Nous sommes en 2020, la France devrait voir son PIB reculer de 8,7%, la dette publique et dans une moindre mesure le chômage explosent, la SNCF va réaliser cette année des pertes records (on parle de cinq milliards d’euros)… Mais la priorité du gouvernement est d’interdire le glyphosate donc de faire passer la note de désherbage de la SNCF de 30 millions d’euros par an à… 350 millions (standards dégradés) voire 500 millions (standards actuels), sans trop savoir comment pour l’instant. Le contribuable paiera.
En attendant, l’État a annoncé avoir souscrit mardi 15 décembre, à une augmentation de capital de la SNCF à hauteur de 4,05 milliards d’euros dont 1,5 milliard sera consacré aux investissements nécessaires pour mettre fin à l’utilisation du glyphosate le long des voies ainsi qu’à la sécurisation des ponts et tunnels.
Et quelle alternative a trouvé la SNCF? L’acide pélargonique, plus polluant et plus cher que le glyphosate. Bienvenu en absurdistan !
Hourra ! La SNCF a trouvé une alternative au glyphosate pour désherber ses voies, nous annonce-t-on avec des cris de joie.
SAUF QUE… navrée de casser l’ambiance, mais faire pire et + cher n’est pas réjouissant… Explications. 👇 https://t.co/Bn3wF77l9A— Géraldine Woessner (@GeWoessner) December 18, 2020
Avant tout, rappelons quel produit il s’agit de remplacer. Le glyphosate, peu cher et au profil éco-toxicologique favorable. Voici sa fiche IRNS : on avertit de possibles irritations des yeux et de son impact sur les organismes aquatiques. https://t.co/nT6gsefIe7 pic.twitter.com/oA3vDVqsoo
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) December 18, 2020
(Il est bon de le rappeler : aucune agence sanitaire au monde ne le considère comme cancérigène.)
Par quoi va-t-on le remplacer, donc ?
Par 95 % d’acide pélargonique, produit biocontrôle, et « comme ça ne suffit pas », « une molécule de synthèse de la famille des sulfonylurées. »— Géraldine Woessner (@GeWoessner) December 18, 2020
Rappelons ici que « biocontrôle » ne veut pas dire anodin. Voici la fiche de sécurité de l’acide pélargonique. Il est également irritant, et nocif pour les organismes aquatiques.
On va donc l’associer à un sulfonyluré. Cette famille d’herbicides.. pic.twitter.com/Iil9O4FyF4— Géraldine Woessner (@GeWoessner) December 18, 2020
…est connue des agriculteurs, et embêtante: certaines adventices y deviennent résistantes ! On conseille donc aux agriculteurs d’en user avec parcimonie, et de ne les appliquer qu’1 fois tous les 3 ans. (la SNCF va évidemment les appliquer +sieurs fois/an.)
Mais surtout…— Géraldine Woessner (@GeWoessner) December 18, 2020
Leur profil toxicologique est pire que celui du glyphosate.
Plusieurs molécules appartiennent à cette famille, mais SNCF-Réseau me précise qu’on devrait utiliser du flazasulfuron. Voici sa fiche : pic.twitter.com/EZJ3ekqBWz— Géraldine Woessner (@GeWoessner) December 18, 2020
Un profil toxicologique bien pire que celui du glyphosate, donc. Bravo !
Comme cette histoire est un long running gag, on attend les prochaines étapes – polémiques – reportages avec gourmandise.
Ou non.— Géraldine Woessner (@GeWoessner) December 18, 2020
Emmanuel Macron continue à vouloir interdire le glyphosate même s’il reconnaît qu’il n’a pas la solution. Ses promesses n’ont qu’un objectif de court terme : faire patienter les dingues qui lui servent d’alliés occasionnels et capter les voix d’une population totalement désinformée sur le sujet. Une stratégie risquée sur le long terme car les impatients peuvent devenir des radicaux, et pas qu’en petit nombre, puis accéder au pouvoir et prendre des décisions folles et contraires aux intérêts vitaux de notre pays. Une stratégie enfin qui ne rend aucun service à l’environnement, bien au contraire, comme le démontre les décisions absurdes de la SNCF.
