C’est une grande campagne de publicité qui s’étale en ce moment dans les titres de la presse quotidienne. Libération hier, l’autre jour dans les Echos, le Parisien, le Monde…
Selon le prix catalogue disponible sur internet, 1 / 2 page dans les Echos et le Parisien s’élève à 67000 €. C’est qu’il en faut des sous pour financer tous ces encarts ! Et c’est pour 1% For The Planet, le réseau d’« entreprises philanthropes » lancé aux Etats-Unis en 2002, qui rassemble 6 000 membres dans près de 91 pays.
Leur slogan ? Les entreprises peuvent être « florissantes et philanthropes ». Ainsi, celles qui rejoignent ce réseau s’engagent à reverser 1% de leur chiffre d’affaires annuel aux associations agrégées.
Depuis sa création en 2002, 265 millions d’euros ont été distribués à des projets environnementaux dans le monde. La France est le deuxième pays le mieux représenté : chaque année plus de 5,5 millions d’euros sont distribués par plus 300 membres du 1% for the Planet.
Un impôt pour être dans le « bon camp »
Si les objectifs de cette campagne sont en apparence difficilement contestables (forcément c’est pour la biodiversité et on est du coté des gentils), les moyens utilisés et les messages délivrés soulèvent des interrogations (et c’est un euphémisme !).
Les entreprises, en plus de s’engager pour l’environnement, doivent donc le prouver financièrement. C’est là que le bât blesse : 1% for the Planet tend à instaurer une véritable compétitivité entre entreprises, basée non pas sur le cœur de leurs activités, leurs impacts et engagements pour l’environnement, mais sur un chiffre d’affaires annuel, versé ou non « à la planète ». En clair, vous versez et vous êtes dans le bon camp ; vous ne versez pas vous êtes dans le mauvais camp. Là où certains y voient de la philanthropie, nous y voyons plutôt un nouveau type d’impôt « environnementaliste »
Des millions pour dénigrer l’agriculture ?
C’est la fondation Léa Nature qui s’est illustrée dernièrement dans la presse française au travers de ce label. Pour rappel, Léa-Nature est l’une des marques emblématiques de « produits naturels principalement certifiés bio » et l’un des principaux donateurs français de 1% for the Planet : les marques de Léa Nature ont versé plus de 13,5 millions d’euros à près de 1 800 projets environnementaux. ( !). Preuve que les affaires marchent plutôt très bien…
A qui ont été versés ces millions d’euros ? Il ne faut pas aller chercher bien loin. Nos lecteurs connaissent bien cette infographie présentant les financeurs du lobby bio, dont fait partie la Fondation Léa Nature.
Nous en déduisons que dans le cas du secteur agricole, les entreprises sont donc valorisées par 1% for the Planet …pour dénigrer l’agriculture conventionnelle en opposition à une agriculture « bio » dite « vertueuse », car « sans pesticide » et « aussi productive que l’agriculture conventionnelle ». Affirmations évidemment fausses sur de nombreux aspects : ne serait-ce que par l’emploi de pesticides « naturels » représentants des risques non négligeables pour l’Homme et l’environnement (cuivre, soufre) et par la surconsommation de terres agricoles par le bio en raison de ses rendements moindres. Nos amis de Générations Futures sont subventionnés allègrement comme le rappelle la publicité. Et oui, l’ONG est là pour créer un joli « territoire d’image » comme le disent les agences de marketing qui conseillent tout ce beau petit monde. Un beau petit monde tout vert mais pas sans argent…
Les objectifs actuels du lobby du bio ne sont pas de sauver la planète mais de sauver leur chiffre d’affaires qui plafonne, voir qui régresse pour des raisons tout à fait terre à terre: prix trop élevés, pouvoir d’achat en baisse chez une partie de leurs clients, de plus en plus de doutes sur la crédibilité du label bio face à l’abondance de l’offre, multiples initiatives pour venir marcher sur les plates bandes des bio en proposant des produits sans résidus de pesticides, normes HVE, attraction des produits locaux vendus moins chers que le bio et perçus positivement en termes de qualité.
Le marché du bio après avoir connu un développement rapide depuis une quinzaine d’années entre incontestablement dans une nouvelle phase de la vie de ces produits: le marché du bio est sans doute en train de devenir un marché en maturité et va se trouver à un plateau qu’on peut estimer à 10/12 % du budget alimentaire . Une seule interrogation: quand cela arrivera t’il ?
Autre chose mais savez-vous qu’il y a actuellement une consultation publique ouverte jusqu’au 11 Janvier 2022 sur les projets
de décret et d’arrêté sur la révision des ZNT !
Vous pouvez consulter les textes sur : https://agriculture.gouv.fr/consultation-publique-projets-de-decret-et-darrete-relatifs-aux-mesures-de-protection-des-personnes
Le lien direct pour exprimer votre avis : https://formulaires.agriculture.gouv.fr/index.php/726654?lang=fr
N’hésitez pas à participer .