Pesticides bios : halte aux idées reçus

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Dans Capital de mai 2017, le journaliste Erwan Seznec fait le point sur les pesticides bios. En voici un résumé, qui en dit long sur l’opération d’enfumage autour du bio.

  • Les collectivités qui pratiquent le « zéro phyto » continuent à utiliser des pesticides bios, c’est-à-dire des pesticides « homologués en agriculture biologique » mais des pesticides quand même.
  • Ces pesticides bios sont produits par les mêmes multinationales qui produisent les phytos traditionnels.
  • Ces pesticides bios ne sont pas sans danger, à l’image de la roténone, finalement interdite par l’Union européenne en 2011, dont les études ont montré qu’elle favorisait la maladie de Parkinson. « Ce qui sépare les pesticides bios et conventionnels, le plus souvent, n’est pas le niveau de toxicité, mais la biodégradabilité », explique Erwan Seznec. 
  • C’est pourquoi « il faut appliquer ces traitements bios plus souvent ». Ainsi, « l’agriculture biologique représentait 5,7% des surfaces agricoles utiles à la fin 2016 mais plus de 15% des tonnages de pesticides épandus » !

Soyons clair, les pesticides bios ou pas bios sont des solutions efficaces quand elles sont homologuées et autorisées. Il n’y a pas à jeter l’opprobre sur tel ou tel. Et peut importe qui les fabrique !

5 commentaires sur “Pesticides bios : halte aux idées reçus

  1. « Ce qui sépare les pesticides bios et conventionnels, le plus souvent, n’est pas le niveau de toxicité, mais la biodégradabilité »…. pas vraiment, ce n’est pas vrai pour le cuivre qui doit peser très lourd dans le tonnage de pesticides bio utilisés, en terme de biodégradabilité on fait difficilement pire, c’est du niveau des organochlorés ou de l’arseniate de plomb, la toxicité en moins par rapport à l’arséniate de plomb évidemment… sauf pour les moutons particulièrement sensibles.

    Il est amusant de constater que les assocs environnementales lorsqu’elles affichent l’évolution de la consommation de pesticides enlèvent systématiquement soufre ( à l’origine de l’intoxication de Villeneuve de Blaye en 2014) et le cuivre, qui constitue le pire fongicide pour l’environnement, algicide puissant, très toxique pour les coquillages notamment les huitres, et qui n’est pas sans danger pour l’applicateur voire le consommateur.
    Comparez les courbes de l’UIPP qui sont complètes et comprennent les fongicides minéraux et celles des ONG, qui excluent ces deux fongicides … pour éviter de voir les tonnages du bio plomber l’ensemble.

  2. Oui, une autre raison à la nécessité de renouveler plus souvent les trts avec produits homologués en bio , c’est leur lessivabilité (non pénétrant , on renouvelle un cuivre après 20 mm de pluie ), leur évaporation ( un soufre à renouveler après 10 j max )et leur absence de propriétés systémiques ( protection des organes formés APRES le trt qui permet de renouveler après avoir attendu 15j ou 3 semaines pour les produits de synthèse les + performants ) .Je parle pour la vigne . Ce n’est pas pour rien que l’on cherche désespérément un phosphite « naturel » donc homologué en bio qu’on puisse utiliser comme l’éthyl-phosphite d’aluminium, une vraie bénédiction pour un producteur conventionnel … A n’utiliser qu’avec modération évidemment …La seule utilisation intéressante du cuivre en conventionnel c’est fin 07 début 08 pour le mildiou mosaïque : le cuivre non photodégradable -et pour cause – reste en place tant qu’il n’est pas lessivé et comme il n’y a plus de croissance , on ne doit plus renouveler sauf cas de pluie ,rare en cette saison .

  3. En de-hors de la moindre rémanence et du lessivage en cas de pluie il faut aussi mentionner la plus faible efficacité des molécules bios qui oblige à utiliser des doses beaucoup plus importantes ( il faut plusieurs KG de cuivre ou soufre / hectare alors que 20 à 100 g suffisent parfois pour les produits de synthèse). Les produits de synthèse ont été sélectionnés parmi des dizaines de milliers pour leur meilleure efficacité et leur moindre toxicité ou écotoxicité : il est donc logique que ceuc-ci soient plus intéressants que les molécules pesticides naturelles.

  4. Pour rebondir sur les punaises de lit …même dans les salles obscures: « de plus en plus de complexes cinématographiques font appels à des applicateurs. »
    http://www.batiment-entretien.fr/actualite/la-france-en-etat-dalerte-maximum
    « La chimie demeure toutefois le moyen le plus répandu. Les applicateurs doivent impérativement être bien formés, utiliser les bons produits dans le bon ordre et surtout procéder à deux ou trois passages minimum » insiste Jean-Michel Bérenger, entomologiste médical à la Timone à Marseille, qui compte parmi les meilleurs spécialistes français de la punaise de lit, et co-auteur d’un livret très documenté sur le sujet. »
    Il n’est pas dit que la chimie est le moyen le plus efficace, malgré les résistances, car rémanent sur le site d’application. Vapeur puis chimie.

    La presse sur ce sujet qui concerne plus d’un millions de français qui se grattent actuellement … nulle mention !
    Un article tous les 6 mois lorsque cela gratte un peu plus, où que tout a été dit sur les pesticides et plus encore, la chose et son contraire!

  5. Un peu plus d’info avec reportage : http://www.bfmtv.com/societe/des-immeubles-parisiens-infestes-de-punaises-de-lit-1140115.html

    mais plus encore « La salubrité pas en cause dans leur prolifération Egalement dératiseur, Hamo Abdous consacre désormais la majeure partie de son temps à la chasse aux punaises. Pour chaque intervention d’un spécialiste comme lui, il faudra compter environ 250. Ce fléau peut se développer partout et touche désormais bon nombre d’arrondissements parisiens. « C’est un attaque qui est intéressé par le sang humain. Partout où il y aura des humains, il y aura des insectes. Ce n’est pas du tout lié à l’état de salubrité. Que les appartements soient neufs ou anciens, ça n’a rien à voir », ajoute-t-il.
    Leur prolifération peut toutefois être favorisée dans des immeubles mal entretenus où les insectes peuvent se cacher dans les fissures et sont difficilement atteignables. Si elles mènent la vie dure aux habitants, elles ne transmettent néanmoins pas de maladies. »

    Pour l’absence de maladie transmises, c’est une certitude qui a pris fin en 2014 avec des preuves d’une transmission possible de la terrible maladie de Chagas.

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