Les associations antipesticides au service du business de Corinne Lepage ?

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En septembre 2017, Corinne Lepage lançait une nouvelle association baptisée « Justice Pesticides », avec notamment les militants antipesticides comme François Veillerette, Marie-Monique Robin, Arnaud Apoteker et bien d’autres. Le plan médiatique était bien orchestré en plein débat sur le glyphosate, avec à la baguette la communicante Sabine Rozier-Deroche, ancienne directrice de communication de Sarkozy à partir de 2006 et connue aussi pour avoir été impliquée dans le dossier des HLM de Neuilly. L’objectif final affiché de Justice Pesticides n’est rien de moins que « l’interdiction des pesticides qui mettent en péril la santé humaine et l’environnement ». Pour y parvenir, l’association « met à la disposition de tous, l’ensemble des cas contentieux concernant les pesticides dans le monde. L’objectif est la mise en place d’un grand réseau physique et virtuel collaboratif pour mutualiser toutes les actions dans le monde qui mettent en cause les pesticides afin d’établir une base juridique et scientifique internationale qui permettra de renforcer les actions en justice ».

Toutefois, il est légitime de se demander si cette association à buts non lucratifs ne serait pas au service des activités lucratives du cabinet d’avocats de Corinne Lepage. En effet, Corinne Lepage et son mari Christian Huglo ont décidé début 2018 de lancer « un cabinet en open innovation ». Explication de texte par la fondatrice : « Parce que même si je ne fais pratiquement plus de politique aujourd’hui, j’ai encore une voix qui porte et je participe à une série d’entités qui, pour moi, ont toutes une cohérence. Je me suis donc dit qu’il serait intéressant de les réunir et de les faire graviter autour du cabinet Huglo Lepage. » Considérant que « les combats de santé-environnement vont devenir absolument majeurs », Corinne Lepage explique que dans ce réseau qui va graviter autour de leur cabinet, il y aura Justice Pesticides qu’elle préside et qui a son siège d’Huglo Lepage Avocats. Et elle précise : « Il y a un réseau qui s’est constitué avec des confrères, des associations comme PAN (Pesticides Action Network) Europe et Asie ainsi que des journalistes, notamment Carey Gillam qui a sorti un livre sur les Monsanto Papers et siège au conseil d’administration de Justice Pesticides. » Avec une idée en tête : « Je ferai le procès du glyphosate d’une manière ou d’une autre ! »

Peut-être que le couple Huglo-Lepage a été inspiré par le juteux business des cabinets américains avec les class actions dans le domaine environnemental…

Sources

https://www.justicepesticides.org/

http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine/de-nouveaux-changements-dans-l-administration-sarkozy-04-10-2006-2007385620.php

http://www.gauchemip.org/spip.php?article5582

http://www.affiches-parisiennes.com/corinne-lepage-je-ferai-le-proces-du-glyphosate-7662.html

https://www.huglo-lepage.com/

11 commentaires sur “Les associations antipesticides au service du business de Corinne Lepage ?

  1. Mais c’est son fonds de commerce depuis des lustres.
    Pas de raison de changer uns stratégie qui marche…pour elle.

    Néanmoins, je note ci et là des échos de quelques désagréments liés à la disparition de moyens de lutte contre des bestioles pas trop ragoutantes, sans oublier les puces, tiques dans les lieux publics et privés…
    http://www.20minutes.fr/paris/2206227-20180122-video-paris-video-choc-eboueur-filme-dizaines-centaines-rats-poubelle
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/des-punaises-de-lit-auraient-infeste-l-hopital-de-la-timone-a-marseille_30174

  2. La même pour les punaises de lit contrairement à ce que certains (mauvais) épidémiologistes français prétendent:

    « Les punaises de lit peuvent transmettre un parasite:
    Ces insectes envahissants peuvent transmettre une dangereuse maladie parasitaire

    Cet insecte «présente un potentiel sans équivoque pour la transmission de maladies infectieuses», insiste le Dr Renzo Salazar de l’université péruvienne Cayetano Heredia, appuyé dans ses recherches par des experts de la réputée université John Hopkins et de l’université de Pennsylvanie, aux États-Unis.

    L’équipe vient de démontrer que les punaises de lit peuvent transmettre la maladie de Chagas, un mal parasitaire qui fait pas moins de 50 000 morts par an en Amérique latine et a récemment fait son apparition en Amérique du Nord. »

    http://www.journaldemontreal.com/2015/06/23/les-punaises-de-lit-peuvent-transmettre-un-parasite

    Mais dans la presse française, les journaleux et les mauvais épidémiologistes vous certifieront le contraire, comme en 1983, le sida dans le sang transfusé, aucun risque, on a vu la suite.

  3. Il sera intéressant de décrypter les intentions derrière le nouveau plan de réduction des pesticides:
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/reduction-pesticides-interdire-plan-action-30497.php4
    « Le degré de certitude d’ores et déjà acquis sur les effets des produits phytopharmaceutiques commande de prendre des mesures fortes et rapides sauf à engager la responsabilité des pouvoirs publics ».

    Responsabilité des pouvoirs publics ????

    Elle est engagée lorsque l’Etat laisse faire, comme la réintroduction du benzène dans l’essence en 1985 et la diffusion de ce cancérigène majeur notamment pour les enfants au coeur des villes comme lorsque l’Etat ne fait pas : épidémie de Zika faute d’autoriser et d’utiliser suffisamment de pesticides, retour de la leptospirose ou explosion des punaises de lit et bientôt diffusion de la maladie de Chagas, faute d’utiliser suffisamment de raticides et d’autoriser et d’utiliser suffisamment d’insecticides divers et efficaces.

    Le benzène dans l’essence remplace le plomb qui était pire et répond à la demande de mobilité des populations.

