Interdiction du diméthoate : la cerise confite française va-t-elle disparaître ?

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cerises

La revue indépendante Agriculture et Environnement du mois de mai (il est possible de la découvrir gratuitement ici) attire notre attention sur le cas de la cerise confite française dont la production pèse 40 millions d’euros, à 70% exportée, partagée entre deux entreprises : Aptunion et la Maison Léopold Marliagues. « Leurs cerises proviennent pour 90% de vergers situés près de leurs unités de production » précise Gil Rivière-Wekstein, l’auteur du papier, ce qui « leur permet de revendiquer leur origine provençale » et de « tenir la dragée haute à [leurs] concurrents, qui s’approvisionnent essentiellement en Turquie, en Bulgarie et en Roumanie », explique Olivier Charles, le PDG d’Aptunion. Aujourd’hui, malgré des investissements lourds dans l’indispensable mécanisation du verger, l’interdiction précipitée du diméthoate menace l’existence même de ces pépites françaises. « Malgré tous nos efforts, avec cette interdiction, c’est toute une activité locale et un savoir-faire patrimonial qui risquent de disparaître, dans un des territoires les plus pauvres de France », déplore l’industriel auprès d’Agriculture et Environnement. Sa crainte ? Voir ses clients délaisser le marché français de la cerise confite en raison d’une augmentation évidente du prix de production. « Avec les méthodes alternatives que propose le ministre, la cerise sera hors de prix et de moins bonne qualité », affirme Olivier Charles qui a tenté une opération de la dernière chance auprès du cabinet du Premier ministre Manuel Valls, sans succès. « Le PDG d’Aptunion a beau avoir expliqué à cette occasion qu’à l’issue des deux phases de rinçage des cerises, il n’y a aucun résidu de diméthoate, il n’a pas obtenu gain de cause. » Résultat, selon Agriculture et Environnement, « alors que l’industrie de la cerise confite peut parfaitement continuer à importer des cerises traitées au diméthoate provenant de pays étrangers, les producteurs français devront utiliser des méthodes alternatives, plus onéreuses et moins efficaces. Pour mettre en péril les emplois locaux, on ne peut pas faire mieux. »