Perturbateurs endocriniens : quand l’absurdité conduit à arracher toutes les vignes françaises

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Sans titreRémy Slama, épidémiologiste environnemental et directeur de recherche à l’Inserm est un des acteurs dans le débat public sur la définition juridique des perturbateurs endocriniens au niveau européeen. Sa position est claire et connue de longue date. Dans une récente interview,  il s’essaie à une comparaison entre les perturbateurs endocriniens et la consommation d’alcool pour démonter l’argumentation du secteur de l’industrie (UIC, Jean Pelin). Celle-ci demandant une approche mesurable et basée sur l’exposition et la puissance.

Extrait :

I&T : Pourquoi la logique de dose limite ne pourrait-elle pas se justifier ?

R.S. : D’un point de vue réglementaire, il est pratique d’avoir un seuil. Mais cette logique a peu de chances d’être valable en toute situation. Les relations entre système hormonal et système endocrinien ne sont pas linéaires. Des variations très subtiles peuvent avoir des effets importants, qui ne correspondent pas à une logique dose-réponse. Certaines substances considérées seules ne sont pas dangereuses mais le deviennent mélangées à d’autres. Même si les effets étaient linéaires, la puissance seule ne suffit pas pour avoir une idée des effets sanitaires, elle prend son sens quand on la combine à l’exposition de la population. Prenons l’exemple de la bière et de la Vodka. La seconde est plus alcoolisée que la première, mais la réalité de leurs effets sanitaire est liée à ce que consomment les gens, et il est probable que la bière fait autant de dégâts dans la population que la Vodka.

 

Son affirmation sur des dégâts comparables entre la bière et la vodka peut être discutée mais sa position vise finalement à interdire toutes les boissons alcoolisées. Cette approche développée au nom d’un idéal de pureté par des ONG conduit à ce type de décision. Si on ne veut pas gérer le risque en supprimant le danger, il faut arracher toutes les vignes françaises.

4 commentaires sur “Perturbateurs endocriniens : quand l’absurdité conduit à arracher toutes les vignes françaises

  1. Ce qui est surtout surprenant c’est cette phrase :
    « Des variations très subtiles peuvent avoir des effets importants, qui ne correspondent pas à une logique dose-réponse »
    Si une variation « subtile » entraine une réponse forte… Ne serait-ce pas la définition d’un effet de seuil et et d’un système dose-réponse !!!

  2. l’alcool est un produit cancérigène ( par ingestion ) reconnu (CIRC GT sérieux) comme la cause certaine ou probable de 8 cancers au moins ( dont celui du sein de la femme).
    L’alcool doit -il être interdit?

    Par ailleurs la consommation modérée d’alcool ( max 21 verres de vin rouge pour les Hommes et 14 pour les femmes) augmente l’espérance de vie par rapport à l’abstinence avec une variabilité selon les origines ethniques et l’équipement enzymatique de l’individu. Serait -il bien raisonnable d’interdire l’alcool?

    Les journaleux qui fabriquent à longueur d’article des faits alternatifs depuis 1984 ( la date pas le bouquin) peuvent nous démontrer que le cannabis et le tabac c’est bien et l’alcool c’est mal.

  3. «  »Par ailleurs la consommation modérée d’alcool ( max 21 verres de vin rouge pour les Hommes et 14 pour les femmes) augmente l’espérance de vie par rapport à l’abstinence  »

    il y a autant d’ etudes qui cela que la contraire . Aucune preuve sérieuse à ce qu’avance Alzine qui n’a pas parler de cigarettes.
    J’attends avec impatience sa réaction (habituelle )mesurée et argumentée qui va consister à me ridiculisé/insulté/diffamé ….. au choix.

  4. Ridiculiser ? insulter?? diffamer???
    Non informer!!! simplement informer!
    http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eisxsbv9.pdf
    « En France , les seuils de consommation à risque sont décrits selon cette unité de
    «verre standard consommé » rapportée à une échelle de temps exprimée soit en jour, soit en semaine, selon les organismes émetteurs de l’information
    Pour une femme : > 2 verres standard / jour, soit > 14 verres standard / semaine
    Pour un homme: > 3 verres standard / jour, soit > 21 verres standard / semaine
    ; Et > 4 verres standards par occasion (soirée, fête, repas).
    -Et au moins un jour par semaine sans alcool. »

    et pour les bénéfices, la conclusion de http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/168/?sequence=15
    Il est souligné une consommation régulière, 1 à 2 verres par jour.

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