Les médias ne font plus la différence entre les ONG militantes et les chercheurs

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Le dernier numéro de la lettre d’informations Agriculture Environnement revient sur le dernier coup du lobby du bio organisé via sa succursale parisienne et caution scientifique (!), Générations Futures :

Un regard raisonnable sur les données récoltées par Générations Futures dans son « enquête » ne peut aboutir qu’à une seule conclusion : la consommation de ces mueslis est sans aucun risque pour les enfants. «Quand on prend le “pire” muesli, All Bran Fruit’ fibres Kellogs, et le “pire” pesticide qu’il contient, le chlorpyriphos-éthyl (même le nom a l’air méchant), on voit qu’il faut ingérer chaque jour 2,5 kilos de muesli pour atteindre la dose journalière admissible (DJA), soit près de 56 bols de céréales (de 45 g, comme il est conseillé) chaque matin », note le site La Théière Cosmique, qui s’étonne de la couverture de presse alarmante suscitée par les travaux de GF. « Est-il normal qu’un bête blogueur puisse proposer une analyse de meilleure qualité et en soit réduit à dénoncer ceux qui ont pour déontologie de vérifier les informations qu’ils décident de transmettre ? », s’interroge l’auteur. Ces propos sont partagés par le Pr Didier Raoult, auteur de plus de 2 000 articles scientifiques référencés, dont six parus dans Science et deux dans Nature. Lui aussi tire la sonnette d’alarme sur le manque total de recul de la communauté des journalistes face à la communication d’une petite association militante. « Il est important, déontologiquement, que la presse, en particulier celle spécialisée dans l’information médicale, fasse la différence entre la communication des ONG – ici, une association écologiste sort des résultats que personne ne connaît ni ne peut vérifier, et qui n’ont fait l’objet d’aucune publication scientifique –, et la communication des chercheurs dont on peut analyser les résultats, et qui ne se fait qu’après publication dans des journaux d’un certain niveau », souligne-t-il.

A noter qu’en plus d’être une association écologiste militante, Générations Futures « est financée par des sociétés actives dans le secteur (du bio), dont le distributeur Biocoop », rappelle le journaliste Erwan Seznec, « elle est de parti-pris ».

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7 commentaires sur “Les médias ne font plus la différence entre les ONG militantes et les chercheurs

  1. On notera en outre que si le « chlorpyriphos-éthyl (même le nom a l’air méchant) » est bien présent dans les céréales consommées, ici muesli mais aussi le pain en particulier le pain complet, son usage, selon des informations il est vrai peu diffusées ni reprises dans la presse grand public, est liée à la conservation du grain.
    On pourra lire http://www.rencontres-qualimediterranee.fr/2013/Rencontres-2013/PDF-Rencontres-2013/j1/Atelier4/2_atelier_4_francis_fleurat.pdf
    Les doses rencontrées sont très inférieures à la DJA, donc sans conséquences du point de vue de la toxicologie.

    Rien à voir avec un tracteur pulvérisant des champs dans la nature mais un procédé dans les silos, après la récolte, pour que les insectes ne dégradent pas le grain stockés et ne se retrouvent pas dans la céréale que l’on mange, avec aussi une altération de la qualité ou niveau du goûts ou des risques de moisissure augmentés.
    La présentation en document joint pose le problème d’autres substances, dont on parle moins et notamment du BPO ( butoxyde de piperonyl) qui est associé à des insecticides « naturels » et dont l’impact sanitaire reste très discuté et assez mal évalué, pour certains toxicologues non militants, potentiellement préoccupant.

    On relèvera enfin que selon les dernières études de l’ANSES (EAT), ce sont les métaux lourds, les contaminants ubiquitaires ( dont les fameuses dioxines aussi perturbateurs endocriniens très préoccupants) ou des mycotoxines qui posent réellement problème dans l’alimentation des français.

    Cette attaque de GF contre les mueslis non bio serait -elle un nième rideau de fumée pour éviter de voir des contaminants plus préoccupants, plus naturels ou plus anciens ( dioxines, plomb, ….) mais pour lesquels les GMS de la distribution ne veulent pas une trop forte attention du public, car plus complexe à gérer, le « troupeau » (nous) ayant besoin de messages simples et pas de comprendre, dans le meilleurs des mondes que les Zélites veulent pour le « troupeau ».
    Cette méthode a longtemps été utilisée par les lobbyistes des marchands de cigarettes.

    1. « Cette attaque de GF contre les mueslis non bio serait -elle un nième rideau de fumée pour éviter de voir des contaminants plus préoccupants, plus naturels ou plus anciens ( dioxines, plomb, ….) »

      Non. Cette attaque de GF a pour double objet d’entretenir le fond de commerce et de répondre aux attentes de ses financeurs.

  2. La question de durée de toute étude scientifique puis celle de sa médiatisation a posteriori de façon rigoureuse, absente des médias « grand public », jouent en défaveur de la démarche scientifique, eu égard à sa lenteur.
    Comme l’avait pour sa part relevé la philosophe Hannah Arendt :
    « Le mensonge est plus fort que la vérité, car il comble l’attente. »
    « Le mensonge, lorsqu’il est organisé de façon systématique, constitue une arme politique extrêmement efficace. »

  3. Avant de critiquer, allez donc sur le site de Générations Futures pour voir leurs finacements. Un budget de 250 000 à 300 000 euros par an, ça ne va pas chercher bien loin sachant qu’ils ont quelques salariés.

    ARTICLE 6 : Les ressources de l’Association
    Les ressources de l’Association sont constituées:

    des cotisations annuelles versées par les membres,.
    de dons manuels, apports et de toute recette de mécénat autorisés par les textes en vigueur ;des subventions qui pourraient lui être octroyées par des personnes morales, privées ou publiques de recettes diverses provenant de la vente de publications ou de prestations assurées par l’association, sans que ces activités revêtent le caractère d’opération commerciale ;des emprunts ou avances de trésorerie auprès d’organisations habilitées;
    des intérêts et revenus des biens et valeurs qu’elle possède ;
    et par toutes autres ressources qui ne soient pas contraires à la législation en vigueur.

    Notre budget
    Notre association se donne les moyens de trouver des financements la rendant autonome et indépendante.

    Avec un budget moyen de 250 000 à 300 000 euros, notre association recherche en permanence l’efficacité pour l’euro investi par ses financeurs produise des actions visibles.

    Pour plus d’informations sur l’association rendez-vous sur http://www.generations-futures.fr
    2015 – Rapport d’activité: rapport_activites_2015_final

  4. L’étude de Thalassa montrant que le Saumon bio est plus toxique que le saumon d’élévage est passé sous silence ou quasiment dans les grands médias… Ou super minimisée par des journalistes complaisants / militants écologistes.
    Voir pour cela les propos de Pujadas minimisant le problème en disant que finalement les contaminations étaient en deçà des normes. Et la journaliste qui présente le sujet d’acquiescer !!!
    Conclusion :
    – quand c’est le conventionnel, les journalistes vont monter en épingle un non fait
    – quand c’est le bio… chut silence, tout va bien !!!

Les commentaires sont fermés.