« Ils assument utiliser des huiles essentielles pour guérir leur bétail, alors que c’est souvent illégal » résume Le Parisien qui publie un « manifeste des éleveurs hors-la-loi » signé par 1 052 (bof !) Jean Moulin des campagne (« Soigner ses bêtes avec des plantes, c’est entrer en résistance »), très souvent des éleveurs bio, dont l’objectif est d’ « ouvrir le débat ».
L’article commence par une affirmation inexacte d’un certain Éric Guihery : « Les antibiotiques ne marchent plus, on va tranquillement mais sûrement dans le mur ». Sa femme le contredit peu après : « Évidemment en cas de maladies sévères, on passe aux antibiotiques ». Il faudrait savoir… Le Parisien nous précise qu’elle est « soucieuse de ne pas passer pour une extrémiste ».
En fait, s’il ne s’agit pas de soigner mais de prévenir ou prétendre prévenir, libre à chacun d’utiliser des astuces, plus ou moins pertinentes, de grand’mères : « Sur son exploitation, il utilise des huiles essentielles en continu pour les bobos du quotidien. De l’extrait de géranium sur les inflammations des pis ; de l’hélichryse italienne contre les saignements… » Pas de quoi susciter un débat ou même un manifeste ! Et au pire, il reste les antibios.
« Irresponsables et fiers de l’être »
Par exemple, certains éleveurs de volaille mettent du vinaigre dans l’eau de boisson des poules. L’objectif est d’acidifier l’eau pour éviter le développement de micro-organismes (bactéries, levure, etc.) à risque pour le poules. Rien qui s’oppose à l’utilisation d’antibiotiques en aval…
Attention toutefois aux dangers que représentent certaines substances naturelles comme la feuille de rhubarbe, extrêmement toxique. Idem pour l’huile essentielle de basilic, génotoxique reconnu : elle peut affecter l’ADN et être à l’origine de déficiences et ou des cancers transmis aux descendants.
Ainsi que nous le signale un bon connaisseur du sujet, ces individus peuvent représenter un obstacle à une gestion collective optimale des risques de maladies animales et transmissible. En effet, en cas de brucellose ou de fièvre aphteuse, tels les anti-vaccins, ces zozos tentent généralement de se soustraire aux obligations légales et agissent ainsi comme des alliés objectifs de l’épidémie. Le manifeste pourrait être intitulé « Irresponsables et fiers de l’être », ce serait pareil…
« Or, très peu d’huiles essentielles ont passé cette épreuve parce que les tests coûtent cher et qu’ils sont plus complexes pour ces plantes qui combinent plusieurs molécules que pour des médicaments chimiques. »
Encore le trip sur la chimie, alors qu’ils admettent que les plantes sont composés de molécules, ils font comme ci celle-ci n’était pas chimique.
« Pour le vétérinaire Michel Bouy du cabinet Antikor dans la Drôme qui prescrit aussi phytothérapie et aromathérapie, « la réglementation est paradoxale et hypocrite, le même flacon sera interdit s’il y est inscrit traitement et autorisé si l’on indique parfum ». Le praticien est lui-même passé devant la chambre de discipline de l’ordre des vétérinaires. »
Il est passé devant la chambre disciplinaire de l’ordre des vétérinaires. C’est peut-être le signe que c’est un escroc.
« Selon l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab), en bio ils sont 70 à 80 % à utiliser ces thérapies sous le manteau. » « Le cahier des charges européen pour l’élevage bio préconise de favoriser les « produits phytothérapeutiques, homéopathiques » plutôt que les médicaments chimiques. »
Peut-être aussi un signe (un gros) que le bio est un terreau de pseudo-science (et un peut une arnaque aussi).
» La loi nous contraint à leur préférer des produits antibiotiques, anti-inflammatoires ou anti-parasitaires issus de la chimie de synthèse ! »
Réduire l’usage des anti-bios pour réduire l’anti-bio résistance je suis d’accord. Mais c’est quoi le rapport avec les anti-inflammatoires et anti-parasitaire, avec toujours la précision de synthèse pour rendre ça plus méchant.
« Face à cette urgence, il est incohérent que l’usage des plantes en élevage se voie imposer un tel carcan réglementaire. » « Or, très peu de médicaments à base de plantes disposent de cette AMM, procédure lourde et inadaptée. »
Traduction, on veut un passe droit parce qu’on est incapable de prouver ce que l’on dit. Mais on veut toujours que le concurrent* (*de synthèse) soit soumis à des réglementations de plus en plus restrictive. Parce que les règles, c’est pour les autres.
Manifeste écrit par des demeurés anti-médecine conventionnelle. Les mêmes qui défendent les charlataneries comme l’homéopathie, la médecine chinoise ou l’ayurveda et qui sont anti-vax au passage. Après on aura le droit à un article sur « pourquoi la défiance des gens en vers les vaccin ? ». Comme avec l’agri-bashing, des pompiers pyromanes.
Extrait de ce cahier des charges :
Les produits phytothérapiques, les produits homéopathiques, les oligo-éléments ainsi que les produits énumérés à l’annexe V, point 1, et à l’annexe VI, point 3, sont utilisés de préférence aux médicaments vétérinaires allopathiques chimiques de synthèse ou aux antibiotiques, à condition qu’ils aient un effet thérapeutique réel sur l’espèce animale concernée et sur l’affection pour laquelle le traitement est prévu
l’effet réel de l’homeopathie …
Et avec un telle cahier des charges ils osent dire que la science est dévoyé par leurs concurrent. Comme dit, les cons ça ose tout.
http://seppi.over-blog.com/2019/11/manifeste-pour-les-soins-aux-animaux-par-les-plantes-le-bal-des-sophismes.html