A l’occasion d’un colloque ayant réuni 250 scientifiques internationaux à Paris début septembre portant sur les résidus de médicaments dans l’environnement, le site Actu-environnement a interrogé Yves Lévi, professeur à la faculté de Pharmacie de l’Université Paris-Sud sur les risques pour l’homme et pour l’environnement.
Ce qui ressort globalement, c’est que le travail d’évaluation est partiel et que beaucoup reste à faire.
Le risque pour la faune exposée dans les rivières à ces résidus, en complément de tous les autres polluants – les pesticides, les plastifiants, les retardateurs de flamme … – est plus significatif que celui pour l’Homme qui boit une eau du robinet traitée par les stations de potabilisation. Selon les analyses de risques menées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) parues en mai 2013 sur quelques molécules, le risque pour la santé humaine est faible voire négligeable. Dans son étude, l’Anses a évalué l’exposition à deux médicaments, retrouvés à très faible dose, dans certaines eaux potables : la carbamazépine, une substance utilisée en médecine humaine pour ses propriétés antiépileptiques, neurotropes et psychotropes, et la danofloxacine, un antibiotique utilisé en médecine vétérinaire. L’Anses a également analysé deux de leurs métabolites [composés issus de la dégradation dans le corps, ndlr]. Ce travail n’a pu être réalisé que sur ces quelques molécules car pour la plupart des autres, les données ne sont pas suffisantes. Ceci empêche d’évaluer les risques réels pour la population.
Les risques pour l’Homme liés à l’absorption éventuelle de petites doses de résidus de médicaments dans certaines eaux du robinet pendant la vie entière restent à évaluer. Il faudrait pouvoir évaluer les effets notamment pour les populations les plus sensibles comme les enfants ou les femmes enceintes. Il reste également à mesurer les apports par d’autres sources d’exposition et principalement l’alimentation. Les données sur l’imprégnation animale (bovins, ovins, volailles, poissons, …) sont très rares alors qu’elles présentent un grand intérêt pour les expositions humaines. Les effets des mélanges avec les autres polluants ne sont également pas analysés. Les informations sur les impacts pour la faune et la flore progressent mais sont encore à développer. Dans les dossiers des autorisations de mise sur le marché des médicaments, les relations dose-effet aux doses environnementales ne sont pas assez établies.
Et du côté du ministère de l’environnement ? Visiblement, on agit avec un plan de lutte contre les micropolluants. Sur son caractère ambitieux, notre scientifique botte en touche : « Ce qui est important, ce sont les investissements qui seront octroyés dans le cadre de ce plan. »
Reste que d’’un point de vue médiatique, on entend peu Ségolène Royal sur le sujet. C’est certain que « faire le ménage » dans une jardinerie en débarrassant quelques rayons de « Roundup », ca fait venir les caméras !
Imaginez seulement un instant notre ministre faire la même chose dans une pharmacie avec les boites de paracétamol !
Ce n’eSt pas la peine d’attaquer les médicaments , sous prétexte que les pesticides sont attaqués
Je vous signale qu’un nombre très important de médicaments de très grande qualité et efficacité ont été supprimés , ( et je suis sceptique sur le sérieux des études qui ont permis cela ) et cela manque cruellement à de vrais malades
Tout le monde s’en fiche , excepté quelques professionnels de santé
Donc si vous voulez qu’on ait plus de médicaments efficaces , continuez , et puis plus de pesticides non plus
Allons tout de suite vivre comme chasseurs cueilleuros dans les forêts , l’éden en somme
C’est peut être l’objectif de l’état pour faire des économies en faisant d’une pierre deux coups: moins de médicaments et plus de morts précoces ( donc moins de retraite).
La France reste malgré tout une très grosse consommatrice de médicaments (+30% par habitant par rapport à des pays européens comparables sur le plan de la richesse et avec une population bien plus âgée donc théoriquement bien plus consommatrice) en particulier de pilules contraceptives perturbateur endocrinien majeur. C’est un contaminant majeur des cours d’eau et même eaux souterraines. Normal ces molécules, anciennes, Ethinyl-Oestradiol en particulier, sont faites pour être solubles et bien circuler dans l’organisme, comme dans l’eau des rivières et l’eau qui s’infiltre.
