Fipronil : au fait, quelle est la compétence du RES (Réseau Environnement Santé) ?

Partager sur : TwitterFacebook

Il est toujours stupéfiant de lire les incantations des ONG comme le RES (Réseau Environnement Santé). Le dernier communiqué de presse de ces militants écologistes : « Fipronil : l’ANSES n’a pas le droit de conclure à l’absence de risque » est un chef d’œuvre de toupet. Voilà que le RES se déclare plus compétent que les agences sanitaires française et belges réunies, l’ANSES et l’AFSCA. André Cicollela, le président de cette ONG, devrait méditer la fable de La Fontaine, « la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf » : « Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages » que la grenouille…

10 commentaires sur “Fipronil : au fait, quelle est la compétence du RES (Réseau Environnement Santé) ?

  1. Et vous quelles sont vos compétences ? Dr Cicolella est Toxicologue entre autre. Il faudrait ouvrir un peu les yeux et matraquer qu’il existe des lobbying écolo est une hérésie. Vous connaissez la toxicité chronique et j’en passe ? non mais sans rire on est au même niveau que le nuage de Tchernobyl qui se serait arrêté parait-il à la frontière Française! A chaque fois que l’on creuse on voit des conflits d’intérêts ou « faut pas affoler le peuple » et heureusement qu’il y a des associations pour crier! C’est vrai que l’on vit dans le meilleur des mondes. Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. « Faites nous confiance ». Je vous conseille de prendre chaque matin vos gouttes de fipronil, glyphosate, etc. On se retrouve dans une 15 aine d’année, on fera le bilan de vos tumeurs et autres dysfonctionnement.

    1. Intéressant, certes, mais on ne voit pas trop ce que vient faire l’agriculture de conservation pour traiter les poux.

  2. @ Visor,

    L’auteur de l’article aurait pu effectivement détailler:
    Il existe 3 principaux types d’agriculture actuellement :
    1- l’agriculture raisonnée plus ou moins intégrée qui résulte d’une évolution de l’agriculture conventionnelle vers une utilisation plus parcimonieuse de l’azote minéral, des pesticides de synthèse, des carburants pétroliers, du travail du sol et une valorisation autant que possible des ressources naturelles renouvelables ( enrichissement du sol en matière organique de la culture précédente, stockage de l’eau et lutte contre l’érosion ).
    2- l’agriculture biologique qui refuse l’azote minéral, ne s’appuie que sur l’azote organique ( organic farming) , refuse les pesticides de synthèse mais utilise davantage de carburant fossile pour alimenter le tracteur et de travail du sol. C’est l’agriculture d’avant hier qui peut même, si la production est bien valorisée en raison de rentes géographiques ( grands crus classés de vin) s’affranchir même de la traction mécanique en ayant recours au cheval, uniquement sur des sols à faible pente et des surfaces très limitées. Ce dernier cas est une image d’Épinal, une excellente communication mais seulement de la communication.
    3- l’agriculture de conservation qui vise à réduire au maximum la perturbation du sol mais utilise des pesticides de synthèse et de l’azote minérale. C’est l’agriculture qui prend le plus soin du sol et du climat en réduisant le recours aux carburants fossiles. La valorisation de la matière organique exogène est en revanche difficile en l’absence de labour.

    L’auteur démontre les limites de l’agriculture biologique qui bien qu’ayant le vent en poupe vis à vis des médias, est exposée, faute de solutions techniques efficaces aux fraudes qui consistent à modifier la composition des antiparasitaires à base d’huiles essentielles et ne préserve pas vraiment l’environnement à cause du labour très dommageable pour les sols.

    C’est une agriculture d’avant hier , beaucoup de travail pour peu de rendement.

    L’auteur préfère l’agriculture de conservation plus moderne qui se fixe comme objectif de préserver les sols mais aussi le climat en stockant le maximum de carbone dans le sol et en cherchant à utiliser le moins possible de carburants pétroliers.

    Reste l’azote minéral gros consommateur de méthane pour sa production avec libération de CO2 (agriculture de conservation et agriculture raisonnée) mais il semblerait que des solutions sont bien avancées ( moins de 10 ans) pour produire des engrais ammoniacaux et nitrates avec de l’eau et des énergies renouvelables à un prix voisin des engrais minéraux actuels… donc sans effet sur les GES.

