Macron des villes ou Macron des champs ?

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L’élection présidentielle, c’est si loin … et si proche à la fois. Le président Macron en a bien conscience : depuis quelques semaines, c’est une frénésie de nouvelles mesures qui sont annoncées (avec au passage des dépenses de quelques milliards) et de nombreux discours qui vont dans tous les sens.

L’environnement et l’agriculture n’y font pas exception. Rappelez vous il y a quelques années, le Président Macron annonçait la fermeture de la centrale nucléaire de Fesseimheim et de 12 autres réacteurs sur 58 d’ici 2035. Aucune raison valable sinon de faire plaisir au lobby écologiste, qui ne jure que par des éoliennes qui polluent nos paysages et qui produisent par définition de l’énergie intermittente. Libération qui n’est pas vraiment connu pour relayer les positions du lobby pronucléaire estimait en 2019 qu’il fallait de 2000 à 3000 éoliennes pour compenser la fermeture de Fesseimheim… La Fermeture de Fessemheim, c’est aussi un non-sens écologique : importation l’électricité lorsqu’il n’y a pas assez de vent en France (ce qui est souvent le cas en hiver…), incapacité à exporter de l’électricité vers nos voisins européens, comme l’Allemagne qui produit la moitié de son électricité à partir de gaz et de charbon (avec le bilan carbone désastreux ).

Oh surprise, le même président annonce deux ans plus tard une nouvelle politique énergétique allant vers la construction de nouvelles « mini » centrales nucléaires. Serait-ce le mécontentement croissant des français, surtout ruraux qui l’auraient contraint à change son fusil d’épaule ?

Cette stratégie du « en même temps » est encore plus spectaculaire sur la questions de l’usage de produits phytos. Début septembre, le président annonce une « « une initiative forte (…) de sortie accélérée des pesticides » lors de la prochaine présidence de l’Union Européenne. Conséquence : colère évidente des filières agricoles qui pour certaines se disent qu’à cette allure, elles devront mettre la clef sous la porte dans les prochains mois. Une semaine plus tard, c’est un tout autre discours que tient Emmanuel Macron devant les Jeunes Agriculteurs. Un discours que n’importe quel lecteur de ce blog applaudirait presque des deux mains : ne pas laisser les agriculteurs dans des impasses techniques, ne pas importer de produits traités avec des phytos interdits chez nous, imposer aux agriculteurs européens les même règles pour tous et en tout lieu.

Qui croire, le Macron des champs ou le Macron des villes ? Aucun des deux. En revanche, on peut toujours admirer le Macron prestidigitateur au moins jusqu’en avril 2022…

3 commentaires sur “Macron des villes ou Macron des champs ?

  1. La question importante, économiquement et politiquement, pour le nucléaire, est de décider si on construit ou non de nouveaux EPR. Pour n’avoir pas à répondre oui ou non, Macron a lancé le chiffon rouge SMR, qui n’a rien à voir avec le problème.

    1. +1000
      Les SMR c’est intéressant mais ça a bien des inconvénients. Ca ne remplacera jamais un EPR ni même une centrale nuc. classique que l’on est en train d’arrêter en pleine force de l’âge.

    2. Ce n’est pas un chiffon rouge à mon avis. C’est une diversion.
      Il ne décide pas sur la question à des centaines de TWh, mais fait semblant d’agir… nous allons « travailler sur » des SMR.

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