réalité est un tout petit peu plus compliquée. D’abord sur le diméthoate : l’emballement médiatique ne doit pas faire oublier que le risque sur cette molécule est largement maitrisable. La preuve : depuis 3 ans, une dérogation existait sans que cela soulève des oppositions majeures. Ensuite, la gestion de la Drosophila suzukii :  installer des filets pourquoi pas ? Mais comme le précise l’article de Que Choisir, il faut planter et faire pousser les vergers de cerisiers en axe vertical et palissés (comme des pommiers), et donc abattre les autres ! Sauf que par définition, un cerisier ne pousse pas en quelques minutes…Par ailleurs, beaucoup de producteurs restent dubitatifs sur  la viabilité économique de ce système. Bizarrement Que Choisir n’a pas donné le montant de l’investissement par ha !

Bref, rien n’est simple surtout quand on veut assurer un minimum de rendements pour vivre !

11 commentaires sur “Cerise : quand Que Choisir prend les producteurs pour des incompétents

  1. Merde , Mélenchon est une sommité dans le monde scientifique et surtout en agronomie !
    Si ce site ne le sait pas , qui le sait ?

  2. UN des points importants à propos du diméthoate est qu’il vient d’être réévalué et autorisé au Canada avec uneLMR de 2 ppm, soit 10 fois plus que la LMR de l’UE qui est de 0.2ppm.
    Même en supposant des modèles de consommation différents, on voit qu’on est loin de la même parano au Canada. Pays qui n’est pourtant pas réputé pour être laxiste.

    1. Mauvaise analyse !

      « L’exemple de la cerise montre un énorme « n’importe quoi » dans la concrétisation de cette intention (aller vers le zéro pesticide) »

      Non, ce n’est pas du n’importe quoi ! Le ministère de ce cher Stéphane Le Foll se fait le VRP des spinosines et du cyantraniliprole.

      Je plaisante, évidemment, en grinçant des dents.

      Par ailleurs, je suis intrigué, ayant du mal avec le site ephy.anses dont l’ergonomie me paraît absolument détestable : les produits dont on parle sont-ils autorisés sur cerisier et Drosophila suzukii ?

  3. Si cyantraniliprole est aussi efficace que le diméthoate ou presque, la substitution peut avoir du sens.

    Le diméthoate indépendamment du fait qu’effectivement le risque était relatif restait le seul pesticide qui soit sujet d’inquiétude, relative, pour un très gros consommateur de cerise dans les rapport EAT de l’ANSES. Difficile de faire comme si, avec des ONG et médias très remontés.

    Les associations de consommateurs et les ONG sont visiblement beaucoup moins à cheval sur la charcuterie, l’essence sans plomb mais avec benzène, la vie citadine ( et ses nombreuses pollutions dont celle de l’air très très moyen à Paris ces jours ci) et je ne citerai pas l’alcool et le tabac .

    1. « Difficile de faire comme si, avec des ONG et médias très remontés. »

      C’est exact. Mais on n’est pas obligé de « faire comme si ».

      Un homme politique responsable ne devrait pas dire :

      « Je suis un homme politique, un leader… je les suis. »

      Mais :

      Je suis un homme politique, un leader… je leur explique. »

      Les professions de l’agroalimentaire devraient aussi être bien plus présentes sur le front des médias.

  4. L’air de Paris est vraiment de qualité très moyenne actuellement, un coup l’ozone, un coup les PM 10 et un coup le NO2 et rien à voir avec l’agriculture, tout sur Paris sauf l’ozone produit dans la capitale (circulation automobile principalement) mais qui va bruler la végétation à la campagne.
    http://www.rue89lyon.fr/2013/08/25/pollution-ozone-plus-expose-campagne-bord-autoroute/
    « Moins d’ozone au bord des périphériques

    Rien ne sert de courir vous abriter à la campagne lorsqu’un nouveau pic d’ozone est annoncé : ce polluant présente la particularité de toucher davantage les zones péri-urbaines, rurales et d’altitude. En fait, c’est au bord des périphériques que l’ozone est le moins présent. Le directeur du LCSQA en fait la démonstration :

    « Même s’il se forme en ville, lorsqu’il est au contact des gaz d’échappement, une nouvelle réaction se produit dans la foulée et l’ozone est consommé. En revanche, transporté par les masses d’air loin du trafic automobile, ce polluant reste stable. »

    Ce qui signifie qu’on pourra observer de fortes concentrations d’ozone au beau milieu du massif montagneux des Ecrins, alors même qu’on pensait y prendre un bon bol d’air pur. Et Frédéric Bouvier d’ajouter :

    « C’est le weekend que les villes sont davantage exposées à la pollution à l’ozone, lorsqu’il y a moins de circulation. » »

    Fin de citation

    Et les citadins d’accuser les bouseux de les empoisonner!

  5. Le pb n’est pas que technique (pose de filets ), il est aussi économique à l’échelle d’un territoire . En effet les cerisiers sont installés sur de petites exploitations en majorité , morcellées ,qui choisissent (choisissaient ?) cette culture parce que sur de petites parcelles morcelées on avait une rentabilité encore intéressante dans une zône située sur les terrasses du Mt Ventoux et du Luberon(je parle du Vaucluse où je suis producteur) Hé oui les arbres « à noyaux ne fonctionnent pas comme les arbres . ,La pose de filets suppose des terres plates , à l’abri du vent (bonjour le mistral …)de grosses exploitations … Sans compter qu’on maitrise encore très mal la conduite en axe du cerisier .

  6. (suite)
    Hé oui les arbres « à noyaux » ne fonctionnent pas comme les arbres « à pépin » type pommier. Est donc remise en question l’existence même de la culture du cerisier sur cette zône .

  7. Arboriculteurs ruinés, consommateurs privés de cerises. Jackpot pour le FN. Bravo Le Foll !

  8. « Cerise : quand Que Choisir prend les producteurs pour des incompétents »

    >>> C’est curieux de constater qu’il suffit de posséder la carte de presse pour devenir instantanément plus savant, cultivé, expert, compétent, etc … que quiconque dans tous les domaines à la fois….

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