Interrogé par L’Express du 5 avril 2017, l’écrivain et historien Michel Serres semble refuser de tomber dans le piège tendu par les marchands de peur. Ainsi, quand l’hebdomadaire prétend que « l’air n’est plus respirable (sic), l’eau est polluée, les glaces fondent, les mers montent… », l’Académicien répond que « si cette idée était vraie, notre espérance de vie ne continuerait pas à croître ». En effet, « durant les soixante-dix dernières années, on a gagné une quinzaine d’années d’espérance de vie en moyenne, alors que l’usage des pesticides se répandait comme jamais ». Et oui, « cet allongement de la durée de vie n’est pas seulement dû au progrès de la médecine, de la prévention et des médicaments plus efficaces ; la qualité de l’alimentation joue aussi un rôle important. »
Et Michel Serres de rappeler que « quand on critique l’alimentation contemporaine, on oublie complètement qu’aujourd’hui tout est surveillé sur le plan sanitaire et médical, de la chaîne du froid à la diffusion des bactéries. » Bref, pas question pour lui d’évoquer « le bon vieux temps », sur ce point tout du moins. « De mon temps, la famille était malade en raison de ce qu’elle mangeait. J’ai attrapé la fièvre aphteuse quand j’étais jeune en buvant simplement un bol de lait ; on n’en meurt pas mais il est préférable de s’en passer… Seul « côté négatif » de la situation actuelle, « on est désormais coupé du paysan, le père nourricier de l’humanité, on ne voit plus sa peine, son travail (souvent sa détresse), son produit de base, son lien à la terre ». Une coupure qui explique sans doute l’émergence de mouvements extrémistes et anti-agris comme L214 ou 269 Life.
J’ai lu. Excellent article, ainsi que les rares interviews de Sylvie Brunel, souvent villipendée par tous les bobos écolos. Enfin de bonnes paroles de temps en temps dans l’Express qui passeront probablement inaperçues.
Un chuchotement au milieu d’une cacophonie de conneries.
Témoignage utile et raisonnable, cela dit l’affaire des graines germées à Bègles ville du maire EELV, Noël Mamère et en Allemagne en 2011 de façon bien plus dramatique avec plus de 50 mortes, 800 dialysées à vie et 4000 hospitalisées, on a renoué avec le bon vieux temps.
Idem en 2012 avec les galettes de sarrasin au alcaloïdes de datura qui ont envoyé environ 28 personnes à l’hôpital , plus quelques accidents ça et là ignorés par les médias.
Notre alimentation reste encore systématiquement contaminée par différents contaminants naturels cancérigènes, immunodépresseurs ou perturbateurs endocriniens mais à des doses trop faibles pour voir des syndromes rapide, l’agriculture moderne et la chimie ont réduit ces contaminations.
Le bon vieux temps c’est pour demain et même parfois aujourd’hui , comme les maladies transmises par les moustiques, fièvre jaune qui revient au Brésil, gale qui se généralise, punaises de lit qui ont fait leur retour .
Les bobos en raffolent. Tiendront -ils la distance?
http://www.lexpress.fr/culture/livre/michel-serres-je-suis-tout-a-fait-pour-l-utopie_1895567.html