L’ONG Générations Futures vient de publier ce jour un sondage orienté comme on les aime.
Lisez bien la question : « Etes-vous favorable ou non à ce que Nicolas Hulot et le nouveau gouvernement poursuivent et amplifient la politique de lutte contre les perturbateurs endocriniens mise en œuvre aux niveaux national et européen ? ». Mais qui, dans ces conditions peut consciemment répondre non ?
Zou, fort d’un score digne d’une république soviétique (90% sont favorables) , l’ONG envoie un courrier au nouveau ministre de la transition écologique : on veut une politique ambitieuse ! Les Français sont archi pour, sondage à l’appui ! Et l’ONG qui ne s’embarrasse pas de détail continue : la France doit voter contre les critères proposés par la Commission européenne. Sauf qu’il y a là un ch’tit glissement. Les français sont peut-être 90% à vouloir une politique stricte (qui ne la veut pas ?), mais le vote des critères sur les PE, c’est une affaire autrement plus sérieuse qu’on sondage à sa guise… Car on peut très bien imaginer vouloir cette politique drastique tout en estimant que la position défendue par la Commission européenne va dans ce sens…
Bref, ce sondage ne veut strictement rien dire. Comment donc l’institut de sondage IFOP a-t-il pu laisser poser cette question à sens unique ?
Le sondage de Générations futures n’est en fait qu’une petite manœuvre marketing (Léa nature – partenaire de générations Futures – est allègrement cité en exemple dans le dossier de presse).
Pendant qu’on y est, osons les sondages débiles : pourquoi ne pas nous demander si nous sommes en faveur de la paix, de la concorde entre les peuples… ? Pourquoi ne pas demander que tout le monde s’aime dans ce bas monde ?!
Au-delà de l’insondable malhonnêteté de Générations Futures, ce sondage pose la question de l’éthique professionnelle et de la déontologie de l’IFOP.
IFoP est une entreprise , on lui passe une commande ,elle livre le produit ,elle est payée.
On va pas faire le procès de tous les fournisseurs de ces officines à la con non plus.