Avec 55% de la populations sous PE anticonceptionnel ( 70% pour une classe d’age), la France constitue un record contre 20 à 25% dans des pays comparables, la diversification des méthodes de contraception permettant la réduction de la consommation et le relargage de ce médicament hautement toxique pour la faune aquatique, mais pas que.
Cela ne veut pas dire supprimer mais rationaliser l’usage pour le réduire. Un plan écopilule PE comme il existe un plan ecophyto, 50 % en moins en 10 ans puisque d’autres méthodes alternatives existent et , dans ce cas, fonctionnent bien.
Le paradoxe veut que la surveillance des médicaments est quasi nulle, les études des conséquences environnementales inexistantes car non demandées et pourtant ces molécules sont autorisées et largement utilisées.
Évidemment si l’on étudie pas l’effet sur l’environnement ( ou la santé des femmes / effets secondaires long terme) et si l’on ne recherche pas dans les compartiments de l’environnement, on peut dormir rassuré.
C’est l’écart abyssal avec ce qui est demandé pour les pesticides qui pose question alors que les médicaments sont composés de principes très actifs sur les organismes vivants sans se préoccuper de leur devenir dans l’environnement, ils sont excrétés, point … les métabolites ???? ou presque.
Comme si le projecteur était exagérément braqué sur les pesticides pour laisser les médicaments dans l’ombre.
Les cas du fipronil, médicament vétérinaire largement utilisé sur les chiens et chats, y compris à mains nues ou de la permethrine, idem sur le chien mais aussi en pommade sur les Hommes, l’un et l’autre interdit en agriculture avec des applicateurs protégés de pied en cap, parce que présentant un éventuel risque santé en agriculture…. c’est aussi cela qui pose question, non pas le fait que ces substances soient encore autorisées en médecine vétérinaire ou humaine mais leur interdiction en agriculture pour des applicateurs bien protégés.
Comme d’habitude , beaucoup de belles paroles , que savez vous de la réalité . Avez vous des sources scientifiques sérieuses , car une trace dans l’eau de médicaments ou de pesticides ne constitue pas un danger , en tout il faut savoir raison garder
Beaucoup trop de médicaments ont été supprimés , à l’heure actuelle , on préférera choisir un médicament à l’efficacité moindre , au détriment des patients
Toujours l’esprit bobo écolo bio qui plane et détruit tout
Vous utilisez les mêmes arguments que ceux que vous combattez pour les pesticides
Que savons nous de la réalité ?
Pas grand chose pour les médicaments dans l’eau potable et les eaux de surface et souterraines contrairement aux pesticides.
C’est le constat que font la quasi totalité des scientifiques, des sénateurs et des chercheurs de l’ANSES, mais face à ce constat: « on ne sait rien et on ne cherche pas vraiment à savoir », c’est le constat d’inaction… au cas où il y aurait beaucoup trop à voir.
D’ailleurs s’agissant de pesticides, toujours la même rengaine, détection = immonde risque :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/picardie/oise/oise-attention-pesticides-eau-du-robinet-1103335.html
Ici un dépassement pour un métabolite de l’atrazine, sachant que l’atrazine a été interdite en France en 2003, elle n’a été interdite en Suisse qu’en 2011 et elle est toujours autorisée aux USA, au Canada et en Australie entre autre, pays qui s’inquiètent, eux , de la présence de médicaments dans les eaux, pour l’environnement , notamment la faune aquatique mais aussi pour les humains qui consomment l’eau, même après traitement.
Ici type de communication commune au Canada- http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/science/2015/02/06/001-medicament-eau-poissons.shtml
, c’est très rare de voir l’équivalent dans la presse française, en revanche sur les pesticides, c’est la curée.
Un étude intéressante conduite au Canada faisait le parallèle entre la consommation d’Ethinyl oestradiol dans différents pays et le % de cancer de la prostate dans la population et posait l’hypothèse, solide, d’une exposition via l’eau de boisson (l’Ethinyl oestradiol après avoir été ingéré étant excrété par les femmes et se retrouvant dans les eaux de surface et les eaux souterraines) … certes corrélation ne signifie pas causalité , mais …