Inondations : ce que France 2 et les autres ne disent pas

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Le blog Campagnes et Environnement revient sur un reportage de France 2 diffusé le 25 janvier au JT de 20 heures : « Proposé après plusieurs images spectaculaires de villes sous les eaux, il s’intitule Inondations, changer les pratiques agricoles ? Des ‘décennies de mauvaises pratiques agricoles’ sont évoquées : le labour qui réduit la porosité des sols, les pesticides qui nuit aux micro-organismes, appauvrissant la terre, ou encore la perte d’un tiers des prairies, surfaces qui absorbent l’eau. »

Le blog avance ensuite d’autres explications, moins politiquement correctes aux inondations. Petit florilège :

« Les agriculteurs essayent majoritairement de limiter le labour systématique. Une tendance qui peut être bénéfique pour les sols en vue de limiter le ruissellement selon le système de culture. Mais ce type de pratique peut également être favorable aux mauvaises herbes. Ce qui induit d’utiliser des herbicides pour ne pas hypothéquer les récoltes. »

« Le reportage de France 2 – comme bien d’autres – passe sous silence la principale action humaine générant les inondations : l’urbanisation et l’artificialisation des terres. (…) Même le moins perméable des sols agricoles reste à même d’absorber un minimum d’eau. Ce n’est pas le cas des surfaces bitumées pour construire des routes, lotissements ou zones commerciales. ‘En 50 ans, 170 000 hectares ont été artificialisés en Île-de-France’, explique Denis Fumery, agriculteur francilien. Autant d’hectares sur lesquels l’eau de pluie ne peut s’infiltrer, provoquant du ruissellement. »

« On accuse l’agriculture au lieu de lui dire merci, affirme le producteur. En amont de Paris, un certain nombre de parcelles sont sous l’eau à cause de barrages pour préserver la capitale, avec des impacts conséquents sur les rendements. »

« Avant la loi sur l’eau de 2006, les agriculteurs pouvaient se charger de l’entretien des cours d’eau. « Aujourd’hui, ce sont des lieux sanctuarisés, et toute intervention est pénalisée d’une amende. Résultat : l’envasement et la multiplication des arbres limitent la circulation de l’eau. »

« Trop de communes ont une approche de l’eau pas assez large : « Chacun gère les inondations à son niveau, facilite les écoulements sans prendre en compte les effets pour l’aval… » Pour lui, cette question devrait être gérée à l’échelle du cours d’eau. »

« Les fameuses crues de 1910 sont citées par tous les journalistes (…). Or, les pratiques agricoles pointées du doigt n’avaient pas cours à l’époque. Une manière de rappeler la cause numéro un des crues actuelles : les pluviométries record. »

8 commentaires sur “Inondations : ce que France 2 et les autres ne disent pas

    1. Oui mais il y a une tendance à exagérer le rôle de l’urbanisation et de plus, il faut bien construire pour faire fonctionner une économie développée de 70 millions de personnes. Le problème est plutôt de trouver des solutions en tenant compte de l’urbanisation et cela passe par le stockage de l’eau dans les bassins versants ( retenues d’eau) et la conception des immeubles ( prévoir que le sous sol et le rez de chaussée peuvent être inondés ( donc pas d »électricité…) ainsi que la construction de digues adaptées …. ( les 3/ 4 du PIB de la Hollande sont sous le niveau de la mer).

  1. Que peuvent bien foutre les organismes administratifs mis en place en France : en premier lieu les Agences de l’eau ?
    Lors d’une réunion avec une de ces nobles institutions, nous étions 3 représentants de l’industrie et il n’y avait pas moins de 8 gugusses qui, lors du tour de table, indiquaient chacun leur fonction « chargé de mission en charge du calcul des redevances ».
    Il est grand temps de braquer le projecteur sur ces Agences qui sont de gigantesques tirelires (ou paniers percés) ? Où va cet argent ?

    1. @Albatros,
      Pour appuyer vos propos, un exemple : celui de la Communauté d’Agglomération Royan Atlantique
      Budget prévisionnel dans le cadre de la compétence GEMAPI : 565 500 €

      Au programme des dépenses de fonctionnement, sont prévus les financements :

      – d’une étude d’un « Plan de Gestion des Milieux Aquatiques » : 100 000 € ;

      – d’une étude avant-projet au PAPI (Plan d’Action et de Protection des Inondations)
      de la Seudre ;

      – d’un poste d’ingénieur à 80 % : 38 500 €

      [Notes de lecture prises « à la sauvette » dans l’édition « papier » du Sud-Ouest du 31 janvier 2018.]
      N.B. : Je ne suis abonné ni au « papier » ni à l’édition en ligne de ce titre ; je mets néanmoins le lien de l’article…
      http://www.sudouest.fr/2018/01/31/nouvelle-taxe-pour-lutter-contre-les-inondations-4159344-1391.php
      .
      L’impôt est prévu dans le cadre de la compétence GEMAPI et ne manquera pas d’être prélevé… Les actions proprement dites pour la prévention des inondations, ne manqueront pas de nécessiter… d’autres études !
      Quant à passer un jour véritablement aux actes… 👿

  2. De toute façon il y a un vrai problème de neutralité a France 2 , ça devient flagrant ! quand aux propos de l’élue écologiste , c’est la preuve une foi de plus que la bêtise n’épargne pas les gens instruits ! Ell ferait mieu de s’interresser à tout les aménagements qui ont été en amont de Paris et qui ont surement éviter de renouveler « 1910 » à plusieurs reprises . Et ce qui est certains c’est qu’aujourd’hui ces grands ouvrage on ne pourrait plus les réaliser car ils y aurait bien sur des « zadistes » pour s’y opposer et surement soutenus par les écolos parisiens !

    1. c’est certain qu’aujourd’hui il ne serait plus question de faire des lacs comme Serre Poncon ou ste Croix ( avec villages engloutis) . La France doit devenir un musée pour les écolos ( enfin déclarés comme tels)

      1. Ou le lac du Der-Chantecoq qui sert PRECISEMENT à réguler le débit de la Marne donc de la Seine et à prévenir les crues …

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