L’AFP synthétise les travaux du site Projet Arcadie qui s’est intéressé au « poids des lobbies au Parlement », jugeant les tentatives d’influencer la décision sur le (dé)remboursement progressif de l’homéopathie comme « un cas d’école intéressant » :
Site de recueil de pétitions soutenu par des laboratoires pharmaceutiques, partenariats avec des « influenceuses », livre blanc préfacé par des parlementaires… Un rapport publié mercredi 10 juillet décrypte la stratégie de représentants d’intérêts pour tenter d’empêcher, en vain, le déremboursement de l’homéopathie .
« Dans le lobbying ou représentation d’intérêts (…) il existe une méthodologie et le cas du maintien ou non du remboursement de l’homéopathie par la Sécurité sociale est un cas d’école intéressant », affirme le site Projet Arcadie, dans son étude sur « le poids des lobbys au Parlement ».
« Offensive médiatique » lancée en janvier 2019
Cette étude a été bouclée avant l’annonce mardi par le gouvernement que l’homéopathie ne sera plus remboursée par la Sécurité sociale d’ici un an et demi, se rangeant ainsi à l’avis de la Haute autorité de santé (HAS). Celle-ci avait conclu fin juin à l' »efficacité insuffisante » de ces produits pharmaceutiques.
Projet Arcadie, base de données sur les parlementaires français, situe le lancement de « l’offensive médiatique » des « pro-homéopathie » en janvier 2019, après l’annonce de la HAS du report au « printemps » de son avis.
Le point de départ réside dans l’achat par une agence de communication de plusieurs noms de domaines, dont l’un servira à la création du site de recueil de pétitions www.monhomeomonchoix.fr, soutenu par des organisations professionnelles, des sociétés savantes, des associations de patients et des entreprises du secteur de l’homéopathie.
La population féminine « entre 45 et 55 ans » visée
La création de ce site a été accompagnée d’une campagne de publicité sur les réseaux sociaux, « surtout Facebook », au moyen de « vidéos montrant des femmes », qui visait « principalement » une population féminine « entre 45 et 55 ans ». « Le premier tweet avec le hashtag #MonHomeoMonChoix » a lui été publié « le 3 avril 2019, sur le compte du site de la pétition », note Projet Arcadie.
Au total, jusqu’à la fin du mois de juin, 740 tweets contenant ce hashtag #monhomeomonchoix ont été décomptés. On y dénombre « 51 fois » un même message appelant la ministre de la Santé Agnès Buzyn à maintenir le remboursement de l’homéopathie.
Les « inflenceuses » à la manœuvre sur Instagram
Sur le réseau Instagram aussi, le lobbying « a été remarqué » à travers des « posts sponsorisés » d' »influenceuses » qui défendaient la cause de l’homéopathie en mettant « en avant leurs enfants, avec de belles photographies » qui « pourraient être réalisées par des professionnels du marketing ».
Par ailleurs, des « éléments de langage » de pro-homéopathie sont repris dans un livre blanc réalisé à l’initiative du collectif « Monhoméomonchoix », préfacé par 17 parlementaires – majoritairement LREM et LR. Ces éléments se retrouvent aussi « dans la plupart des amendements concernant ce sujet » dans le Budget de la Sécu pour 2019 et « dans les questions écrites » de parlementaires.
Projet Arcadie voit aussi une influence des lobbies dans les arguments financiers avancés par des représentants politiques comptant sur leur territoire des sites de labos pharmaceutiques.
À quand le même focus sur les nombreuses opérations d’influences des ONG écologistes (Parlement, télévision publique, etc.) ?
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