La Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) Bretagne a remis en cause à son tour, mardi 16 février, les résultats d’analyse d’urine de plusieurs milliers de « pisseurs involontaires » visant à détecter la présence de glyphosate. Mieux vaut tard que jamais !
En effet, ces résultats avaient déjà été contestés l’an passé par plusieurs FDSEA en Bretagne, Normandie et Centre-Val de Loire. En 2019, une enquête très complète du Mensuel du Morbihan alertait sur « la farce des tests au glyphosate », avec de solides arguments à l’appui. Début 2020, le Pr Jean-François Narbonne déplorait un « délire médiatique » : quels que soient les résultats des analyses d’urine, ceux des écologistes ou ceux des agriculteurs, il ne sont pas significatifs si l’on veut parler de toxicité, expliquait-il. Rappelons enfin que dès 2019, notre confrère Gil Rivière-Wekstein émettait de sérieux doutes sur les tests « Elisa », utilisés par les « pisseurs » et commercialisés par le laboratoire militant biocheck.
De mal en pisse pour les anti-glypho
La FRSEA a quant à elle mandaté Joël Guillemain, expert en pharmacologie et toxicologie à la retraite, pour passer en revue cinquante-deux études scientifiques sur la valeur de ces tests très médiatiques. Conclusion : « La méthode Élisa n’est valable qu’en recherche de contaminants dans l’eau, pas dans l’urine [et] qu’elle n’a jamais été validée ». Ces tests constituent donc « une supercherie » et servent à manipuler l’opinion.
De quoi donner des sueurs froides à Dominique Masset, coprésident de l’association Campagne glyphosate, qui compte sur ses étranges tests (elle en a réalisé 6 800) pour faire aboutir 5 300 plaintes regroupées au pôle santé publique du parquet de Paris pour « mise en danger d’autrui, tromperie et atteinte à l’environnement » : « Nous avons une étude scientifique en cours qui montre toute la pertinence de nos tests. Ce sera aux tribunaux d’arbitrer. » Affaire à suivre donc !
Pour rappel, aucune agence nationale ou internationale n’est jamais arrivée à la conclusion qu’utilisé correctement, le glyphosate pouvait être toxique pour l’être humain, à part le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), qui classe le glyphosate « cancérogène probable » comme la viande rouge, mais pas « cancérogène certain » comme la pilule contraceptive et la charcuterie, dans un travail pour le moins orienté (pour rester poli).
Cette ignorance entretenue par tous presque tous les médias et la majorité de la classe politique au détriment de l’esprit critique éclairé par la vraie science. Tel ce documentaire où l’on mélange tout et n’importe quoi. L’exemple même de la désinformation : https://www.arte.tv/fr/videos/091148-000-A/la-fabrique-de-l-ignorance/ Et décryptage des techniques utilisées : https://www.pseudo-sciences.org/L-arbre-du-complotisme-et-la-foret-de-la-desinformation