L’irrésistible ascension de Stéphane Sitbon-Gomez, l’ex-apparatchik Vert

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La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, vient de propulser Stéphane Sitbon-Gomez, son jeune directeur de cabinet, numéro 2 du groupe. L’occasion de revenir sur le parcours de celui qui a été décrit par les écologistes de « génie de la politique » ou de « Mozart des Verts ». Car à seulement 33 ans, Stéphane Sitbon-Gomez a déjà une longue expérience, marquée par un constant engagement pour la cause de l’écologie politique.

A l’âge de 14 ans, il rejoint la section verte de son XXe arrondissement de Paris, avant de militer en simple bénévole pour la campagne présidentielle de Noël Mamère en 2002. L’année suivante, il devient responsable régional des jeunes Verts d’Ile-de-France, puis secrétaire fédéral adjoint. Mais surtout, il sera pendant dix ans le proche et fidèle conseiller de Cécile Duflot, l’épaulant quand elle sera secrétaire nationale des Verts, élue à la Région ou encore au ministère du Logement, jusqu’en 2015.

Stéphane Sitbon-Gomez assume être un apparatchik parce qu’il «aime la tambouille». D’ailleurs, en 2009, il sera parmi les principaux responsables du projet des élections européennes, directeur adjoint de la campagne des régionales en 2010 et directeur de la campagne présidentielle d’Eva Joly en 2011. Et en mai 2015, huit jours avant sa nomination en tant que directeur de cabinet de Delphine Ernotte, Stéphane Sitbon-Gomez assistait encore à une réunion interne d’Europe Ecologie-les Verts, à la mairie du IIe arrondissement de Paris, consacrée à la constitution des listes pour les régionales…

Selon Le Nouvel Obs et Libération, le jeune prodige écolo a été introduit auprès de sa patronne en février 2015, par l’intermédiaire du communicant Denis Pingaud, auquel Delphine Ernotte avait fait appel pour sa campagne afin de décrocher la présidence de France Télévisions. Rien de très surprenant : Denis Pingaud, cet ancien trotskiste passé à Euro-RSCG et Opinion Way, a régulièrement bossé avec les écolos. Il avait notamment conseillé son ami José Bové pour la campagne présidentielle de 2007 (avec le succès qu’on connaît…). Sitbon a aussi dû croiser le communicant lors de la campagne présidentielle d’Eva Joly, car cette dernière avait fréquemment sollicité les avis de « son ami Denis Pingaud » qui a, comme elle, une maison sur l’île de Groix, en Bretagne. Les derniers mois avant sa nomination à France Télévisions, Sitbon et Pingaud se voyaient régulièrement, et il fut même question que le premier travaille pour Balises, l’agence de communication du second.

Suite à la promotion de Sitbon-Gomez en tant que numéro 2 de France Télévisions, le Monde estime que « la patronne ne laissera pas Stéphane Sitbon-Gomez seul dans la nature » et Delphine Ernotte a confié qu’elle souhaite « s’impliquer personnellement dans les choix éditoriaux ». Rien de très rassurant, à la lumière de ce qu’écrit Gil Rivière-Wekstein dans un article récent d’Agriculture & Environnement : « Fascinée par une vision romantique de Martine à la ferme, (Delphine Ernotte) a signé une tribune publiée dans Les Échos en décembre 2019 faisant l’éloge de l’agriculture urbaine, du « retour à une échelle locale pour l’alimentation » et, bio-bobo oblige, du bio. « Les collectivités locales ont un rôle crucial à jouer pour une alimentation locale, économe et plus sûre », note Delphine Ernotte, qui se félicite des initiatives de distribution locale « telles les AMAP, les coopératives locales et les épiceries solidaires ». Selon elle, ces modes de distribution « nous apprennent à consommer autrement (légumes de saison, productions adaptées aux sols du territoire, produits bios et réduction de la surproduction et du gaspillage alimentaire) ». » En rappelant la collaboration étroite entre Ernotte et Sitbon-Gomez, le journaliste agricole conclut : « Est-ce donc étonnant de voir que les reportages de France Télévisions s’apparentent au programme agricole du parti écologiste ? » Et nous pourrions ajouter : ce n’est sans doute, hélas, pas prêt de s’arrêter.

 

Sources

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/09/07/delphine-ernotte-met-france-televisions-en-ordre-de-bataille_6051267_3234.html

http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20150520.OBS9237/info-obs-france-televisions-delphine-ernotte-recrute-son-dir-cab-chez-les-ecolos.html

http://www.lefigaro.fr/medias/2015/03/24/20004-20150324ARTFIG00389-radio-france-l-homme-de-l-ombre-a-90000-euros-de-mathieu-gallet.php

https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-eva-joly/20120419.RUE9381/stephane-sitbon-24-ans-la-maman-d-eva-joly.html

https://www.lexpress.fr/actualite/medias/stephane-sitbon-une-eminence-pas-tres-cathodique_1689927.html

https://www.liberation.fr/france/2015/05/22/france-televisions-stephane-sitbon-gomez-sur-fond-vert_1314915

https://www.agriculture-environnement.fr/2020/08/31/france-televisions-agribasching-sans-fin

3 commentaires sur “L’irrésistible ascension de Stéphane Sitbon-Gomez, l’ex-apparatchik Vert

  1. Bravo , avec nos redevances le lobbying écolo fonctionne à merveille .
    Fini le sport sur France Télé , place à la ( peut-être même allah) propagande écologiste
    C’est comme la gestion de l’eau sur le bassin Adour-Garonne ou la direction est un ancien bras droit de notre dinde Ségolène .
    Même durant les années 1970-1980 je n’ai pas souvenir d’un tel lobbying du monde agricole dans la vie Française .

    1. A propose d’eau, petite anecdote:
      la semaine passée, un agent de la SAUR est passé relevé le compteur d’eau: vu la très faible consommation, il me demande si j’ai un puit.
      Oui, j’en ai un pour presque toute ma consommation.
      Et là, cet agent me regarde en disant: « ça ne durera pas ». Et moi, interloqué (pas trop, en réalité, je le voyais venir), pourquoi donc?
      « parce que nous allons manquer d’eau ».
      Je lui réponds, calmement, que nous recevons 800 mm d’eau par an, soit 800 litres par m2, que l’eau, c’est un cycle et que nous n’en manquerons jamais. Ponctuellement, éventuellement, mais si on fait fonctionner un peu ses neurones, pas de problèmes.
      Encore une illustration de l’abrutissement généralisé, d’irrationalité instillé par la doctrine écolo.

  2. Les medias, en particulier publics, sont farcis de ce type de crétiniseurs bobo bien-pensants (difficile de les citer tous). On peut supposer, espérer, que le matraquage écolo à la con sur les chaînes publiques (télés et radios) va finir par lasser… Comme nous ont lassés les trotskystes de mon enfance (ah, ce prof de géo béat devant les réalisations soviétiques !).
    Et je rejoins le commentaire selon lequel il y en a marre de financer cette idéologie morbide.

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