Histoire de l’idylle entre Générations Futures et le lobby du bio

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Comment François Veillerette a fait de l’association Générations Futures un des « snippers » du lobby du bio ? Dans son livre Panique dans l’assiette, le journaliste Gil Rivière-Wekstein retrace le début de « cette idylle entre Générations Futures et les représentants du lobby du bio » et explique qu’elle « semble avoir commencé en 2004, lors de la création d’Objectif Bio 2007, une initiative dont le but consistait à défendre le concept d’une « agriculture 100 % biologique sur l’ensemble du territoire français » ». De fait, on trouve au sein du conseil d’administration d’Objectif Bio aussi bien François Veillerette, le patron de Générations Futures (qui s’appelait encore à l’époque le MDRGF), que plusieurs acteurs de la filière bio, comme : Hugues Toussaint, secrétaire général de Biocoop ; François Thiery, président de la Fnab ; ou encore Maria Pelletier, administratrice du Synabio.

Rapidement, François Veillerette perçoit tout l’intérêt de transformer son association en VRP du biobusiness. En 2006, dans une plaquette destinée aux entreprises bio, Générations Futures (alors MDRGF) leur lance l’appel suivant : « Unissons-nous en faveur du développement de l’agriculture bio ! » Et voici la première raison évoquée par l’association pour que des entreprises bio l’aident financièrement : « Soutenir notre travail d’information des citoyens sur les dangers de pesticides et sur l’importance de manger bio, c’est permettre de développer le secteur de la bio en général et donc de créer un climat propice au développement de votre propre société. » Générations Futures ajoute : « En nous octroyant un don, vous pouvez nous aider à être un interlocuteur incontournable dans la lutte contre les pesticides et leurs dangers et un acteur actif dans la promotion de l’agriculture biologique. » Dans ce document, l’association de François Veillerette met aussi en avant l’image positive que tireraient ces entreprises en finançant Générations Futures : « Vous serez perçu comme une entreprise dynamique, qui défend l’éthique qui la fonde. (…) les consommateurs et les salariés accorderaient plus volontiers leur confiance, leur fidélité et leurs intentions d’achat aux entreprises qui affichent une conscience sociale et sociétale ».

Les acteurs du secteur bio est séduit par ce discours. On les comprend ! En effet, voir Générations Futures dénigrer les produits concurrents, issus de l’agriculture conventionnelle, en les qualifiant d’empoisonnés leur apparaît comme une stratégie marketing efficace. L’union que Générations Futures appelait de ses vœux aura lieu peu de temps après. Lors de l’Assemblée générale de son association qui s’est tenue en 2008, François Veillerette cède son poste de président à Maria Pelletier, pilier du Synabio. Un poste qu’elle occupe encore aujourd’hui. Par ailleurs, la plupart des sponsors privés de Générations Futures – Biocoop, Léa Nature, Botanic, Ekibio, Ecocert, Triballat, Bjorg Bonneterre et Compagnie – sont membres du Synabio. Bref, une idylle qui dure, avec un partenariat gagnant-gagnant.

 

Un commentaire sur “Histoire de l’idylle entre Générations Futures et le lobby du bio

  1. Très bon résumé. Ne pas omettre les organismes comme l’ITAB et les GAB qui ont tenu lieu de cheval de Troie dans les instances comme l’INAO, en profitant de la négligence coupable (la complicité ?) de fonctionnaires de l’autorité de tutelle au ministère de l’agriculture. Il y aurait beaucoup à dire.

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