Que Choisir ? de novembre le constate : « 70% des offres d’électricité proposées au grand public par la vingtaine d’acteurs qui se partagent le marché s’affichent désormais ‘100% vert' » : Total, EDF, Engie, Leclerc, etc. Pour le grand public, à tort ou à raison, ‘vert’ signifie ‘renouvelable’. Or les énergies renouvelables ne comptent que pour 17% de la production d’électricité en France, devant le gaz (11%) mais largement derrière le nucléaire (72%). Il y a un loup, vous vous en doutez !
« En réalité, d’où qu’elle vienne, l’électricité produite circule sur le même réseau » et « pour commercialiser une offre 100% renouvelable, il faut une preuve », « c’est la fonction des garanties d’origine ». Et là, Que Choisir ? casse le mythe : « Les producteurs d’électricité renouvelable peuvent émettre des garanties d’origine à hauteur de leur production, une par MWh. Il suffit ensuite que les fournisseurs d’électricité en achètent, en France ou en Europe, une quantité correspondant à la consommation de leurs clients pour s’afficher ‘100% vert' ». Autrement dit, « un fournisseur d’électricité peut s’approvisionner en électricité nucléaire auprès d’EDF au prix de 42 euros le MWh, puis la commercialiser en offre ‘100% verte' » à condition d’acheter « des garanties d’origine bon marché, celles du parc hydraulique français ou norvégien, entre 50 centimes et un euro le MWh ». Du greenwashing pour pigeons écolos nourris aux grains.
Le pire, c’est qu’on « laisse croire aux clients d’offres vertes qu’ils participent au développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, petit hydraulique, biomasse) » alors que ce n’est pas le cas : « on y participe d’autant moins que les producteurs éoliens et photovoltaïques ont l’interdiction d’émettre des garanties d’origine » du fait « du soutien public à travers le tarif d’achat à un niveau préférentiel ou le complément de rémunération ».
Sachant que « le développement des renouvelables s’appuie sur l’éolien, le solaire et les bioénergies », il faut savoir que « la quasi-totalité des garanties d’origine émises en France proviennent du parc hydraulique ‘historique' », soit des grands barrages et des centrales hydroélectriques mises en service il y a bien longtemps, propriétés à 80% d’EDF et à 20% d’Engie via la Compagnie nationale du Rhône. Les offres d’électricité ‘100 verte’ rémunèrent donc ces deux géants de l’électricité mais ne financent en rien le développement des énergies renouvelables. Contrairement à la contribution aux charges de service public d’électricité (CSPE), une « taxe qui pèse de plus en plus lourd sur nos factures d’électricité » car elle finance, elle, le développement du photovoltaïque et de l’éolien (dont il y aurait beaucoup à redire). Résultat : « tous les consommateurs participent , de gré ou de force, au développement de l’énergie renouvelable avec leur facture d’électricité, et autrement plus qu’en souscrivant à la plupart des offres vertes » (avec une exception comme Enercoop qui se fournit exclusivement auprès de producteurs locaux d’énergies renouvelables. Revers de la médaille, le prix moyen d’achat du MWh, 60 euros !). On peut donc parler d’un « vert bien pâle » !
Mais Enercoop ne peut pas fournir en permanence de « l’électricité verte » car celle-ci est aléatoire. Seul un artifice comptable lui permet de le prétendre. Ses abonnés sont alimentés par de l’électricité dont le mix est dominé par du nucléaire puis de l’hydraulique. Tout est mélangé sur le réseau, renouvelable ou non. Il faut en finir avec cette supercherie !
avec cette politique insensée on va dans le mur après les allemands bientôt ruinés par l’Energiewende https://www.thegwpf.com/has-the-cost-of-germanys-energiewende-entered-a-critical-phase/ . quand la part de l’éolien dans le mix augmente trop il faut payer les producteurs éoliens même si on les déleste pour éviter un black out. Quand la part de l’éolien tend vers 100% le prix du KWh tend vers l’infini …
Quand l’éolien et le photovoltaïque augmentent, il est nécessaire de maintenir un parc thermique à flamme toujours en état par mesure de sécurité. Ce coût qui est payé par les consommateurs qui paient le KWh TTC deux fois plus cher qu’en France: https://www.energy-charts.de/power_inst.htm
https://www.guide-electricite-verte.fr/
C’est bien connu, les électrons qui se promènent sur le réseau sont différents selon de ce qu’ils proviennent de l’éolien, du photovoltaïque, de l’hydraulique ou du nucléaire.
Il y a de quoi être inquiets de voir que des marketeux arrivent à faire avaler n’importe quoi à des consommateurs.
Une idée géniale (pour les abonnés à ENERCOOP) pour ne conserver que des électrons « verts » sur le réseau : https://www.contrepoints.org/2018/04/01/313142-le-boitier-revolutionnaire-qui-elimine-lelectricite-nucleaire
« Il y a de quoi être inquiets de voir que des marketeux arrivent à faire avaler n’importe quoi à des consommateurs. »
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Et non seulement cela, mais en plus, avec le plein assentiment des pouvoirs publics qui cautionnent bien pire. 😈
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« D’où l’« écumage » systématique du territoire français, commune après commune, par des prospecteurs à l’affût du moindre terrain disponible.
Comme nous le confiait récemment un avocat sollicité par des opposants aux éoliennes, « il est difficile de s’opposer aux éoliennes. Il y a trop d’argent à gagner »… [C’et moi qui souligne]
Mais il y a aussi les perdants du système : ceux qui le financent– à leur insu –, à savoir les ménages français et tous les consommateurs d’électricité. » 😥
http://www.atlantico.fr/decryptage/duperie-financiere-laquelle-est-fondee-et-prospere-energie-eolienne-en-france-pierre-dumont-denis-dekergolay-3555446.html