Bio : moins de biodiversité dans les sols

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Dans son éditorial du 10 février 2017, Philippe Pavard, le rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire La France Agricole, l’affirme, « les sols français ne sont pas ‘morts’, comme il est abusivement prétendu sur les plateaux de télévision, dans certains documentaires alarmistes et par certains élus de la République » (il fait notamment allusion aux propos de la sénatrice Bernadette Bourzai lors d’une conférence de presse du 23 octobre 2012, ndlr). Il rappelle le constat du groupement d’intérêt scientifique Sol (GIS Sol, composé d’une cinquantaine de chercheurs d’une vingtaine d’organismes) dans la première synthèse scientifique jamais écrite sur l’état des sols en France, il y a déjà cinq ans : « L’analyse réalisée sur l’ADN microbien des sols de France, tant en quantité qu’en biodiversité, montre, d’une part, qu’aucun sol ne paraît stérilisé, et que, d’autre part, les micro-organismes représentent un potentiel considérable pour une gestion plus écologique des sols et de la production agricole. » Le projet AgrInnov (2011-2015), construit à partir d’analyses microbiologiques de parcelles et les échantillonnages réalisés par le réseau de la mesure de la qualité des sols (RMQS) sur 2 200 points dans toute la France, confirme cet état de fait. Dans le passionnant dossier consacré à la « vie du sol » et aux « maxi-pouvoirs des micro-organismes » qu’il abrite proposé par ce numéro de La France Agricole, on lit également que « certains sols en agriculture biologique, où le travail du sol est important, présentent moins de biodiversité que des sols en conventionnel » et que « contrairement à certaines idées reçues, les sols agricoles ne sont pas ‘morts’« .

Bref, une fois de plus, la science contredit les affirmations péremptoires des écologistes.

15 commentaires sur “Bio : moins de biodiversité dans les sols

  1. Non, seulement les sols ne sont pas morts mais l’agriculture moderne a appris à les améliorer ( agronomie, pédologie, chimie du sol….).Des sols incultivables sont devenus très fertiles ( apports amendements, matière organique ….). Par contre, sans l’homme certains sols suivent un processus de dégradation ( lessivage de certains éléments etc….).Mais il faut admettre que beaucoup de choses restent à découvrir sur ce qui se passe dans le sol ( vie microbienne….). Là aussi l’homme , pour son plus grand bien, est capable d’améliorer ce que fait la nature .

  2. mais pourquoi cette idée est pratiquement acquise pour les Français que nos sols sont épuisés ?

    1. Parce qu’il y a des charlatans qui ne cessent de la répéter et des médias qui ne cessent de répéter ce que les charlatans ne cessent de répéter.

      Et, bien évidemment, la vérité n’a pas droit au chapitre. Pensez donc… c’est si lucratif les annonces de catastrophes, tant pour les charlatans que pour les médias.

      Pensez-vous que l’éditorial de M. Philippe Pavard aurait des chances de paraître dans la presse autre que spécialisée ?

      1. « Pour reprendre vos messages « a cause des Bourguignon et des Pierre Rabhi ». Savez-vous seulement le travail que mènent ces chercheurs et cet agriculteur avant de critiquer ? On ne peut répondre par l’ignorance. Ce n’est la faute de personnes et encore moins des altermondialistes. Il s’agit de pointer du doigt des pratiques qui sont menés aussi bien en conventionnel que en bio tout en étant conscient que l’agriculture d’après guerre a fortement contribué à l’érosion de nos sols. C’est une réalité mais il est important de dire aussi qu’aujourd’hui beaucoup d’agriculteurs se tournent vers des pratiques plus respectueuses, comme le semis sous couverts, le non labour, la lutte biologique .. Il est certain que le labour que ce soit en conventionnel ou en bio détruisent nos sols par l’oxydation de la matière organique (les écoulements de boues des champs sur les routes, l’eau qui ne s’infiltrent plus dans les sols sont une preuve) ainsi que le retournement des couches où se situent les micro-organismes, que les produits chimiques que ce soit de synthèse ou naturels (certes beaucoup moins utilisés mais certains comme le pyréthre, la roténone ou le spinosad ne sont pas sélectifs) mènent à l’extinction de la vie biologique, que l’excès de nitrates que ce soit de synthèse ou naturel se lessivent et polluent nos nappes phréatiques. Remettons la réalité dans son contexte. Arrêtons ce schéma conventionnel / bio, il s’agit de prendre conscience de pratiques.