    Une option aurait été de développer le bioéthanol ou le bio diesel, très peu polluants, option pour demain éventuellement. Ce choix est une réponse à une demande et un besoin de mobilité pour les populations comme l’absence de restriction ou d’intention de restriction sur le transport aérien pourtant terriblement polluant, bien plus que les pesticides agricoles et inutile si c’est pour voir des français partir en vacances à l’autre bout de la planète.

    « sauf à engager la responsabilité des pouvoirs publics ». Il est des tournures de phrases qui repositionnées dans un contexte plus général prêtent à sourire, responsabilité oui mais à condition de cerner les vrais risques, ceux qui impactent réellement et significativement la santé des populations.

    La non action est souvent désormais plus dangereuse que l’action, absence de lutte contre les vecteurs de maladies humaines par exemple… moustiques tigres actuellement ou punaises de lit lorsque la maladie de Chagas se généralisera dans la population. Nicolas Hulot ne peut comprendre cette notion de bénéfice versus risque.

    Pourtant les français restent les second consommateurs de médicaments au monde par tête, cette notion bénéfice versus risque prévaut dans le domaine médical sinon les vaccins seraient abandonnés voire interdits, car ils sont ,et c’est largement prouvé ,dangereux pour celui qui reçoit l’injection et nous ne nous soignerions qu’à l’homéopathie, avec ainsi absence de prise de risque liée à l’action . Peu de médicaments en santé humaine réduirait la pollution de l’environnement par les médicaments sujet encore sous le tapis.

    Le cas de l’ibuprofène, perturbateur endocrinien majeur , n’a pas fait recette dans les médias et l’objet d’aucune déclaration par le ministère de la santé.

    1. Tout cela n’est que gesticulation: depuis plus de 10 ans les  » experts  » affirment qu’il faut et qu’il est possible de baisser drastiquement l’emploi des pesticides ( de 50% , bah voyons) et il ne s’est rien passé. L’état veut maintenir l’illusion en prétendant  » protéger  » les populations en jouant les gros durs. L’état veut aussi justifier l’emploi des dizaines de milliers de bureaucrates pour contrôler tout cela et des augmentations de taxes ( il faut bien engraisser l’état obèse). Ils savent bien que les pesticides ne baisseront pas de 50% et que les agriculteurs resteront  » dépendants  » comme ils disent ( comme des drogués?) car les phytos sont des facteurs de production . ce qui guide le pouvoir c’est leur propre intérêt et non l’intérêt du peuple.

    2. « sauf à engager la responsabilité des pouvoirs publics » ?

      Le meilleur moyen de faire adopter les mesures proposées…

      1. Seppi,
        « sauf à engager la responsabilité des pouvoirs publics » ?
        .
        Depuis le 1er janvier 2018, la loi attribue au bloc communal [communes avec transfert aux Établissements Publics de Coopération Intercommunale à Fiscalité Propre (EPCI-FP) auxquels elles sont rattachées] une compétence exclusive obligatoire relative à la GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et de Prévention des Inondations).
        Cette compétence nouvelle s’accompagne de responsabilité de moyens et non de résultats.
        [C’est moi qui souligne]
        Pour autant que des « bricolages » aient été exécutés en guise d’aménagements pour lutter contre les crues – évidemment, après plus ou moins d’études préalables – personne ne pouvant prétendre empêcher la pluie de tomber (air connu)…, on peut aisément imaginer quelle serait la cause majeure – sinon unique – à invoquer, dans le cadre de l’attribution des responsabilités, en cas d’inondation !

  4. La responsabilité de pouvoirs publics est engagée dans cette information insuffisante même si le fait de souligner la fin de l’usage du DDT comme la causes principale de l’invasion des punaises de lit est très juste.
    https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A12351
    L’assertion « Les punaises de lit ne présentent aucun risque de transmission d’agent infectieux (virus, bactérie, parasite…). » est fausse.
    Il existe un risque bien identifié de transmission de l’agent de la maladie de Chagas.
    Ce risque est reconnu comme possible par certains sites des ARS.
    Il le sera comme probable ou certain lorsque suffisamment de personnes seront contaminées par la maladie de Chagas en France ( présente sur le territoire via des populations originaires d’Amérique du sud) et le taux de logements contaminés par les punaises suffisamment élevé pour qu’un début d’épidémie ait lieu.
    Il est dommage que cette négation excessive rappelle la même en 1983 et 1984 pour le risque de sida suite à la transmission de sang. Excès de précaution sur les pesticides et manque de précaution sur les maladies transmissibles caractérisent certains responsables des autorités médicales en France , c’est bien dommage !

    Point positif, l’intérêt des insecticides est souligné, seul leur usage organisé, par un spécialiste, recommandé: choix des bons mélanges de molécules et stratégie d’usage, traiter toutes les pièces en commençant pas celles non encore contaminées car effectivement de nombreux insecticides ont un effet répulsif autant que « cide » donc peuvent provoquer la dispersion des insectes.
    Cet effet répulsif explique que la permethrine reste en grande partie efficace sur moustiques résistants en imprégnation des vêtements ou des moustiquaires , l’effet « cide » a disparu, reste l’effet répulsif.

  5. merci aux rationalistes « ceux qui parlent à la raison », vos propos éclairent mon esprit et mon jugement . c’est un rayon de soleil dans la brume obscurantiste des fabricants d’opinions , l’agriculture et les agriculteurs ont des temps très longs sur le retour de leurs activités , de ce fait la grève de la production est impensable , de plus , les normes et usages que la règlementation impose les conduisent à investir toujours d’avantage , souvent s’endetter , et avec des politiques agricoles à court terme , ceci les conduit à une sorte de jeux de casino et parfois même conduit au suicide ?

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