    Actuellement l’agriculture biologique reste moins consommatrice d’énergie fossile à l’hectare ( pas d’N minéral qui consomme beaucoup de CH4 pour sa production ) mais davantage à la tonne de blé ou de maïs produite que l’agriculture raisonnée ou l’agriculture de conservation.
    Avec la révolution du « green nitrogen » en cours, l’agriculture biologique consommera plus d’énergie fossile et aura un bilan GES plus négatif à la tonne produite mais aussi à l’hectare que l’agriculture de conservation mais aussi l’agriculture raisonnée.
    L’agriculture raisonnée deviendrait alors l’agriculture la plus positive pour les sols et le climat ( faible libération de GES) suivie de l’agriculture raisonnée .

    1. « Actuellement l’agriculture biologique reste moins consommatrice d’énergie fossile à l’hectare »
      ça, je demande à voir: avec les multiples interventions mécaniques, la consommation de carburant est importante il n’y a qu’à regarder les charges de mécanisation dans ces systèmes). Et si ce sont des interventions tractées avec des chevaux, histoire de faire beau sur la photo, regardons la part dévolue à l’alimentation de ces chevaux : avant l’apparition des tracteurs, il fallait consacrer 20 à 30% de la surface !
      En balance, les 200 unités d’ammonitrate ou tout autre engrais azotés, utilisent combien d’énergie fossile pour leur production?
      J’ai remarqué que certains commentateurs pensent par exemple que la production de molécules de synthèse consomme des quantités énormes d’énergie fossile, qui ramenées à l’hectare donnerait un avantage à l’agriculture bio sur ce critère.
      J’aimerai bien connaître les bilans,
      Sinon, l’article est intéressant mais le couplet sur l’agriculture de conservation est hors sujet.

      1. « Actuellement l’agriculture biologique reste moins consommatrice d’énergie fossile à l’hectare » ?

        Ça, je ne demande plus à voir. Il y a en dernière analyse trois situations :

        1. Polyculture-élevage, avec recyclage des fumiers, etc. dans les champs. Il faut comparer « toutes autres choses étant égales par ailleurs », donc une P-E bio avec une P-E conventionnelle de même nature. Les deux n’utilisent pas d’engrais azotés de synthèse. Le bio a besoin de plus de façons culturales car il s’interdit les herbicides.

        2. Rotations longues avec engrais vert, type luzerne sur deux ans. Le coût énergétique de l’engrais vert doit être ventilé entre les cultures. Autrement dit, il faut comptabiliser les dépenses énergétiques de l’ensemble de la rotation et comparer avec une rotation identique, sauf pour l’immobilisation des terres pour l’engrais vert.

        3. Apport de matières organiques extérieures. C’est de l’azote de synthèse « blanchi » en azote organique. Vanter les mérites de l’AB dans ce cas de figure est une véritable escroquerie.

        On nous pompe l’air avec les engrais azotés. Il existe des procédés autres que Haber-Bosch pour les produire, tel Birkeland-Eyde qui utilise un arc électrique. Il est certes moins performant que le premier, mais il peut se substituer avantageusement à lui si on fait un caca nerveux sur l’utilisation des énergies fossiles (du reste, on valorise souvent le gaz qui serait autrement brûlé en torchère).

  3. @Douar et Seppi,

    lire « L’agriculture de conservation deviendrait alors l’agriculture la plus positive pour les sols et le climat ( faible libération de GES) suivie de l’agriculture raisonnée . » mais vous aviez corrigé de vous même.

    Effectivement vos raisonnement se tiennent car dans les calculs actuels le transport de fumures organiques est mal pris en compte pour l’affectation à l’agriculture biologique mais il n’en reste pas moins que les économistes agricoles mesurent un effet positif de l’AB à l’hectare du fait de l’absence d’azote minéral qui pèse pour 50% du cout énergétique pour le blé et 60% pour le colza par exemple.
    l’AB consomme infiniment plus de mécanisation, sauf production en AB de luxe pour riche bobo des villes, viticulture dans les grands crus où le cheval est une image d’Epinal du bon vieux temps, mais l’AB consomme moins enfin pas d’azote minéral.

