I-Télé : Quand le projet d’interdiction du glyphosate se heurte au principe de réalité

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I-Télé : Quand le projet d'interdiction du glyphosate se heurte au principe de réalité« Depuis plus de 20 ans, Christophe traite les 240 hectares de son exploitation au glyphosate. Pour ce champ de colza, la dernière utilisation date du mois d’août, avant les semis : un litre par hectare. Une opération destinée à nettoyer la parcelle. » Ainsi commence le sujet diffusé sur la chaîne I>Télé ce jeudi, sujet intitulé : « Quelles solutions pour les agriculteurs en cas d’interdiction ? » Les journalistes se gardent bien de répondre à la question posée car il n’y en a pas de satisfaisantes. Christophe, l’agriculteur interrogé, explique pourquoi il utilise le glyphosate : « On est obligé de laisser une repousse pendant quatre semaines donc qui dit quatre semaines dit développement des vivaces et des mauvaises herbes. Donc si on intervient au bout de quatre semaines et que derrière, on n’a pas les conditions idéales, c’est-à-dire un sol séchant, on a recours à l’intervention chimique dans ces cas-là ». Mais si l’interdiction du glyphosate était votée (le vote vient d’être ajourné en raison de l’absence de majorité qualifiée, ndlr) ? « Demain, si on n’a plus de RoundUp, on va être obligé de travailler avec d’autres matières actives dont la dose sera plus élevée », explique Christophe. Jérôme Tschenn, conseiller de la Chambre agricole de Haute-Saône, avertit : « Si on arrête brutalement le glyphosate, on aura des difficultés à mettre en place des techniques alternatives. » Il continue : « Il y a des solutions de biocontrôle qui arrivent sur le marché mais qui ne sont pas adaptées aux grandes cultures. » Et la journaliste d’espérer « un appui des pouvoirs publics pour trouver des solutions alternatives », reconnaissant de facto l’impossibilité pratique d’interdire aujourd’hui le glyphosate :

12 commentaires sur “I-Télé : Quand le projet d’interdiction du glyphosate se heurte au principe de réalité

  1. « l’appui des pouvoirs publics pour trouver des solutions alternatives »

    Bien sûr, c’est bien connu que les « pouvoirs publics » ont la soluce, c’est tellement évident. qu’on n’y avait pas songé avant.
    On est encore et toujours dans la pensée magique.
    En fait, si, il y en a des soluces, telles que le labour, quitte à passer des heures sur le tracteur et cramer du carburant. Bon, je ne propose pas le désherbage manuel, avec des enfants, non, c’est du passé ça.

    On peut quand même être étonné de voir se perpétuer cette croyance en la puissance des pouvoirs publics sur le quotidien de chacun.

  2. @douar
    « Bon, je ne propose pas le désherbage manuel, avec des enfants, non, c’est du passé ça. »

    >>> Ne vous marrez pas, çà pourrait bien revenir si on continue à déconner à plein boyaux avec le principe de précautions, les interdictions injustifiées de tout et de rien à tout bout de champ , l’empilement de normes plus ou moins farfelues et inutiles les unes que les autres, la transformation de l’écologie en pratique religieuse obscurantiste….

  3. Où sont les solutions de « biocontrôle » contre les mauvaises herbes — oups ! les adventices ?

  4. Ce qui est rigolo dans cette affaire est que rapidement, en cas d’interdiction du glyphosate, en cas ,car ce n’est pas fait au niveau européen, on va remplacer le glyphosate par des techniques mécaniques, avec herses, cultivateurs, rouleaux …. moins efficaces, plus chronophages…

    Le paradoxe veut que le ministre actuel de l’agriculture a démarré son mandat avec un objectif de réduire justement le travail du sol, pour rendre le bénéfice carbone de l’agriculture maximum, limiter notre dépendance au pétrole et aux intrants importés, éviter de maltraiter les sols et l’érosion qui est associée, érosion principale source d’infertilité et de dégradation des sols dans le monde …et en France bref jouer à fond sur le concept de durabilité.

    Le travail du sol et le désherbage mécanique , surtout par temps sec, pour être plus efficace, sont en outre une des principales causes d’émission de particules PM10 dans l’atmosphère en sus des PM2 qui résultent du transport routier de la production d’énergie et de l’épandage de fertilisants dégageant de l’ammoniac donc principalement la matière organique ( qui implique aussi et surtout le bio).