On dit vouloir nous protéger d’un herbicide (sans danger) et on le remplace par un produit plus toxique …
On dit vouloir limiter les émissions de CO2 et on ferme Fessenheim et on relance le charbon …
On dit vouloir protéger les abeilles et on décourage les cultures mellifères …
C’est par où la sortie de l’asile ?
@ Un Physicien
>>> Au point où ce malheureux pays en est arrivé, je crains fort que la situation ne soit désespérée) où en tout cas bien compromise pour le prochain 1/2 siècle au minimum et qu’un « rétablissement » ne se fasse pas sans douleur compte tenu des retards pris dans tous les domaines cruciaux. (et je ne suis pas en général d’une nature pessimiste!)
@ Un Physicien
La SNCF ne va pas s’en sortir avec l’acide pélargonique. Il n’arrive pas à la cheville du glyphosate question efficacité. De plus, il est moins souple d’utilisation, il faut traiter sur des plantes très jeunes car il ne se déplace pas dans les plantes. Ça nécessite d’intervenir dans une fenêtre de temps relativement étroite sur un linéaire de milliers de km.
Quant à l’ajout d’une sulfonylurée, si c’est vrai, c’est une ânerie : c’est une famille d’herbicides qui génère rapidement des résistances.
Un physicien
Le glyphosate , herbicide sans danger ? Vaste sujet aux épisodes interminables qui cache des intérêts financiers mondiaux évidents.
Pour Rappel, en 2015 le Circ a classé le glyphosate comme cancérogène probable.
nooon…
Paspossib’
Vous nous en apprenez une sacré nouvelle…
« Des intérêts financiers mondiaux », non, pire, interplanétaires et encore, à minima.
😉
Pour Rappel, en 2015 le Circ a classé le glyphosate comme cancérogène probable.
La même catégorie (2a) que la viande rouge.
Et le CIRC a classé la charcuterie comme cancérigène certain, comme le plutonium.
Comme l’alcool aussi, et le soleil. Va-t-on alors tout interdire ? Tout dépend de la dose car, alors, on ne vit plus. Restons raisonnables !
@Mg2+
Oui, le CIRC a classé le glyphosate comme cancérigène probable. Mais pourquoi vous n’allez pas jusqu’au bout ?
Le CIRC est une agence reconnue par l’OMS. L’OMS a aussi demandé à trois autres de ses instances (« Sécurité chimique », « Qualité de l’eau de boisson » et « Évaluation de base ») d’évaluer le glyphosate. Elles ont toutes trois écarté cette classification de danger. Voir par exemple les lignes directrices de l’OMS pour les eaux de boisson (OMS guidelines for drinking water quality, 2019).
L’OMS s’est alors rangée à leur avis. Et a publié un communiqué commun avec la FAO (JOINT FAO/WHO MEETING ON PESTICIDE RESIDUES, Genève, 2016), où la cancérogénicité du glyphosate n’est pas retenue.
Oui le CIRC a…
Mais ce fut une vaste escroquerie.
Tenez, juste sous un coin du tapis:
https://seppi.over-blog.com/2018/06/les-scientifiques-nord-americains-et-les-responsables-du-circ-ont-ils-conspire-pour-cacher-des-resultats-sur-l-absence-de-risques-po
Mais vous avez raison sur les intérêts financiers… sauf que ce ne sont pas ceux que vous croyez.
Sans compter l’effet corrosif : l’acide pélargonique, comme tous les acides, détruit plus ou moins rapidement l’acier, comme il détruit les plantes.
Pour les rails, le problème ne se pose pas trop (encore que), mais pour les vis qui tiennent les rails et pour les boulons des éclisses, un gros problème se pose. Combien de temps vont-ils tenir : 10 ans, 5 ans ou encore moins ? L’avenir nous le dira : consultez les reportages sur les catastrophes ferroviaires.
@ Pierre Allemand
« …..mais pour les vis qui tiennent les rails et pour les boulons des éclisses , un gros problème se pose. »
>>>> Sans compter le matériel roulant ( et de communication le long des voies)exposé aux éclaboussures…..
La SNCF (et ses usagers et bailleurs de fonds) n’a pas tout vu et n’est pas au bout de ses surprises ……
Mais c’est pour sauver la planète pas vrai?
Sur mon blog (et précédemment Contrepoints) :
https://seppi.over-blog.com/2021/01/la-sncf-sort-du-glyphosate.avec-deux-herbicides-au-lieu-d-un.html