    Pour Seppi, effectivement le procédé ancien « Birkeland-Eyde qui utilise un arc électrique » mais il y a beaucoup mieux désormais et très proche de nous: http://www.energy.ox.ac.uk/wordpress/wp-content/uploads/2016/03/Green-Ammonia-Hughes-8.3.16.pdf
    https://www.siemens.co.uk/en/insights/potential-of-green-ammonia-as-fertiliser-and-electricity-storage.htm

    Si l’étape d’utilisation d’ammoniac comme carburant parait éloignée à cause de la toxicité du gaz à proximité des populations son utilisation en agriculture sous forme urée ou nitrate est très bien rodée en évitant la production hors de nos frontières ( cout énergétique du transport), perspectives très proches même si médiatisation minimaliste ( les médias sont désespérément vide de toute information de qualité sur le plan de l’énergie de demain) , mais dans tous les cas révolution dans notre approvisionnement en azote agricole.

    Avec un azote décarboné, la traction passera au premier rang des postes de production de GES et de dépendance aux énergies fossiles.
    Effectivement les pesticides de synthèse sont totalement négligeables sur le plan du coût énergétique de fabrication et de mise en œuvre.

    Possibilité de produire du green ammonia avec du nucléaire comme avec de l’éolien et du solaire ( le CEA a travaillé l’électrolyse et la production de protons pour fixer l’N de l’air comme l’a fait Siemens avec une efficacité comparable autour de 80% de conservation de l’énergie ) mais c’est du green ammonia un peu moins green.

  4. Pour revenir sur l’affaire des oeufs au fipronil qui se double d’une seconde affaire à l’amitraze, insecticide chez aux apiculteurs puisque principal moyen de lutter contre le varroa…mais revenons au fipronil avec un article qui ne sera pas multiplié par le reste de la presse, presque une erreur:
    http://www.lavoixdunord.fr/205213/article/2017-08-16/des-oeufs-carrefour-bio-potentiellement-contamines-retires-des-rayons-d-un
    « Là où ça se complique, c’est que Carrefour France, dans un premier temps, a contesté tout retrait d’œufs bios vendus sous sa marque distributeur en France. Mais après quelques recherches, notre interlocuteur a trouvé l’explication, grâce au code estampillé sur les œufs retirés des rayons : 0-NL-4365101. « Comme l’indique NL, ces œufs sont néerlandais. » Pondus aux Pays-Bas et conditionnés en France, ils étaient destinés au marché belge. S’ils ont tout de même été commercialisés en France, c’est parce que FoodStocks rachète en Belgique des produits dont la date limite de consommation est courte. Quoi qu’il en soit, ils étaient bien censés être bios. Les produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas épargnés par le scandale puisque l’antiparasitaire au Fipronil était frauduleusement présenté comme un produit à base d’eucalyptus et de menthol.  »

    Carrefour avec sa politique agressive autour du bio s’exposait clairement à ce type d’incident et ce n’est que la partie émergée de l’affaire, le bio industriel ne peut s’approvisionner que via des filières d’oeufs pas chers donc enrichis au fipronil frauduleusement. Cela fait plusieurs mois que cela dure vraisemblablement.
    Le risque sanitaire n’en reste pas moins négligeable, infiniment moins problématique que le développement de salmonelles favorisées par une invasion de poux rouges dans les élevages, ce que la presse omet systématiquement de souligner. Mais la salmonellose semble être une bonne maladie pour la presse car 100% naturelle même si on peut en mourir, mais de mort « naturelle » et non pas chimique de synthèse.

    On voit à quel point la France n’est concernée qu’à la marge par l’affaire.
    Seuls quelques journalistes morpions s’accrochent aux poils qui dépassent.

    1. Si des œufs bios sont contaminés au fipronil , les fientes doivent l’ être également , dans ce cas que deviennent ces fientes pour une bonne part, exportées en France chez des agris bios de grandes cultures , comme c’est le cas par chez moi ?

Les commentaires sont fermés.