  3. Je fais parti des agris français qui ont participé au projet Agrinnov .
    Mes collègues et moi, agriculteurs marnais , 16 exactement ,ont prélevé les échantillons de terre ( vers de terre, ect) , début Février 2014.
    Nous avions choisi des parcelles de blé tendre d’hiver succédant à un colza .
    A part deux agriculteurs ,nous avions tous le même type de sol , calcaire .
    Les résultats de la biomasse microbienne totale ( bactéries et champignons ) étaient bons et point important, ce ne sont pas les membres du groupe qui emploient le moins de produits phyto qui avaient les meilleurs résultats !!!
    Une partie du groupe a refait des analyses de biomasse microbienne début 2016 , les résultats étaient beaucoup moins bons pour l’ensemble du groupe , pourquoi ?, on ne sait pas , mais comme pour les analyses précédentes , l’application plus ou moins importante de phytos n’ a pas d’ influence négative .
    Il faut savoir qu’une analyse complète ( bactéries, champignons, nématodes, vers de terre, ect ) coûte plus de 1500€ ( à moins que le prix est baissé depuis).
    Ces analyses ouvrent des voies non explorées , personnellement je suis très intéressé mais le financement ( Chambre d’agriculture) fait défaut , au moins pour le moment . Dommage .
    Dans tous les cas , les anti-pesticides et plus largement , anti agriculture intensive , peuvent aller se rhabiller !!!

  4. En effet, les sols agricoles ne sont pas morts, la vie arrivera toujours à s’adapter aux produits chimiques et au travail du sol. Cependant, il est évident que l’agriculture à globalement appauvrit la vie du sol.
    Il est vrai que, dans certains cas, l’agriculture biologique peut nuire à la vie du sol de manière plus forte que l’agriculture conventionnelle. Mais il est indéniable que c’est l’agriculture conventionnelle qui est responsable de la majorité de la perte de la vie des sols, et de ses conséquences (perte de matière organique notamment).

    Les médias diffuse allègrement que « les sols agricoles sont morts ».
    En effet ils ne sont pas encore morts. Pour être précis, ils devraient plutôt dire « Les sols sont en train de mourir. »
    Même si les médias ont tendance à simplifier le débat, il reste important de remettre en question nos pratiques agricoles afin de limiter les dégats (perte de MO, érosion, …).

    Par ailleurs, la lobbying du travail du sol et de l’agrochimie est bien plus lucratif que le lobbying qui tente de protéger les sols. Il y a qu’à voir les bénéfices réalisés par les multinationales de l’agro.

    1. « Cependant, il est évident que l’agriculture à globalement appauvrit la vie du sol. »
      C’est un présupposé: ce serait plus judicieux de le prouver par des faits tangibles.

      1. L’erreur souvent commise est de penser que sans l’action de l’homme les sols ne se dégraderaient jamais et qu’à l’inverse à partir du moment où l’homme agit cela ne peut être que négatif.

  5. Pédologue de formation et de profession, spécialistes de la mésofaune du sol (Oribates, Collemboles, Vers de terres),, il y a longtemps que je démontre la bonne qualité des sols français dans mes travaux. Et surtout l’incroyable adaptabilité des animaux du sol.
    Par expérience, en moyenne, les sols agricoles sont moins riches que les sols forestiers, mais souvent ils sont aussi plus riche que les sols de artificiels (pelouses des parcs urbains, talus de route…). Et le pire de tout c’est que les sols en Bio sont majoritairement plus pauvre en faune du sol que leurs homologues en conventionnel.
    Ainsi pour le RMQS sur les Vers de terre, les sols « pauvres » industriels ne dépassent pas les 50 individus/m². Une prairie temporaire atteint les 100-150 ind/m² tout comme un champ de blé ou de Maïs, une prairie permanente/naturelle peut atteindre de 500 à 1000 m², tout comme une culture maraichère.
    En Bio, j’ai rarement trouvé plus de 80 à 100 ind/m² en culture de céréale et maraichère. La réponse tient à un seul produit : le Cuivre. Extrêmement toxique.
    Le travail du sol est un indice possible de la baisse de la diversité.

    https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/page.php?46#Resultats_RMQS_BioDiv

  6. Cluzeau, spécialiste des vers de terre que notre groupe a rencontré , ne connais pas nos sols de craie .
    Ou la terre est très calcaire , plus de 70%, les vers de terre sont moins nombreux que dans les fonds plus coloré .

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