Le très prospère monde de la cosmétique bio (450 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, +8% par an) est en émoi : « professionnels et associations s’unissent pour alerter le consommateur sur un risque de tromperie » (sic). Il fait dire que, question tromperie, ce petit monde sait de quoi il parle : la moitié des Français ne sait pas que l’agriculture bio utilise des pesticides, selon un sondage Harris Interactive réalisé en 2016 par le blog Alerte-Environnement.fr et ne comptez pas sur les défenseurs du bio pour le leur révéler.
L’objet du scandale selon ces manipulateurs ? La mise en place d’une norme européenne au début de l’année prochaine. Censée définir ce que sont « les cosmétiques naturels et bio », elle n’imposera aucun minimal de produit bio. A la liste des produits toxiques autorisés et utilisés en 2017 dans le bio français (spinosad, azadirachtine/huile de neem, pyréthrines, Deltaméthrine, Bacillus thuringiensis/virus de la granulose du carpocapse, soufre ou encore cuivre), s’ajouteront donc de nouveaux polluants et perturbateurs endocriniens.
Les « professionnels » du bio ne sont pas idiots et comprennent que trop de saletés dans le bio va finir par tuer la poule aux œufs d’or. On a envie de les rassurer : avec déjà beaucoup de saletés mais une petite musique médiatique très favorable, la tromperie opère parfaitement et un nombre croissant de Français se ruent sur vos produits vendus pourtant plus chers. Pas sûr que plus d’ingrédients toxiques n’inverse la tendance si vous rajoutez du vert, du végétal et des qualificatifs rassurants sur vos emballages en continuant à accuser le conventionnel (vous savez, celui qui a déjà permis d’éviter 3 milliards de décès) de tous les maux du monde.
Un reportage complaisant sur le sujet diffusé jeudi 26 octobre sur BFM TV :
Le marché du bio lorsqu’il sera arrivé à maturité ( c’est bientôt) se restructurera ( c’est la loi des marchés!): les brebis galeuses seront éliminées et seuls survivront ceux qui ont une approche qualité globale et qui apportent une offre différenciée par rapport au conventionnel ( produits nouveaux). L’entourloupe ne peut durer éternellement.Pour garantir une qualité constante le bio va sera aussi obligé de s’industrialiser massivement ( place aux gros). Le côté romantique du petit paysan local qui fait du bio dans son jardin et qui vend sur me marché des produits incontrôlables va en prendre un coup.
Je partage le point de vue de Visor . Je rajouterais que le label bio court le risque de la banalisation car les bénéfices perçus du label bio sont de plus en plus éloignés des benefices réels.