C’est un secret pour personne, les vignerons bio utilisent du cuivre, un métal certes d’origine naturelle, mais non biodégradable et lessivable (dès 20 mm de pluie – 1 orage moyen, il se retrouve au sol, dans lequel il s’accumule, ou finit dans les ruisseaux, rivières et lacs). En Europe, Jusqu’à 4 kg de cuivre-métal par hectare et par année (dose maximale théorique). Comme l’explique Bilan.ch, les vignerons non « bio » l’utilisent également mais à des doses le plus souvent inférieures, disposant de solutions de remplacement.
Les méfaits du cuivre
Le cuivre a des conséquences négatives sur le plan œnologique : à haute dose (comme dans le bio, donc), il peut masquer certains arômes dans les vins ou causer des problèmes de fermentation (un phénomène connu mais jamais constaté par le très militant biologiste Gilles-Eric Séralini, au palais pourtant très sensible puisqu’il se targuait de détecter le goût des pesticides, faisant alors pouffer de rire toute la profession). « De ces effets négatifs sur l’environnement on ne parle jamais, laissant croire que le « bio » est la panacée irréprochable » ajoute Bilan.ch.
Remplacer le bio rigide par un bio adaptatif
Le média économique suisse romand note que si « la grande majorité des viticulteurs pratiquent des méthodes respectueuses de l’environnement, avec moins de cuivre que les « bio » certifiés », ils « veulent conserver une marge de manœuvre en cas de conditions extrêmes comme celles de cette année 2021, en se permettant si nécessaire une application d’un produit de synthèse qui résiste au lessivage », refusant donc le carcan rigide de la certification bio. C’est ce que le médecin et vigneron Jean-Charles Estoppey appelle une « viticulture biologique adaptative ».
Permettre les phytos de synthèse pour sauver une récolte
Plus bio que le bio, cette approche est plus flexible. Elle « permet de ménager des portes de sortie lorsque c’est nécessaire » : « Très concrètement, dans l’immense majorité des situations on évite la chimie de synthèse, on utilise moins de cuivre, mais on s’autorise à sauver une récolte en cas de nécessité absolue, comme cela s’est produit cette année avec les pluies incessantes de juin-juillet ».
Jaunisse nanisante (2020) , mildiou (2021) et bien d’autres fléaux passés et à venir seront toujours là pour nous rappeler que » les écolos gesticulent , Dame Nature passe… » Et s’ils n’étaient eux aussi qu’un fléau parmi les autres ?!?!?
Un peu facile comme approche: quand ça devient franchement compliqué, on fait appel aux méthodes conventionnelles pourtant honnies.
Même raisonnement pour l’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque: on est bien content de faire appel aux sources d’électricité nucléaire ou gaz/charbon quand le vent et le soleil viennent à manquer.
Cela prouve que ce n’est pas fiable, c’est tout.
Sinon pour l’agriculture, il y a la HVE qui est plus réaliste.
Article publié sur le site de l’Iref-Europe le 5 novembre 2021 :
Le bio sur-représenté dans les rappels alimentaires
https://fr.irefeurope.org/Publications/Les-pendules-a-l-heure/article/Le-bio-surrepresente-dans-les-rappels-alimentaires
« En attendant, méfiez-vous du bio ! », conclut l’article…
https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/alertes-sur-lalimentation-mefiez-vous-du-bio/
Il y a quelques années, une publi de la DGCCRF faisait état de 12% de rappels sanitaires pour 4% du marché alimentaire.
Malheureusement, je n’ai jamais réussi à remettre la main sur cette publication.
Voila donc que les nouveaux chiffres confirment ce que la DGCCRF avait déjà annoncé.
bonjour,
Dans le début du texte : » les vignerons non « bio » l’utilisent également mais à des doses le plus souvent inférieures, (…) ».
y a t’il des sources documentées fiables permettant de soutenir cette proposition étonnante ?
merci.
Je n’ai pas de références mais la réponse est probablement la suivant:
1. Quiconque traite au sulfate de cuivre va mettre la dose nécessaire pour assurer la protection de la vigne, qu’il soit en « bio » ou non. A ce stade du raisonnement, il y a égalité.
2. Le traitement au sulfate de cuivre doit être renouvelé, en particulier après une pluie. Le producteur « bio » n’a que l’option du cuivre. Le « conventionnel » en a d’autres. S’il opte pour un produit de synthèse (qui, du reste, protège plus longtemps), il mettra moins de cuivre sur l’ensemble de la saison.
Les viticulteurs qui butinent sur ce site me corrigerons ou compléterons si je me suis planté.
Yep ,
Le sulfate de cuivre que l’on nomme BB dans le langage vigneron s’applique principalement en fin de cycle (Aout) ceci dans le but de faire Aouter (cela ne s’invente pas) les bois car c’est certainement la meilleure molécule pour ça .
En début de cycle nous faisons 2 traitements à 2% pour lutter contre la nécrose bactérienne .
Donc en gros nous l’utilisons bien moins qu’un bio mais tout cela dépend de la pluviométrie du Mois d’Aout car
passé 20 à 25 millimètres la BB et au sol et donc re-traitement sinon attaque de mildiou sur feuilles donc perte de degré
PS ; je recherche toujours un avocat pour attaquer une fausse déclaration des douanes .
Je confirme que chez nous (Alsace), en conventionnel on ajoute de la bouillie bordelaise au dernier traitement.
Avec une météo normale (?), nous faisons entre 5 et 8 traitements fongicides par an.
Cette année, c’était environ 10 traitements en conventionnel et pratiquement 20 en bio, à cause du lessivage du cuivre et qui dit lessivage dit contamination des sols et l’eau.
La dose de cuivre autorisée est de 28kg/ha sur 7 ans, soit 4kg/ha maximum par an
Cette année ce seuil a bénéficié d’une dérogation, mais il faudra réduire les années suivantes.
En 2003, les boues d’épuration d’une station du vignoble étaient interdites à l’épandage, les résidus de cuivre étaient trop élevés, elles sont parties à l’incinération. Mais en 2003, il n’y pas eu de lessivage, la présence de cuivre fin août provenait tout simplement du nettoyage des pulvés! Depuis, divers équipements permettent aux vignerons de rincer leur matériel ailleurs que dans leur cour