Les dégâts à long terme du cuivre

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La toxicité du cuivre, pesticide le plus utilisé en bio (seul fongicide à large spectre disponible) n’est plus à démontrer. Ce qui est moins connu, ce sont ses dégâts à long terme sur les sols, plusieurs dizaines d’années après épandage.  C’est ainsi que le bulletin de mars 2018 de l’ABDD (Association Blé Dur Développement) note: La toxicité du cuivre marque énormément les plantes cette année. Elle est due à l’accumulation de cuivre dans les sols anciennement cultivés en vigne (avant les fongicides organiques). Très peu mobile dans le sol, le cuivre reste concentré dans la zone travaillée du sol (25-30 premiers cm). Il bloque l’absorption de fer par le blé qui est donc en chlorose ferrique. Plus il pleut régulièrement, plus le cuivre est en solution dans l’eau du sol. Les cultures tardives, enraciné peu profondément y sont plus exposées.

Des constatations qui rejoignent celle du dernier rapport de l’INRA sur le cuivre publié en juillet dernier. En cette semaine pour les « alternatives aux pesticides », il n’y a évidemment personne du côté des associations écologistes pour s’élever contre cette pollution persistante, bien plus persistante que celle d’autres pesticides de synthèse.

3 commentaires sur “Les dégâts à long terme du cuivre

  1. Le cuivre est en outre particulièrement toxique pour les oiseaux d’où une limitation à 20 grammes par quintal en traitement des semences, bien plus toxique que de nombreux autres pesticides dont des insecticides.

  2. Il y a une trentaine d’année, lors d’un stage avec Jean Cordeau au Service de la Viticulture de la Chambre d’agriculture de la Gironde à Banquefort, qui abritait aussi le principal labo d’analyse de sols de Gironde à l’époque, j’ai vu passer des analyses de sols viticoles du Médoc concernant des parcelles replantées en Cabernet Sauvignon que le viticulteur avait dû arracher pour cause de dépérissement du plantier.
    Coupable ?
    La teneur en Cuivre du sol et sous-sol après des décennies et des centaines de kilos de bouillie bordelaise. On était à plus de 150 mg de Cu extractible par Kg de terre sur l’horizon 0/30 cm dans un sol gravelo-sableux très acide (≈ 5,5 ph)… et autant en-dessous du fait du défonçage à 50 cm avant plantation…
    Sols quasi stérilisés, impossible de voir des radicelles pousser sur les pauvres porte-greffes de ces Cabernets…
    Il a fallu pratiquement reconstituer un nouveau sol par apports massifs d’amendements basiques et organiques…

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