« Le monde n’est pas noir ou blanc. Les technologies ne sont pas forcément bonnes ou mauvaises. Elles sont souvent à consommer avec modération, car c’est surtout l’excès qui nuit. » C’est le message – prudent, car la prise de position consiste en fait à refuser d’en prendre une même dans le cas où les arguments scientifiques et les faits se voient opposer des suppositions fausses, des croyances et, disons-le, l’ignorance – d’un éditorial intitulé « Le monde est gris » et signé David Barroux, rédacteur en chef des Echos.
Il a au moins le mérite de trancher avec le discours militant trop souvent relayé par des médias sous influence. « Nous avons basculé dans un monde binaire. Un monde dans lequel tout est blanc ou tout est noir. Où les personnalités sont soit des génies qu’il faudrait béatifier, soit des idiots qu’il conviendrait d’exiler sur d’autres planètes. Un univers dans lequel les technologies sont soit bonnes et devraient être adoptées par tous, soit franchement mauvaises et interdites partout. La vérité est cependant souvent plus nuancée : le monde est gris. »
Après s’être intéressé au « débat sur le diesel », « à cet égard symbolique » puisqu’il est « diabolisé par les écologistes, qui l’accusent de tous les maux et veulent interdire cette motorisation émettrice de particules fines » tandis qu’il « est par contre encensé par bien des constructeurs, qui expliquent que ce carburant rejette moins de CO2 que le super sans plomb et qu’il faut donner toutes ses chances au diesel de nouvelle génération », et citant au passage Carlos Tavares, le patron de PSA (« Le diesel a gagné la bataille technologique, mais perdu la bataille politique »), il cite les phytos et les OGM.
« En rejetant en bloc des technologies, comme on le fait en prime pour les OGM ou les pesticides, on se prive aussi de leurs éventuels (sic) effets positifs. Plutôt que d’adopter des positions dogmatiques extrémistes, on devrait sans doute parfois militer pour des utilisations raisonnées. L’excès de diesel, d’OGM ou de Roundup est sans aucun doute dangereux. Mais consommé avec modération… »
Un édito de Normand car la modération peut avoir du sens dans le cas du Roundup (ne serait-ce que pour des raisons économiques) ou du diesel, beaucoup moins dans le cas des OGM. Ceux-ci peuvent nourrir (et nourriront un jour) le monde, parler de modération signifie seulement qu’on n’en a pas compris l’intérêt pour l’humanité. Ce serait comme affirmer que l’excès d’électricité est sans doute dangereux (alors que contrairement aux OGM, l’électricité est dangereuse, mais que son utilisation est aujourd’hui quasi sans risque). La vérité ne se situe pas toujours entre le discours argumenté des scientifiques et celui approximatif des illuminés influençables, fussent-ils la majorité.
L’ignorance qui facilite l’adhésion à des idées fausses, d’autant plus aisément que l’ignorant n’a pas conscience de son ignorance. (effet Dunning-Kruger)
Je ne comprends pas le « beaucoup moins dans le cas des OGM. Ceux-ci peuvent nourrir (et nourriront un jour) le monde, ».
Le « peut » et le futur au verbe nourrir, n’ont pas de sens: les OGM nourrissent déjà le monde et depuis plus de 10 ans!
90% du soja produit au plan mondial est OGM.
80% du maïs officiellement en Amérique du nord et une proportion importante en Asie et en Russie l’est aussi en réalité.
Les OGM sont quasi exclusifs pour le soja, le maïs et le colza sur le continent américain , du sud et du nord.
En Chine les OGM sont bien développés sur maïs, en Russie et en Ukraine, officieusement aussi, en Inde officiellement aussi .
Il faut être européen et surtout français, même très bien intentionné pour utiliser « peut » et un futur pour le verbe nourrir.
Une telle écriture, fut-elle bien intentionnée, est à mourir de rire, au présent.
Il faut être européen et surtout français pour ne pas voir l’évidence, pour les OGM nous sommes déjà demain et demain sera plus encore.
La guerre économique bien engagée entre la Chine et les USA va vraisemblablement faire lever le voile sur tout cela.
A continuer leur jeu un peu stupide, nos amis de l’empire américain vont nous livrer sur un plateau à nos amis de l’Empire du milieu .
Entre la Sauce Ketchup et la sauce saté , il existe peut être encore une place pour la béarnaise, à retrouver car le gout du ketchup avait remplacé la ciboulette. Je mets en effet de la ciboulette hachée menue dans la béarnaise, petit gout d’ail pas trop fort.