    Cette agriculture de conservation ( des sols) sans travail et sans labour reste fortement dépendante du glyphosate.

    Nous pouvons nous livrer à un exercice amusant : dans l’épandage du glyphosate sur une parcelle, qu’est ce qui est le plus dangereux:
    – le glyphosate?
    – les surfactants associés ??
    – ou les imbrulés, HAP, NOX, microparticules dégagés par le moteur du tracteur???
    polluants dont on ne parle jamais mais qui constitueront un objet de règlementation en 2019 pour les moteurs de tracteurs agricole considérant qu’il y a risque, sérieux, pour l’agriculteur qui conduit le tracteur et les riverains des parcelles, l’ensemble de ces polluants : imbrulés, HAP, NOX étant des cancérigènes certains, isolément et davantage associés et sans polémique à ce sujet dans la bobo presse.

    On aimera que la presse bobo (majoritaire) ou pas bobo ( rare) parle aussi de cela!

    Au fait lorsque l’agriculteur abandonne le glyphosate pour les techniques alternatives il émet beaucoup plus de microparticules,imbrulés, HAP, NOX…. C’est en principe cette voie que va recommander l’INRA lorsqu’elle sera consultée.

  5. « Mais si l’interdiction du glyphosate était votée (le vote vient d’être ajourné en raison de l’absence de majorité qualifiée, ndlr)  »
    Je pense que l’on s’achemine très vite vers le même compromis que pour les OGM : Chaque pays fera comme il voudra… Et là la France écolo-compatible prendra un arrêté d’interdiction… Et importera 90 % de son blé l’année d’après !!!!

    D’accord avec Roger : on va forcer les écolos à aller dans les champs désherber à la main et sans abimer la culture… Pas sur qu’ils soient tous d’accord, mais on leur rappellera que c’est pour le bien de « mère Gaia » et qu’ils doivent donc participer à la réduction des gaz à effets de serres…

    Les solutions « alternatives » n’existent que pour les rues des villes et les parcelles des jardiniers du dimanche… Sinon pour les agriculteurs, il n’y a rien !!!
    Donc cela ce traduira par plus de travail avec plus de produits et plus de charge de à l’hectare… Pas vraiment l’objectif des écolos !!!
    En outre, aller dire aux fonctionnaires et écolos bobo que par solidarité ils devront faire comme les agriculteurs : travailler deux fois plus mais avec toujours le même revenus !!!! Pas sur non plus que cela passe très bien chez ces fainéants !!!

    Et je suis d’accord aussi avec Alzine : plus de travail du sol impliquera plus de pollution de l’air !!!

  6. Daniel : « Donc cela ce traduira par plus de travail avec plus de produits et plus de charge de à l’hectare… Pas vraiment l’objectif des écolos !!! – »
    —————
    Ce qu’il ne faut surtout pas oublier de rappeler à l’escrolo, c’est que
    interdiction glyphosate => effondrement du rendement (le rendement en céréales du bio, c’est à peine le tiers ou au mieux la moitié du conventionnel) => déboisement pour maintenir la production (passke la grosse Emmanuelle Coste ou le gros Vincent Placé ne veulent en aucun cas diminuer leurs rations quotidiennes) => zigouillage de la nature et des petits zoiseaux.
    Ouch, la loi des conséquences inattendues a encore frappé. Et ça fait mal quand on est un stupide escrolo.

  7. Le glyphosate n’est nas non plus utilisé dans les mêmes proportions partout et les agriculteurs font attention à l’utiliser en dernier recours, donc même pour l’agriculture de conservation qui commence à être critiquée par la sphère ecobio (voir Basta : agriculture soutenue par les « multinationales » pour utiliser plus de pesticides) ce n’est pas aussi simple. Sinon, l’INRA cherche aussi des techniques et itinéraires pour réduire son usage avec les bons couverts, les bonnes rotations : il y a beaucoup de travail sur les variétés des couverts permanents.

  8. C’est simple, si le glyphosate disparait , dans beaucoup d’endroit ce sera le retour de la charrue et de l’érosion !!!

    1. Et ce sera une augmentation du coût
      de production et une diminution du rendement. L’asphyxie économique de l’agriculture. Un bon départ pour la décroissance et pour la poursuite de
      l’assassinat de l’économie française.

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